Bonjour à tous,

Nous avons mené sur le forum de discussion en ligne de la CoP PSS un débat très riche sur les Objectifs 90-90-90 de lutte contre le VIH. Nous avons fait la synthèse qui est publiée cette semaine comme éditorial.

Trois articles font le menu de cette semaine. Le premier concerne le Rapport 2017 de l’ONUSIDA. Le deuxième présente la stratégie de l’OMS pour la lutte contre les hépatites et le troisième est une étude sur la disponibilité et l’utilisation de la moustiquaire au Burkina Faso.

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Bonne Lecture

Basile Keugoung

Facilitateur

Edito : L’Afrique sub-saharienne atteindra-elle les Objectifs 90-90-90 de lutte contre le VIH/SIDA en 2020 ? Points de vue des experts de la CoP PSS

Nous avons donc lancé il y a un mois sur le forum de discussion en ligne  de la Communauté de Pratique Prestation des Services de Santé (CoP PSS) un débat sur la possibilité ou non d’atteinte des Objectifs 90-90-90 par les systèmes de santé d’Afrique sub-saharienne. Il s’agit qu’en 2020 :

  • 90% de la population connaissent leur statut sérologie VIH
  • 90% des personnes séropositives soient mis sous traitement antirétroviral
  • 90% des personnes sous traitement aient un succès thérapeutique.

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VIH/SIDA

1.     ONUSIDA – 19,5 millions de personnes sont sous traitement antirétroviral et les décès ont été réduits de moitié depuis 2005

Titre original: The scales have tipped—UNAIDS announces 19.5 million people on life-saving treatment and AIDS-related deaths halved since 2005

http://www.unaids.org/en/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2017/july/20170720_PR_Global_AIDS_Update_2017

Les cibles 90-90-90 galvanisent l’action mondiale et sauvent des vies – l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe ouvrent la voie de la réduction de 30% du nombre de nouvelles infections par le VIH depuis 2010 – Malawi, Mozambique, Ouganda et Zimbabwe ont réduit de presque 40% ou plus le nombre de nouvelles infections par le VIH depuis 2010. Des efforts conjugués sont toujours nécessaires pour les enfants, les adolescents, les hommes et les populations clés ainsi que dans certaines régions.

L’ONUSIDA a publié un nouveau rapport montrant que la balance a enfin penché : plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès au traitement contre le VIH, et les décès liés au SIDA ont diminué depuis 2005. En 2016, sur les 36,7 millions de personnes porteuses du VIH, 19,5 millions ont eu accès au traitement et les décès liés au SIDA ont chuté de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016. Si cela continue, nous atteindrons l’objectif mondial de 30 millions de personnes en traitement d’ici 2020.

La région montrant les plus importants progrès est l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, la plus affectée par le VIH et qui compte plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH. Depuis 2010 les décès ont chuté de 42%. Les nouveaux cas d’infection ont chuté de 29%, avec une baisse de 56% des nouveaux cas d’infection parmi les enfants pour la même période, un succès remarquable, résultant suite aux traitements du VIH et aux efforts de prévention, mettant ainsi l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe sur la voie de l’éradication de l’épidémie de SIDA.

Progrès 90-90-90

Le rapport, En finir avec le SIDA : progresser vers les cibles 90-90-90, fournit une analyse détaillée de l’état d’avancement et des défis vers la réalisation des cibles 90-90-90. Les cibles ont été fixés en 2014 afin d’accélérer les progrès.

Le rapport montre qu’en 2016 plus des deux tiers (70%) des personnes porteuses du VIH étaient informées de leur séropositivité. De toutes les personnes porteuses du VIH 77% avaient accès au traitement, et 82% des personnes sous traitement étaient viro-inactivées.

L’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, l’Europe de l’ouest et l’Europe centrale, ainsi que l’Amérique Latine devraient atteindre les cibles 90-90-90 d’ici 2020. En Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, 76% des personnes porteuses du VIH informées de leur séropositivité ont accès au traitement antirétroviral, et 83% des personnes sous traitement ont des niveaux de VIH indétectables – ce qui équivaut à 50% de l’ensemble des personnes porteuses du VIH en Afrique de l’Est et Afrique Australe sont viro-inactivées.

Sept pays ont déjà réalisé les cibles 90-90-90 – Botswana, Cambodge, Danemark, Islande, Singapour, Suède et le Royaume Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord.

L’impact le plus important de l’intensification 90-90-90 a été la réduction des décès liés au SIDA, qui ont diminué de près de la moitié au cours des 10 dernières années. De ce fait, l’espérance de vie a augmenté de manière significative dans les pays les plus touchés. En Afrique de l’Est et Afrique Australe, l’espérance de vie a augmenté de près de 10 ans entre 2006 et 2016.

90-90-90 – il reste encore du travail à faire

Au niveau mondial, le progrès a été significatif, mais du travail reste néanmoins à faire. Près de 30% des personnes porteuses du VIH ne sont toujours pas informées de leur séropositivité, 17,2 millions de personnes porteuses du VIH n’ont pas accès au traitement antirétroviral, et plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH sont viro-inactivées.

Hépatites

2.     OMS – Éliminer l’hépatite : la réponse de l’OMS

http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/eliminate-hepatitis/fr/

De nouvelles données de l’OMS provenant de 28 pays qui concentrent environ 70% du fardeau mondial de l’hépatite, indiquent une accélération des efforts pour éliminer l’hépatite.

De l’engagement à l’action

La Journée mondiale contre l’hépatite 2017 a pour thème cette année «Éliminer l’hépatite», afin de mobiliser une action plus intense vers les cibles des objectifs de développement durable relatives à la santé à l’horizon 2030. En 2016, l’Assemblée mondiale de la Santé a approuvé la première stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale pour aider les pays à intensifier leurs actions.

Dans le monde, il y avait 325 millions de personnes affectées par l’hépatite en 2015, dont 257 millions par l’hépatite B et 71 millions par l’hépatite C. L’hépatite virale a provoqué 1,34 million de décès en 2015, un chiffre proche du nombre de morts par tuberculose et dépassant celui des décès liés au VIH.

Améliorer l’accès au traitement curatif de l’hépatite C

Les antiviraux à action directe (AAD) permettent de guérir complètement de l’hépatite C en 3 mois. Pourtant, en 2015, seules 7% des 71 millions de personnes ayant une hépatite C chronique avaient accès au traitement.

L’OMS vient de préqualifier la première version générique du sofosbuvir. Le prix moyen du traitement de trois mois requis avec ce médicament se situe entre 260 et 280 US$.

La préqualification par l’OMS signifie qu’on peut désormais se le procurer par l’intermédiaire des organismes de financement des Nations Unies, comme UNITAID, qui inclut désormais dans son portefeuille les personnes vivant avec le VIH et porteuses de l’hépatite C.

Traitement de l’hépatite B

Le traitement actuel le plus efficace, le ténofovir (qui ne permet pas de guérir et qui doit être pris à vie dans la plupart des cas) est désormais disponible pour un prix de 48 US$ par an dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire. Il y a également un besoin urgent d’étendre l’accès au dépistage de l’hépatite B.

Améliorer la sécurité des injections et la prévention des infections pour réduire le nombre des nouveaux cas d’hépatite B ou C

L’utilisation de matériel d’injection contaminé dans les établissements de santé est à l’origine d’un grand nombre de nouvelles infections par le virus de l’hépatite B et C; la sécurité des injections est donc une stratégie importante. D’autres portent sur la prévention des transmissions lors des gestes médicaux invasifs, actes chirurgicaux ou soins dentaires par exemple, l’augmentation des taux de vaccination contre l’hépatite B et l’extension des programmes de réduction des effets nocifs pour ceux qui s’injectent des drogues.

Sommet mondial sur l’hépatite 2017

Le Sommet mondial sur l’hépatite 2017, du 1er au 3 novembre à São Paulo au Brésil, promet d’être le plus grand événement mondial pour faire progresser l’action contre l’hépatite virale, en rassemblant les principaux intervenants pour accélérer la riposte mondiale. Il a pour thème: Mettre en œuvre la stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale: vers l’élimination de l’hépatite en tant que menace pour la santé publique.

Paludisme

3.     Malaria Journal – Progrès sur les couvertures en disponibilité et en utilisation des moustiquaires au Burkina Faso en 2003-2014 : Evidence des enquêtes démographiques

Titre original – Progress in coverage of bed net ownership and use in Burkina Faso 2003–2014: evidence from population-based surveys

https://malariajournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12936-017-1946-1

Traduit par Gaston Wamba

L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) est la pierre angulaire de la prévention du paludisme. En 2010 et 2013, le gouvernement du Burkina Faso a lancé des campagnes de distribution des MII pour augmenter la couverture et l’utilisation. Cette étude évalue les progrès vers la couverture en MII.

Les données des Enquêtes démographiques et de santé de 2003 et 2010, l’enquête MICS de 2006 et l’Enquête sur le paludisme ont été utilisées. Pour chaque enquête, les auteurs ont extrait les indicateurs clés de prévention du paludisme. Les tendances de la décennie 2003 et 2014 ont été évaluées.

La proportion des ménages ayant au moins une MII a augmenté de 5,6% en 2003 à 89,9% en 2014 avec une faible variation entre les groupes. De même, la proportion des ménages ayant au moins une MII pour 2 personnes a augmenté de 1,8% en 2003 à 49,2% en 2014. L’utilisation de la MII a augmenté de 2% en 2003 à 67% en 2014 au sein de la population générale et de 1,9% en 2003 à 75,2% en 2014 chez les enfants de moins de 5 ans, de 3% en 2003 à 77,1% en 2014 chez les femmes enceintes. Le déficit en MII dans les ménages a évolué de 67% en 2003 à 45,3% en 2014 alors que le déficit comportemental (ceux qui ont une MII et ne l’utilisent pas) est passé de 20% en 2013 à 5,9% en 2014.

Ainsi, le Burkina Faso a fait un progrès considérable dans les couvertures en disponibilité, en accès et en utilisation de la MII entre 2003 et 2014. Toutefois, ces couvertures sont en dessous des objectifs nationaux de 100% pour la disponibilité et de 80% pour l’utilisation. Les campagnes de masse sont efficaces mais il y a des possibilités d’amélioration pour atteindre et maintenir des couvertures optimales.

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