Bonjour Chers Lecteurs,

Le Symposium Mondial de la Recherche sur les Systèmes de Santé s’est achevé à Vancouver-Canada. Près de 2000 participants ont échangé sur les leçons issues des résultats de leurs études. La réactivité et la résilience des systèmes de santé étaient les deux concepts majeurs. Nous vous invitons vivement à lire l’éditorial de cette semaine qui jette un regard sur ces deux concepts et les systèmes de santé d’Afrique sub-saharienne. N’hésitez pas à donner votre point de vue.

Si vous étiez à Vancouver, envoyez-nous votre point de vue sur les leçons que vous avez apprises et comment celles-ci peuvent être appliquées aux systèmes de santé des pays à faible revenu. Ensuite vous trouverez un article sur les difficultés pour l’obtention des visas pour les demandeurs des pays du Sud.

Le troisième article est un nouveau protocole de traitement de la tuberculose qui permet de guérir les patients tuberculeux en deux mois de traitement : un challenge pour les pays à faible revenu. Le quatrième article mesure l’effet des facteurs de risque sur la survenue de la malnutrition. L’OMS a publié les nouvelles directives sur les soins prénatals. Nous avons fait un résumé dans le cinquième article. Enfin, le sixième article analyse l’effet des chèques santé sur l’infection VIH.

Nous vous souhaitons bonne lecture.

N’hésitez pas à diffuser : voici le lien : www.santemondiale.org.

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Pour L’Equipe Editoriale

Basile Keugoung, MD, MPH, PhD

Edito–Symposium Mondial sur la recherche sur les systèmes de santé, passer des principes de Vancouver à la pratique dans des districts d’Afrique sub-saharienne

Par Basile Keugoung, Facilitateur CoP PSS, Cameroun

Lire ici

HSR Symposium

1. Collectivity : Vos leçons de Vancouver

Si vous étiez un des milliers de participants du Symposium Mondial de la recherche sur les Systèmes de santé de Vancouver, ceci vous concerne. Vous avez certainement beaucoup appris. Mais de milliers d’autres experts de notre Communauté de Pratiques Prestation des Services de Santé (CoP PSS) n’y étaient pas. Certains n’ont pas pu avoir leur visa à temps. La CoP PSS a pour mission de partager les expériences et les leçons issues des conférences.

Envoyez-nous un texte (en français ou en anglais) d’environ 1000 mots sur les leçons apprises et comment celles-ci aideraient les systèmes de santé des pays à faible revenu en général et ceux d’Afrique sub-saharienne en particulier.

Connectez-vous sur http://www.thecollectivity.org/en/projects/18 et envoyez votre texte avant le 5 décembre 2016.

2. BMJ- Inégalités et maux de têtes pour obtenir le visa pour les conférences internationales en santé

Titre original : Visa headaches and inequalities in attending global health conferences

Faraz Khalid, Sara Ardila-Gómez et Kerry Scott

Le Symposium mondial de la recherche sur les systèmes de santé a drainé près de 2000 délégués du 14-18 Novembre 2016 à Vancouver (Canada). Toutefois, beaucoup de personnes ont eu des difficultés pour obtenir le visa canadien et participer à la conférence en dépit des mesures prises par le gouvernement du Canada pour faciliter le processus. Une enquête en ligne a été réalisée auprès des Talents émergents sur leurs facilités à obtenir le visa et 44 répondants (68% du Sud et 32% du Nord) ont été enregistrés. Alors que la demande des acteurs du Nord était traitée en moins de deux semaines, celles des acteurs du Sud prenaient plus de deux semaines dans 62% des cas. De plus, les coûts étaient gratuits ou moins de 10 US$ pour les participants du Nord et entre 10 et 200 US$ pour ceux du Sud. Ces derniers avaient en plus des difficultés supplémentaires telles que le nombre élevé de pièces exigées, les données biométriques et l’exigence de ressources bancaires. D’autres frais étaient liés aux examens médicaux et aux frais de déplacement pour obtenir le visa. Des refus de visa n’ont été enregistrés que pour les participants du Sud.

Les auteurs suggèrent que les organisateurs de conférences offrent plus d’information et d’appui pour les demandes de visa. L’information habituelle suggérant que les participants ‘demandent le visa à l’avance parce que cela peut prendre du temps’ ne permet pas de lever les défis auxquels les participants font face. Les organisateurs des conférences devraient aussi prendre contact avec les gouvernements des pays pour garantir des services rapides, à faible coût et prioritaires pour les participants à la conférence.

De même, le choix du pays pour une conférence internationale doit tenir compte de la possibilité pour les participants du Sud d’être présents. Cela devrait faire partie des critères de sélection des pays.

Tuberculose

3. Sciences Speaks – 47e Conférence Internationale sur les Maladies Pulmonaires: un protocole simplifie le traitement pour les patients tuberculeux, y compris la tuberculose multirésistante

47th Union World Conference on Lung Health: Regimen simplifies treatment for patients with tuberculosis — including drug-resistant disease, researchers say

http://sciencespeaksblog.org/2016/10/28/47th-union-world-conference-on-lung-health-regimen-simplifies-treatment-for-patients-with-tuberculosis-including-drug-resistant-disease-researchers-say/

Antigone Barton

Presque tous les patients traités avec un nouveau protocole étaient tous guéris après deux mois de traitement, 3 fois plus vite que les patients mis sous traitement habituel. Il s’agit du plus rapide taux de conversion jamais observé y compris pour les patients ayant une tuberculose multirésistante. Les essais ont été faits en Afrique du Sud, Ouganda, et en Tanzanie. Les médicaments utilisés étaient la bedaquiline, pretomanide, moxifloxacine et pyrazinamide. Ce protocole est simple, avec peu d’effets indésirables, efficace et rapide et pourrait faire une plus grande différence.

Santé maternelle infantile

4. PloS – Facteurs de risque associés à la malnutrition infantile dans 137 pays à faible revenu : une analyse d’évaluation comparative du risque au niveau national, régional et international

Titre original- Risk Factors for Childhood Stunting in 137 Developing Countries: A Comparative Risk Assessment Analysis at Global, Regional, and Country Levels

http://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1002164

La malnutrition affecte un tiers des enfants de moins de 5 ans dans les pays à faible revenu et cause 14% des décès. Des facteurs de risque de malnutrition aigüe ont été identifiés mais leur contribution n’ont pas été analysées dans divers pays. L’étude a estimé le nombre de cas de malnutrition aigüe chez les enfants de 25à 35 mois dus à 18 facteurs de risque dans 137 pays.

Les facteurs de risque ont été classés en 5 catégories : nutrition maternelle et l’infection ; mère adolescente et accouchements rapprochés ; retard de croissance intra-utérine et prématurité ; alimentation de l’enfant et infection ; et facteurs environnementaux. Les estimations publiées et les données individuelles issues des enquêtes ménages étaient combinées pour évaluer la prévalence du facteur dans chaque pays en 2020. La plus récente méta-analyse ou une revue systématique étaient utilisées pour calculer les tailles des effets. Les prévalences de la malnutrition aigüe et le nombre de cas attribuable à chaque facteur et groupe de facteurs étaient estimées.

Le premier facteur de risque était le retard de croissance intra-utérine avec 10,8 millions de cas (1-16,6 millions) sur 44,1 millions de cas. Le 2e est la mauvaise hygiène avec 7,2 millions de cas (6,3-8,2 millions), suivi de la diarrhée avec 5,8 millions de cas (2,4-9,2 millions). Le retard de croissance intra-utérine et la prématurité sont le premier groupe de facteurs pour toutes les régions. Puis, les facteurs environnementaux représentent le 2e groupe de facteurs dans le monde et surtout en Asie du Sud et de l’Est, en Afrique sub-saharienne et dans les Pacifiques tandis que la nutrition de l’enfant et l’infection sont le 2e groupe de facteurs pour les autres régions du monde.

Les faiblesses de l’étude sont que l’analyse s’est limitée aux facteurs de risques pour lesquels les données sur l’exposition et les tailles des effets étaient disponibles et des approximations ont été également faites. Les tailles des effets étaient issues des méta-analyses d’études épidémiologiques et il était assumé que ces effets étaient similaires pour tous les pays.

Le retard de croissance intra-utérine et la manque d’hygiène sont les facteurs de risque majeurs de malnutrition aigüe dans les pays à faible revenu. La réduction de la malnutrition aigüe nécessite un changement de paradigme pour passer d’interventions qui se focalisent uniquement sur l’enfant à celles qui prennent en considération la mère et les conditions de vie des populations.

5. OMS – Recommandations de l’OMS concernant les soins anténatals pour que la grossesse soit une expérience positive

Traduit par Bangaly Doumbia

Source : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/250801/1/WHO-RHR-16.12-fre.pdf

Nouvelles recommandations concernant les soins anténatals

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier de nouvelles recommandations concernant les soins prénatals, afin d’améliorer la qualité de la prise en charge, de prévenir les complications de la grossesse et de réduire le risque de morti-naissance. Les soins prénatals doivent permettre aux femmes enceintes de bénéficier d’une bonne prise en charge, de soutien, de conseils et d’informations, de détecter et de prévenir des maladies et d’aider les femmes en cas de violence du partenaire intime. Avec ces nouvelles recommandations, l’Organisation entend plus globalement permettre aux femmes de bénéficier de soins efficients et respectueux, et ainsi leur donner « une expérience positive » de leur grossesse socle d’une maternité en bonne santé. Ces nouvelles lignes directrices comportent 49 recommandations concernant  les conseils dont les femmes enceintes devraient bénéficier lors des consultations, notamment s’agissant de la nutrition et la consommation de substances psychoactives ; les pratiques de prévention du paludisme et de l’infection à VIH ; les analyses à réaliser ; la prise en charge des symptômes les plus courants. Afin de faire baisser la mortalité périnatale, l’OMS recommande en particulier le passage de quatre à huit consultations pour le suivi de la grossesse.

Financement de la santé

6. Lancet – Chèque santé: solution magique ou ingrédient essentiel

Titre original : Cash transfers—magic bullet or fundamental ingredient?

http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(16)30295-9/fulltext

Combien d’études seront nécessaires pour intégrer l’utilisation de petits montants d’argent pour améliorer la santé des plus pauvres. Audrey Pettifor et collègues3x3Pettifor, A, MacPhail, C, Hughes, JP et al. The effect of a conditional cash transfer on HIV incidence in young women in rural South Africa (HPTN 068): a phase 3, randomised controlled trial. Lancet Glob Health. 2016; (published online Nov 1.)http://dx.doi.org/10.1016/S2214-109X(16)30253-4. See all References3 ont montré que les chèques santé conditionnels réduisaient le comportements à risque de VIH chez les filles (activité sexuelle dans les 12 derniers mois, relations sexuelles non protégées au cours des derniers mois,…). L’hypothèse de cette étude était que les chèques santé conditionnels sur l’éducation amélioreraient la fréquentation scolaire, et réduiraient le risque à l’infection VIH. Toutefois, la conditionnalité rend le transfert moins faisable et moins efficace. Le transfert d’argent était conditionné par la fréquentation scolaire. La combinaison de l’absentéisme scolaire et le fait de ne pas avoir d’argent pourrait rendre les filles plus vulnérables à des relations sexuelles pécuniaires. Au total, 97% des filles incluses dans l’étude contre 86% des filles de la zone ont régulièrement fréquenté l’école.

Une autre leçon de l’étude est que l’attention et la surveillance des filles par les adultes renforcent l’adoption des comportements positifs et réduisent le risque. Par conséquent, l’offre de soins à travers la supervision, le dépistage et le soutien psychologique a un impact sur la fréquentation scolaire et la réduction du risque au VIH.

Ainsi, les transferts non conditionnels et les facilités pour l’accès universel à l’éducation sont des approches et des politiques essentielles pour la prévention du VIH. Le transfert d’argent est une stratégie essentielle mais pas une solution magique. Les adolescents ont besoin aussi de l’attention, de la supervision et des soins.

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