Bonjour Chers Lecteurs,

Cette semaine nous partageons avec vous les leçons de l’atelier de Cotonou de décembre 2015 sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les systèmes d’information sanitaire en Afrique sub-saharienne. Dans son éditorial, Cheickna Touré nous fait le bilan de l’atelier, partage avec nous les liens vers le rapport final et les présentations et identifie des pistes d’actions futures pour l’amélioration des systèmes d’information sanitaires en Afrique sub-saharienne.

Le Menu de cette semaine comporte sept articles. Le premier article porte sur la page Facebook Saga Santé (https://www.facebook.com/sagasante/) de Mobilisation 2.0 qui a atteint cette semaine 10000 likes. Le deuxième article porte sur Déclaration de l’OMS concernant le virus Zika et ses complications neurologiques et néonatales. Le troisième article concerne la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU qui vise à accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Vous lirez les Recommandations pour le traitement des déchets contaminés par le virus Ebola dans le quatrième article. Ensuite, vous trouverez dans le cinquième article les résultats d’une étude sur les effets des campagnes de vaccination polio de masse sur l’utilisation des services de vaccinations de routine.

Le sixième article porte les systèmes de santé requis pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Enfin le septième article fait la situation de l’épidémie de fièvre jaune en Angola.

Nous vous souhaitons bonne lecture.

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Pour L’Equipe Editoriale

Basile Keugoung, MD, MPH, PhD

Edito – Pour un système d’information sanitaire au service des acteurs décentralisés

Par Cheickna Touré
Lire ici

Saga Santé

1. Saga Santé : Construisons notre bien-être a 10 000 likes

https://www.facebook.com/sagasante/

Grace à vous nous avons atteint cette semaine, notre 10000e Amis. En effet, ce jour nous avons 10016 ‘mentions J’aime’. Nous vous remercions sincèrement pour votre confiance. Saga Santé restera à votre écoute pour vous accompagner dans la recherche de meilleures solutions pour améliorer la santé des populations en Afrique.

Nous pouvons encore faire mieux pour informer les millions d’autres africains qui sont vos Amis sur Facebook et qui ne nous ont pas encore rejoints. Vous êtes désormais les Ambassadeurs de Saga Santé. Nous souhaiterions que chaque membre adopte et mette en œuvre la Résolution d’inviter au moins un Ami à rejoindre Saga Santé pour atteindre 20000 ‘Mentions J’aime’.

Nous comptons d’avance sur votre engagement. N’hésitez pas aussi à nous proposer des sujets de discussion, à nous envoyer des photos sur des situations sanitaires critiques et à partager des bonnes pratiques qui améliorent la santé de vos communautés.

Epidémie de Virus ZIKA

2. OMS – Déclaration de l’OMS sur la troisième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI 2005) concernant le virus Zika et ses complications neurologiques et néonatales

Déclaration de l’OMS 14 juin 2016

http://who.int/mediacentre/news/statements/2016/zika-third-ec/fr/

La 3e réunion du Comité d’urgence, au titre du Règlement sanitaire international 2005 (RSI 2005) concernant la microcéphalie, d’autres troubles neurologiques et le virus Zika s’est tenue le 14 juin 2016.

En plus de donner un avis au Directeur général pour déterminer si cet événement constitue encore une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), il a été demandé au Comité d’étudier les risques potentiels de transmission du virus Zika lors des rassemblements de masse, notamment lors des Jeux olympiques et paralympiques prévus en août et en septembre 2016 respectivement, à Rio de Janeiro (Brésil).

Le Comité a souscrit au consensus scientifique selon lequel le virus Zika est une cause de microcéphalie et de Syndrome de Guillain-Barré et, par conséquent, l’infection à virus Zika constitue une urgence de santé publique de portée internationale.

Le Comité a noté que les rassemblements de masse, comme les Jeux olympiques et paralympiques, peuvent réunir de grands nombres de personnes sensibles, poser un risque pour les personnes elles-mêmes, provoquer une amplification de la transmission et, potentiellement, contribuer à la propagation d’une maladie transmissible en fonction de son épidémiologie, des facteurs de risque présents et des stratégies de limitation mises en place.

Dans le contexte du virus Zika, le Comité a noté que les risques au niveau individuel dans les zones de transmission sont les mêmes, qu’il y ait ou non un rassemblement de masse, et qu’on peut les réduire au maximum en appliquant de bonnes mesures de santé publique. Le Comité a réaffirmé et actualisé sur la prévention de l’infection chez les voyageurs internationaux, à savoir:

  • il faut conseiller aux femmes enceintes de ne pas se rendre dans des zones de transmission en cours du virus Zika; les femmes enceintes dont les partenaires sexuels vivent ou voyagent dans des zones de flambées de maladie à virus Zika doivent veiller à adopter les pratiques sexuelles à moindre risque ou s’abstenir de tout rapport sexuel pendant toute la durée de la grossesse;
  • les voyageurs à destination des zones où il y a des flambées de maladie à virus Zika doivent recevoir des conseils actualisés sur les risques potentiels et les mesures appropriées pour diminuer la possibilité d’exposition aux piqûres de moustique et de transmission sexuelle et, au retour, sur les mesures à prendre, y compris les pratiques sexuelles à moindre risque, pour réduire le risque de transmission ultérieure;

Il a conclu à un très faible risque de nouvelle propagation internationale du virus Zika suite aux Jeux olympiques et paralympiques au Brésil, car ce pays les organise pendant l’hiver brésilien, au moment où l’intensité de la transmission autochtone des arbovirus, comme le virus de la dengue et le virus Zika, sera minimale et il intensifie les mesures de lutte antivectorielle dans les sites des Jeux et aux alentours, ce qui diminuera encore le risque de transmission.

Le Comité a réitéré son avis de n’avoir aucune restriction générale imposée aux voyages et aux échanges commerciaux avec les pays, zones ou territoires où il y a une transmission du virus Zika, ce qui inclut les villes brésiliennes qui accueilleront les Jeux olympiques et paralympiques.

Concernant les rassemblements de masse et les Jeux olympiques et paralympiques, le Comité a donné l’avis complémentaire suivant:

  • les pays, communautés et organismes organisant des rassemblements de masse dans des régions où sévissent des flambées de maladie à virus Zika doivent entreprendre une évaluation du risque avant l’événement et intensifier les mesures prises pour diminuer le risque d’exposition au virus Zika;
  • le Brésil doit poursuivre ses efforts pour intensifier les mesures de lutte antivectorielle dans et autour des villes et sites accueillant des événements des Jeux olympiques et paralympiques, mettre à la disposition du public les informations sur la nature et l’impact de ces mesures, renforcer la surveillance de la circulation du virus Zika dans les villes accueillant des événements liés aux Jeux, publier ces informations en temps utile et garantir la mise à disposition de quantités suffisantes de produits répulsifs et de préservatifs pour les athlètes et les visiteurs;
  • les pays ayant des voyageurs à destination ou en provenance des Jeux olympiques et paralympiques doivent veiller à ce qu’ils soient pleinement informés des risques liés à l’infection à virus Zika, des mesures de protection personnelle qui doivent être prises pour réduire ces risques et de la conduite à tenir s’ils ont la suspicion d’avoir été infectés. Les pays doivent aussi établir des protocoles de prise en charge des voyageurs revenant avec une infection à virus Zika, en se basant sur les orientations données par l’OMS.

VIH/SIDA

3. ONUSIDA – Déclaration politique sur le VIH/sida : Accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030

http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/2016-political-declaration-HIV-AIDS_fr.pdf

Le 7 juin 2016 l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté la ‘Déclaration politique sur le VIH/SIDA : Accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030’. Les chefs d’Etat de gouvernement se sont engagés à mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030.

Deux phases ont été identifiées pour accélérer cette élimination:

  • 2011-2016 : Faire le bilan des accomplissements et s’intéresser aux laissés-pour compte
  • 2016-2021 : donner une impulsion mondiale pour accélérer ensemble la lutte contre le VIH et le sida. Il s’agit de :
  • Investir massivement au tout début et diversifier les ressources : un élément crucial de l’accélération de la lutte contre le sida
  • Garantir l’accès au dépistage et au traitement dans le cadre de l’action contre le VIH et le sida
  • Trouver des solutions qui changent la donne face au sida pour contribuer à la réalisation de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des toutes les femmes et filles
  • Assurer l’accès à des services, des produits et des moyens de prévention de grande qualité, tout en élargissant la couverture de l’action contre le VIH et l’épidémie de sida, en diversifiant les approches retenues et en redoublant d’efforts
  • Promouvoir des lois, politiques et pratiques qui permettent d’élargir l’accès aux services et de mettre fin à la stigmatisation et la discrimination liées au VIH
  • Mobiliser et soutenir les personnes qui vivent avec le VIH, risquent d’être infectées ou sont touchées par le virus, ainsi que les autres parties prenantes concernées dans le cadre de la lutte contre le sida
  • Tirer parti des initiatives et des institutions régionales pour améliorer l’efficacité des mesures prises pour lutter contre le sida
  • Renforcer la gouvernance, le suivi et la responsabilité en vue d’obtenir des résultats pour et avec les populations
  • Un suivi pour des progrès accélérés

Ebola

4. World Health Organization Bulletin – Recommandations pour le traitement des déchets contaminés par le virus Ebola – une approche avec la méthode d’analyse des risques et maîtrise des points critiques (HACCP)

Titre original: Recommendations for dealing with waste contaminated with Ebola virus: a Hazard Analysis of Critical Control Points approach

Source : http://www.who.int/bulletin/volumes/94/6/15-163931.pdf?ua=1

Auteurs : Kelly L Edmunds et al.

Il s’agissait d’évaluer, au sein des communautés touchées par des flambées de maladie à virus Ebola, les risques liés à l’élimination des déchets et excréta humains et formuler des recommandations pour limiter ces risques.

Une équipe expérimentée dans l’application de la méthode d’analyse des risques et maîtrise des points critiques (HACCP) a identifié les déchets issus des activités de soin prodiguées aux personnes infectées par le virus Ebola et a élaboré, testé et confirmé plusieurs diagrammes des opérations illustrant la génération de ces déchets. Après avoir répertorié les risques potentiels associés à chaque étape de chaque diagramme, l’équipe a mené une analyse des risques, identifié les points critiques pour leur maîtrise et préparé des recommandations pour réduire les risques de transmission à chaque point de maîtrise.

Les auteurs ont montré que la collecte, le transport, le nettoyage et l’utilisation partagée de vomîtes maculés de sang ainsi que l’utilisation partagée de latrines souillées par du sang ou des fèces contenant du sang semblent être associés à des niveaux de risque de transmission du virus Ebola particulièrement élevés. Des niveaux de risque plus modérés sont associés à la collecte et au transport d’équipements souillés par des fluides corporels autres que le sang, à l’utilisation partagé de latrines souillées par ce type de fluides, au nettoyage et à l’utilisation partagée de vomîtes souillés par ce type de fluides ainsi qu’à la contamination de l’environnement pendant la collecte et le transport de déchets tachés de sang.

Il est ressorti en conclusion, que le risque de transmission du virus Ebola par des déchets pourrait être réduit par l’utilisation d’équipements de protection individuelle complets, par une hygiène des mains appropriée et par l’application d’un désinfectant adapté après un nettoyage scrupuleux. L’utilisation de la méthode d’analyse des risques et maîtrise des points critiques (HACCP) pourrait aider à réagir rapidement en cas de flambée de maladies infectieuses émergentes.

Polio

5. Vaccine – Effets des campagnes de vaccination de masse contre la polio sur l’utilisation des services de vaccination de routine: une méthode de régression discontinue

Titre original-The effect of mass vaccination campaigns against polio on the utilization of routine immunization services: A regression discontinuity design

S Helleringer et al; http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0264410X16303632

Dans la plupart des pays àà faible et moyen revenus, les vaccins sont administrés en routine dans les formations sanitaires. Les opportunités additionnelles concernent les campagnes de masse périodiques. Il n’est pas clair si ces campagnes sont néfastes ou stimulent l’utilisation des services de vaccination de routine.

Les facteurs confondants non observés et la causalité inverse réduisent la qualité des évaluations des effets des campagnes de masse sur les services de routine. L’étude a exploré l’utilisation de la régression discontinue pour mesurer ces effets. Il s’agit d’une méthode quasi-expérimentalequi exploite les variations des dates de naissance pour identifier les effets des campagnes de masse. Cette méthode a été utilisée pour collecter les données sur la campagne de masse anti-polio au Bangladesh.

Les enfants nés juste avant et après la campagne ont été comparés. La différence entre les deux groupes est l’exposition ou non à la campagne de masse. Contrairement aux études antérieures, l’exposition à la campagne a des effets positifs sur l’utilisation des services de vaccination de routine. En effet, les enfants exposés reçoivent 0,296 à 0,469 doses additionnelles de vaccin DTC à l’âge de 4 mois que les enfants nés après la campagne.

La mathode de régression discontinue est un outil prometteur pour évaluer les effets des campagnes de vaccination de masse sur les services de vaccination de routine. Cet outil pourrait être testé dans d’autres contextes en utilisant des bases de données plus larges. Elle peut aussi être utilisée pour mesurer les effets d’autres interventions de lutte contre les maladies sur le fonctionnement du système de santé et surtout celles qui sont ponctuelles et/ou ont l’âge comme un critère d’éligibilité.

Systèmes de santé

6. HP&P – Quels systèmes de santé sont essentiels pour atteindre les Objectifs de Développement Durable et que faut-il pour mettre en place un plan Marshall ?

Titre original – What systems are essential to achieving the sustainable development goals and what will it take to marshal them?

James C Thomas et al;

http://heapol.oxfordjournals.org/content/early/2016/06/12/heapol.czw070.short?rss=1

Les Objectifs de Développement Durable pour la santé ont 67 indicateurs soit 8 fois plus nombreux que les OMD. Par contre, beaucoup de pays à faible et moyen revenus n’ont pas la capacité de collecter et d’utiliser et d’utiliser les données relatives à ces indicateurs.

Et même si ces pays voudraient atteindre les ODD, ils ne doivent pas perdre de vue leurs besoins propres. Ils doivent être prudents dans l’adoption de solutions électroniques non testées pour la collecte, l’analyse et l’utilisation des données. Un équilibre minutieux doit être trouvé sur l’utilisation du personnel pour l’offre de soins et la collecte des données. De plus, ils doivent utiliser l’évidence sur ce qui marche pour renforcer leur système d’information sanitaire.

Enfin, en relevant ces défis, les pays doivent développer des plateformes pour lesquelles les indicateurs des ODD sont en synergies avec leurs propres objectifs du système d’information sanitaire.

Fièvre Jaune

7. Lancet (World Report) – L’épidémie de fièvre jaune continue en Angola

Titre original: Yellow fever continues to spread in Angola

Andrew Green

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)30835-2/fulltext

Même le nombre de nouveaux cas de fièvre jaune s’est stabilisé, la transmission locale continue. Environ 3000 cas suspects et 328 décès ont été notifiés en Angola depuis le début de l’épidémie en décembre 2015. La couverture vaccinale dans la partie du pays est inférieure à 80%. Même si toutes les 18 provinces sont touchées, 40% des cas ont été notifiés par la Province de Luanda. Depuis février, 8 millions de personnes ont été vaccinées.

Les cas importés ont été signalés en République Démocratique du Congo (44 cas), en Chine (11 cas) et au Kenya (2 cas). Deux millions de personnes ont été vaccinées dans les zones à risque au Congo.

L’OMS a tenu une réunion en mai et a relevé cette épidémie n’était pas une urgence sanitaire internationale. Oyewale Tomori, un virologiste nigérian qui présidait la réunion a déclaré que ‘L’attention était focalisée sur ce que nous faisons, ce que nous devons faire pour que cette épidémie ne devienne pas ce que nous ne voulons pas qu’elle soit’. Il a appelé les pays limitrophes à renforcer leurs capacités de réponse à l’épidémie.

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