Chers lecteurs,
Cette semaine, nous vous rappelons la discussion que nous avons lancée sur le Forum de la CoP PSS. Elle porte sur les Objectifs 90-90-90 pour la lutte contre le VIH/SIDA. Nous voulons construire un agenda de connaissances sur ce sujet pour aider nos systèmes de santé à atteindre ces objectifs en 2020.
N’oubliez pas le webinaire de ce jeudi 8 juin de 13:00 à 14 :30 GMT et le lien pour se connecter : https://itg-training.webex.com/itg-training/k2/j.php?MTID=t1f30b6d888f20177323671f72838b75c .
Le deuxième article porte sur les statistiques sanitaires mondiales 2016 publiées par l’OMS. Le troisième et le quatrième articles concernent la qualité des soins, une dimension très importante de l’offre de soins. Un numéro spécial du Bulletin de l’OMS est consacré à cette problématique.
Le cinquième article est la mise à jour de l’épidémie d’Ebola en RDC. Enfin, le sixième article relate les résolutions de la réunion organisée par l’ONUSIDA et les partenaires pour justement accélérer la riposte contre le VIH.
Bonne Lecture
Basile Keugoung
Facilitateur
Edito : Objectifs 90-90-90 relatifs à la lutte contre le VIH/SIDA en 2020, l’Afrique sub-saharienne peut-elle les atteindre ?
Par Basile Keugoung
Gouvernance des systèmes de santé
1. CoP HHA – Récent livre publié par l’OMS “Strategizing National Health in the Twenty-First century- A Handbook”: Un webinaire cette semaine (8 juin 2017)
Les CoPs HHA organisent une série de webinaires relatifs à l’Achat stratégique en santé au 21e siècle. Il s’agit d’un passage obligé pour tous les pays embarqués dans le processus de couverture sanitaire universelle. Même si ces webinaires seront en anglais, nous vous recommandons vivement de les suivre. Les deux derniers d’une série de quatre se dérouleront les 8 et 22 juin 2017. Notez bien ces dates sur votre agenda. Pour chaque webinaire, vous avez la date, l’heure et le lien web pour suivre la présentation en direct. Pour chaque webinaire, vous pourrez poser des questions. Assurez-vous d’installer le logiciel (gratuit) WEBEX sur votre ordinateur.
Voici le programme détaillé et les heures (après-midi : heure africaine) :
Troisième webinaire: Budgeting for Health with Helene Barroy, Senior Health Financing Specialist at WHO HQ. This webinar will take place on Thursday 8th of June from 1:00 pm to 2.30pm GMT/ 3:00pm-4.30pm Europe summer time. Webinar Link: https://itg-training.webex.com/itg-training/k2/j.php?MTID=t1f30b6d888f20177323671f72838b75c
Quatrième webinaire: Monitoring and Evaluation of National Health Policies, Strategies and Plans by an expert from the Global Platform for Measurement and Accountability. This webinar will take place on Thursday the 22nd of June from 1:00pm to 2:30pm GMT/ 3:00pm-4.30pm Europe summer time. Webinar Link: https://itg-training.webex.com/itg-training/k2/j.php?MTID=tf04eb0e36a982098b038db4bbf030860.
OMS
2. OMS : Statistiques Sanitaires Mondiales 2017
Titre original: World Health Statistics 2017: Monitoring health for the SDGs
http://www.who.int/gho/publications/world_health_statistics/2017/en/
Concernant le paludisme, près de 426000 décès ont été enregistrés en 2016, dont 92% en Afrique sub-saharienne et 70% chez les enfants de moins de 5 ans. environ 10,4 millions de nouveaux cas de tuberculose et 1,4 million de décès ont été enregistrés en 2015 avec un taux de létalité de plus de 20% en Afrique sub-saharienne.
Par ailleurs, l’hépatite est en recrudescence et était responsable de 1,3 million de décès. En effet, environ 257 millions et 71 millions de personnes vivent avec l’hépatite B et C respectivement.
Les maladies chroniques étaient responsables de 40 millions de décès (soit 70% de tous les décès) en 2015.
Les expériences et bonnes pratiques de certains pays sont également rapportées. On peut noter la préparation pour la riposte contre les urgences de santé publique au Ghana, ou l’élimination des décès maternels évitables au Kazakhstan.
Qualité des soins
3. WHO Bulletin (special issue) – measuring quality of care
http://www.who.int/bulletin/volumes/95/6/en/
Ce Numéro spécial du Bulletin de l’OMS est dédié à la qualité des soins. Nous vous recommandons de parcourir.
4. WHO Bulletin (special issue) : Mesurer la qualité des soins de santé: ce qui est connu et les gaps
Titre original : Measuring quality of health-care services: what is known and where are the gaps?
Margaret E Kruk et al.
http://www.who.int/bulletin/volumes/95/6/17-195099.pdf
Il y a eu des avancées notables avec les OMD pour améliorer la couverture des populations en services de santé avec baisse des maladies infectieuses. Les gens vivent donc plus longtemps et souvent avec plusieurs maladies chroniques non transmissibles qui nécessitent des services complexes. Le focus de mesurer uniquement l’accès est dont insuffisant pour capturer si les usagers reçoivent des soins et services de santé efficaces. Plusieurs articles ont été publiés relatifs à la qualité des soins ont été publiés dans ce Numéro spécial du Bulletin de l’OMS.
Akachi et al. expliquent pourquoi la qualité a été très négligée comme un facteur important des résultats de santé. Brenner et al ont étudié les effets du financement basé sur la performance au Malawi et ont relevé des améliorations dans les équipements des formations sanitaires et des effets minimes sur la performance clinique. Sharma et al. ont étudié la prise en charge des accouchements dans les hôpitaux publics et privés en Inde. Ils ont conclu que les soins offerts aux femmes et nouveau-nés étaient de mauvaise qualité. Canavan et al. ont mesuré la qualité des soins intrapartum et Knowlton et al. ont enquêté dans 120 hôpitaux et ont trouvé une insuffisance d’équipements de base nécessaires pour offrir des coins chirurgicaux essentiels. Lazzerini et al. ont montré qu’une formation accompagnée de supervision par les pédiatres amélioraient la qualité des soins pédiatriques hospitaliers au Kyrgyzstan., un context où on observe un taux élevé d’hospitalisation et une sur-prescription. Kruk et al. ont trouvé que la qualité des soins prénataux et pédiatriques dans sept pays africains variait d’un pays à l’autre. Cette variation serait due aux différentes approches utilisées pour former le personnel, financer les soins et organiser le système de santé.
Bedoya et al. ont documenté le respect des mesures de prévention et de contrôle des infections lors des visites aux patients au Kénya. Wang et al. ont montré comment les fiches de suivi des mauvaises pratiques permettaient d’évaluer l’expérience des patients par rapport aux soins et le pronostic de leur prise en charge en Chine. Madaj et al. ont évalué la validité des indicateurs de l’OMS pour la qualité des soins périnataux.
Les articles ont relevé l’insuffisance de la recherche qui étudie les coûts, l’efficience et l’efficacité des soins. Les auteurs ont insisté sur la nécessité pour les gouvernements de mettre en place et d’évaluer des programmes d’amélioration de la qualité des soins. les partenaires techniques devront développer et valider les standards d’évaluation et les outils de collecte des données et financer les évaluations. La qualité des soins doit être intégrée dans les dialogues politiques existants. Les politiques nationales sur la qualité doivent trouver un équilibre entre la capacité à mesurer et la capacité à offrir des soins de services de haute qualité.
Il n’y a pas de santé sans des soins de qualité et l’amélioration de la qualité des soins exige une évaluation qui est juste et utilisable par le pays.
Ebola
5. OMS- Epidémie d’Ebola en RDC : mise à jour
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/255608/1/EbolaDRC-31052017.pdf?ua=1
Au Congo (RDC), le dernier cas d’Ebola remonte au 11 mai 2017. Il y a eu au total 2 cas confirmés, trois cas probables et 12 cas suspects, et 101 contacts sont sous suivi médical. L’épidémie reste focalisée dans la zone sanitaire de Likali. Le risque de survenue de nouveaux cas est faible et se réduit chaque jour. Sept comités de riposte ont été mis en place : monitoring ; prise en charge des cas ; eau, hygiène et assainissement (WASH) et biosureté ; laboratoire et recherche ; prise en charge psycho-sociale ; logistique ; et communication.
Le risque d’extension de l’épidémie est élevé au niveau national, modéré au niveau régional et faible au niveau international.
Une équipe inter-agences pilotée par le Ministère de la santé a été mise en place et a fait une descente sur le terrain pour investiguer l’épidémie et organiser la riposte. cette équipe est constituée de l’OMS, l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), Médecins Sans Frontières (MSF), l’UNICEF, Alliance For International Medical Action (ALIMA), la Fédération Internationale de Croix Rouge et du Croissant Rouge, le PAM, United Nations Humanitarian Air Service (UNHAS) et d’autres partenaires. Au total, 41 agents de santé communautaires ont été formés pour renforcer la surveillance et le suivi des personnes contacts. Un médecin et deux infirmiers ont été identifiés par aire pour la prise en charge des cas.
Les autorités nationales ont donné leur accord pour une éventuelle vaccination des personnes à risque. Il n’y a pas de restrictions de voyage au Congo.
VIH/SIDA
6. ONUSIDA – Accélérer la riposte contre le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre
http://www.unaids.org/en/resources/presscentre/featurestories/2017/may/20170531_WCA_WHA
Seulement 1,8 million de personnes des 6,5 millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ont bénéficié d’une thérapie antirétrovirale à la fin de 2015. Cette couverture de traitement de 28% des personnes vivant avec le VIH dans la région contraste avec la couverture de 54% de l’Afrique de l’Est et australe.
En réponse à ce problème, l’ONUSIDA, l’OMS et d’autres partenaires de la région ont mis au point des plans de rattrapage d’urgence pour l’accélération de la riposte au sida. Ces plans prévoient que l’on triple la couverture du traitement du VIH au cours des trois prochaines années.
Lors d’une réunion en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé, les ministres de la santé et d’autres représentants des pays de la région ont promis de renforcer le leadership du gouvernement, d’apporter des changements structurels dans leurs systèmes de santé et de renforcer leur responsabilité.
La réunion, organisée par le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique et l’ONUSIDA, a réuni les ministres de la Santé du Bénin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Libéria et du Nigéria et des représentants du Cameroun, Guinée et Sierra Leone. Tous ont convenu collectivement de mettre en place de fortes mesures pour accélérer le traitement du VIH dans leur pays.
Tous les participants ont convenu que les modèles de prestation des services de santé devaient être transformés, notamment par les agents de santé communautaires qui devront jouer un rôle plus important dans la prestation des soins de santé. L’OMS et l’ONUSIDA continueront de travailler avec les pays lorsqu’ils mettront en œuvre leurs plans pour accroître l’accès au traitement du VIH.
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