Bonjour à tous,
Cette semaine, l’édito porte sur la prochaine Journée mondiale de lutte contre le Sida qui se célèbre tous les 1er du mois de décembre de chaque année. Nous appelons tous les gouvernements à respecter leurs engagements pour que l’on puisse arriver à un monde sans Sida en 2030.
Ensuite, cinq articles font le menu de la semaine : le VIH/sida, la surveillance épidémiologique, les vers intestinaux et la peste.
Bonne lecture
L’Equipe éditoriale
Edito: 1er décembre 2017, Journée Mondiale de lutte contre le Sida : respecter les engagements
Par Basile Keugoung
VIH/SIDA
1. BMC Public Health – Revue systématique: une revue des interventions de changement de comportement et leur efficacité sur la prévention du VIH/sida en Afrique sub-saharienne
Titre original – Systematic review: a review of adolescent behavior change interventions [BCI] and their effectiveness in HIV and AIDS prevention in sub-Saharan Africa
M. Mwale et A. S. Muula
https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12889-017-4729-2
En dépit du fait que l’Afrique sub-saharienne n’a que 12% de la population mondiale, cette région a la plus forte charge morbide du VIH avec 70% du nombre de cas de personnes vivant avec le VIH et 80% de nouvelles infections chez les jeunes. Plusieurs interventions ont été mises en œuvre parmi les jeunes avec peu de changement sur le comportement. Une revue systématique a été effectuée des interventions de changement de comportement ciblant les adolescents en Afrique sub-saharienne a été effectuée afin d’analyser leurs efficacités.
La recherche était effectué d’avril à juillet 2015 dans des journaux électroniques à travers MEDLINE, EBSCOhost, PsychINFO, Cochrane, and Google Scholar; Cambridge and les sites de Journaux Oxford journal, ONUSIDA et l’OMS pour des études publiées entre 2000 et 2015.
Les titres et les abstracts de 200 articles ont été revus. Au total 20 articles ont été analysés et 17 articles ont été retenus parmi lesquels trois études randomisés et 5 études quasi-expérimentales. Les interventions incluaient des actions sur le style de vie, l’éducation par les pairs, et les programmes communautaires collaboratifs. Huit interventions ont produit des changements positifs dans les connaissances et les pratiques sexuelles.
Il y a peu d’études sur les interventions de changement de comportement chez les adolescents en Afrique sub-saharienne et les résultats sur leur efficacité sont mitigés et certaines études montrent une efficacité de l’intervention tandis que d’autres mettent l’accent sur la faible efficacité.
L’éducation pas les pairs parait la plus efficace que d’autres interventions telles que les autres interventions psychosociales ou sur le style de vie dans la réduction du risque d’infection au VIH. Il y a nécessité de faire plus de recherche sur les interventions utilisant les pairs éducateurs pour améliorer leur efficacité potentielle dans la réduction du risque de transmission du VIH chez les adolescents.
Surveillance des maladies
2. BMC Public Health – Défis dans la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de surveillance et de riposte aux maladies en Zambie : perspective des prestataires
Titre original- Challenges of implementing the integrated disease surveillance and response strategy in Zambia: a health worker perspective
Chomba Brian Mandyatan Linda Kampata Olowski and Wilbroad Mutale
https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12889-017-4791-9
En dépit des avancées dans la technologie médicale et la pratique de santé publique au niveau mondial, les maladies infectieuses restent la première cause de décès dans la plupart des pays à faible revenu. Une meilleure surveillance et riposte aux maladies infectieuses a facilité l’élimination des décès dues aux maladies infectieuses dans les pays riches. Aujourd’hui, les pays à faible revenu suivent cette trajectoire à travers le renforcement de la surveillance et de la riposte contre les maladies pour inverser la tendance de mortalité et de morbidité dues aux maladies infectieuses.
En 2000, la Zambie a adopté le modèle de surveillance et de riposte intégrées des maladies de l’OMS AFRO de 2010 pour suivre, prévenir et contrôler les maladies infectieuses prioritaires sous surveillance. A travers cette stratégie, les activités relevant de la surveillance des maladies dont coordonnées et orientées pour mettre en synergies les fonctions, ressources et les populations cibles. Cette étude a pour objectifs d’investiguer et de rapporter sur les défis actuels de la mise en œuvre de cette stratégie dans un pays à faible revenu à travers la perspective du personnel de santé.
Une étude qualitative a été menée. Les données ont été collectées au travers des entretiens avec les personnes issues de : Bureau de santé de la Province de Lusaka Province, les Equipes Cadres de district et deux formations sanitaires des districts de santé de Lusaka et de Chongwe. L’analyse thématique a été utilisée.
Le succès majeur concernait la réponse opérationnelle et la préparation à la riposte aux épidémies à tous les niveaux (district et central), l’allocation de personnel et de ressources dédiés à la surveillance à tous les niveaux et l’adoption des directives 2010 de l’OMS sur la surveillance et la riposte intégrées en Zambie. Plusieurs défis tels que l’insuffisance de personnels formés, l’insuffisance des infrastructures et la faible coordination ont limité la mise en œuvre effective.
La mise en œuvre des Directives 2020 de l’OMS sur la surveillance en Zambie a eu quelques succès. Plusieurs gaps ont limité son mise en œuvre optimale. Il est impératif que ces limites soient levées pour mettre en place un système de surveillance optimal qui permet d’informer les décideurs de manière complète et à temps.
Vers intestinaux
3. L’OMS recommande le déparasitage à grande échelle pour améliorer la santé et la nutrition des enfants
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/large-scale-deworming/fr/
Les programmes de déparasitage périodique par l’administration d’un comprimé peuvent réduire considérablement la souffrance des personnes infectées par des vers parasites intestinaux et protéger les 1,5 milliard de personnes qui, selon les estimations, sont actuellement à risque.
Quatre principales espèces de vers intestinaux (appelés également géohelminthes) infestent près d’un quart des populations les plus pauvres et les plus marginalisées du monde. Elles constituent un problème de santé publique majeur, car les vers perturbent l’aptitude des personnes à absorber les nutriments, et entravent la croissance et le développement physique de millions d’enfants.
L’OMS préconise depuis longtemps le traitement à grande échelle contre les vers intestinaux, toutefois, il s’agit des premières lignes directrices approuvées par le Comité d’examen des directives de l’OMS qui confirment que le déparasitage permet d’améliorer la santé et l’apport en nutriment des enfants fortement infestés.
L’OMS contribue à la mise en œuvre des programmes de déparasitage à grande échelle par l’utilisation de médicaments. L’OMS coordonne la livraison de ces médicaments aux pays qui en ont fait la demande. Ces médicaments sont ensuite distribués gratuitement par les programmes nationaux de lutte contre les maladies lors des campagnes de traitement de masse.
Cependant le déparasitage n’est pas l’unique solution. «L’amélioration de l’hygiène de base, des services d’assainissement et de l’éducation sanitaire, et l’approvisionnement en eau potable sont également essentiels pour remédier aux problèmes de santé et nutritionnels causés par les vers intestinaux», ajoute le Dr Francesco Branca.
En 2015, seuls 39% de la population mondiale avaient accès à des moyens d’assainissement sûrs, tandis que 71% pouvaient avoir accès à l’eau potable. De nombreux pays associent les activités de déparasitage ciblant les enfants d’âge préscolaire à d’autres campagnes sanitaires comme les journées consacrées à la vaccination, à la santé de l’enfant et à la supplémentation en vitamines. L’objectif de l’OMS est d’éliminer les conséquences néfastes des helminthiases chez les enfants d’ici à 2020, moyennant le traitement régulier d’au moins 75% des 873 millions d’enfants (selon les estimations) vivant dans les régions où la prévalence est élevée.
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Peste
4. OMS – L’OMS intensifie la riposte contre la peste à Madagascar
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/response-plague-madagascar/fr/
L’OMS intensifie rapidement sa riposte contre une flambée épidémique de peste à Madagascar qui s’est propagée dans la capitale et les ports, avec plus d’une centaine de personnes infectées en quelques semaines seulement.
«L’OMS est inquiète de la possibilité de propagation ultérieure de la peste parce qu’elle est déjà présente dans plusieurs villes et que c’est le début de la saison épidémique, qui va normalement de septembre à avril», a déclaré le Dr Charlotte Ndiaye, Représentante de l’OMS à Madagascar.
«Nos équipes sur le terrain à Madagascar donnent des orientations techniques, mènent des évaluations, soutiennent la surveillance et s’engagent auprès des communautés», a-t-elle ajouté.
De nouveaux déploiements du personnel de l’OMS et des partenaires du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN) sont en cours, de même qu’un renforcement de l’approvisionnement en antibiotiques, équipements de protection individuels et autres fournitures.
La peste est endémique à Madagascar, où l’on signale environ 400 cas chaque année, principalement sous la forme bubonique. Contrairement aux flambées passées, celle-ci touche des grandes zones urbaines, ce qui accroît le risque de transmission. Le nombre des cas identifiés jusqu’à présent est donc beaucoup plus élevé que ce qui est normalement attendu à cette période de l’année.
La peste bubonique est transmise par les piqûres de puces à partir de rats infectés. La forme pulmonaire se transmet d’une personne à l’autre. On observe dans la flambée actuelle les deux formes. Près de la moitié des cas identifiés jusqu’à présent ont eu une peste pulmonaire. Elle est mortelle en l’absence de traitement, mais peut être guérie avec des antibiotiques courants s’ils sont administrés rapidement.
5. L’OMS fournit 1,2 million de doses d’antibiotiques pour lutter contre la peste à Madagascar
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/antibiotics-plague-madagascar/fr/
Cette semaine, l’OMS a livré 1 190 000 doses d’antibiotiques au Ministère de la santé et à des partenaires, et 244 000 doses supplémentaires sont attendues dans les jours à venir.
Les différents types de médicaments seront utilisés à des fins curatives et prophylactiques. Les doses livrées permettent de traiter jusqu’à 5000 patients et de protéger jusqu’à 100 000 personnes qui pourraient être exposées à la maladie.
Les médicaments sont distribués aux établissements de santé et aux dispensaires ambulants dans tout le pays.
L’OMS remédie également à de graves pénuries de produits de désinfection et d’équipements de protection individuelle pour les professionnels de la santé et pour l’organisation d’inhumations sans risque.
L’OMS et le Ministère de la santé apprennent à des agents de santé locaux à repérer et à prendre en charge les patients et à rechercher les personnes qui ont été en contact rapproché avec des patients symptomatiques afin qu’elles puissent bénéficier d’un traitement protecteur.
La plupart des 231 cas, dont 33 mortels, notifiés par le Ministère de la santé depuis août sont des cas de peste pulmonaire – une forme plus dangereuse de la maladie, qui touche les poumons et qui se transmet en cas de contact rapproché avec une personne malade qui tousse.
La peste bubonique et la peste pulmonaire sont curables si une antibiothérapie courante est administrée précocement. Les antibiotiques peuvent aussi prévenir l’infection chez les personnes qui ont été exposées à la peste.
L’OMS a débloqué rapidement 1,5 million US$ de fonds d’urgence pour aider immédiatement le pays jusqu’à réception d’un financement plus important.
L’OMS lance un appel afin de recevoir 5,5 millions US$ pour riposter efficacement à la flambée et pour sauver des vies.