Bonjour Chers Lecteurs,
L’OMS a organisé à Genève une réunion de réflexion sur l’amélioration de la performance des soins de santé primaires dans le monde. La CoP Prestation des Services de Santé dont l’agenda est le renforcement des districts de santé a eu une participation active à ce sommet.
Nous vous faisons part des leçons tirées de cet atelier. Nous pensons que ces leçons peuvent guider tous les détenteurs d’enjeux à tous les niveaux du système de santé pour l’action.
Cette semaine, nous vous faisons une mise à jour de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, puis vous trouverez un article sur les effets du financement basé sur la performance sur la qualité des soins maternels et infantiles. Le 7 avril était la Journée Mondiale de la Santé consacrée cette année au Diabète. Nous avons résumé le message de l’OMS relatif à cette journée.
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Pour L’Equipe Editoriale
Basile Keugoung, MD, MPH, PhD
Edito – Primary Health Care Performance Initiative : un espoir pour centrer les systèmes de santé sur les populations
Par Basile Keugoung, Kéfilath Bello, Cheickna Toure, Kévine Laure Kaghere et Jean Paul Dossou
EBOLA
1. OMS- Ebola : Mise à jour
http://apps.who.int/ebola/current-situation/ebola-situation-report-30-march-2016
Au 30 mars 2016, cinq cas récents d’Ebola ont été détectés en Guinée entre le 17 et le 30 mars 2016. En Effet, le 17 mars, deux cas ont été confirmés dans la Préfecture de N’zerekore au Sud-Est. Trois autres cas ont été confirmés le 21, 26 et 28 mars 2016. Au total, 1033 contacts ont été identifiés. Des mesures ont été prises pour limiter la résurgence de l’épidémie. La vaccination des contacts a été menée. La surveillance épidémiologique est renforcée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
Au 27 mars, 3811 cas dont 2543 décès ont été notifiés en Guinée, 10675 cas et 4809 décès au Libéria et enfin 14124 cas dont 3956 décès en Sierra Leone.
Commentaires: Vous pouvez consulter la Page https://www.facebook.com/sagasante/ pour de plus amples informations sur la santé.
Politiques et Financement de la santé
2. BMC Public Health – Les effets du payement basé sur la performance sur l’amélioration de la santé maternelle et infantile dans les pays à faible et moyen revenu : une revue systématique de la littérature
Titre original-Effect of pay for performance to improve quality of maternal and child care in low- and middle-income countries: a Systematic review
Ashis Das et al;
Les mécanismes de payement basé sur la performance des formations sanitaires et des prestataires sont actuellement testés dans plusieurs pays à faible et moyen revenu pour améliorer la santé maternelle et infantile. Cette étude fait la revue des évidences sur les effets des programmes de financement basé sur la performance sur la qualité des soins maternels et infantiles dans les pays à faible et moyen revenu.
Une revue systématique de littérature a été faite sur MEDLINE, Web of Science, et EMBASE en utilisant les mots clés « maternal health », « quality of care », « ante natal care », « emergency obstetric care », « neonatal care » et échild care ». A partir de 4535 articles, seuls 8 articles ont répondu aux critères d’inclusion. Les éléments d’analyse étaient la qualité de la santé maternelle et infantile, notamment la qualité structurelle, de processus et de résultats. Le risque de biais était évalué à travers une checklist de qualité adaptée.
Il y avait 4 études avec contrôle avant et après l’intervention, 3 essais contrôlés randomisés et une étude de cas-contrôle avec comparaison des programmes de financement basé sur la performance. Il y a des évidences des effets positifs du financement basé sur la performance uniquement sur la qualité des processus. Les effets sur les accouchements, les urgences obstétricales et néonatales, les soins postnataux, et les soins infantiles n’étaient pas évalués dans ces études.
Il y a donc une faible évidence sur les effets positifs du financement basé sur la performance sur les indicateurs de santé maternelle et infantile et les paiements directs. Par ailleurs, le financement basé sur la performance a quelques effets négatifs sur la qualité structurelle.
En outre, le financement basé sur la performance est efficace pour améliorer la qualité des processus des soins maternels. D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l’impact du financement basé sur la performance sur la santé maternelle et infantile et les leurs mécanismes dans les pays à faible et moyen revenu.
Journée Mondiale de la santé 2016
3. OMS – L’OMS appelle à une action mondiale pour mettre un terme à la recrudescence du diabète et améliorer les soins
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2016/world-health-day/fr/
Le nombre de personnes vivant avec le diabète a pratiquement quadruplé depuis 1980, s’élevant à 422 millions d’adultes, dont la plupart vivent dans des pays en développement. Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs à l’origine de cette augmentation spectaculaire. la Journée mondiale de la Santé a été célébrée le 7 avril et le thème cette année visait à l’action pour lutter contre le diabète.
Développer des environnements favorables à la santé
Les mesures nécessaires comprennent notamment le développement d’environnements favorables à la santé afin de réduire les facteurs de risque du diabète tels que la sédentarité et la mauvaise alimentation ainsi que le renforcement des capacités nationales pour permettre aux personnes diabétiques de recevoir le traitement et les soins dont elles ont besoin pour prendre en charge leur maladie.
Le diabète est une maladie non transmissible évolutive et chronique qui se caractérise par des niveaux élevés de glycémie (sucre dans le sang). Il apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang, ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit.
Conclusions du premier rapport mondial sur le diabète
Les principales conclusions du Rapport mondial sur le diabète sont les suivantes:
- Le nombre de personnes vivant avec le diabète ainsi que la prévalence de la maladie augmentent dans l’ensemble des régions du monde. En 2014, 422 millions d’adultes (ou 8,5% de la population) étaient atteints de diabète, comparé à 108 millions de diabétiques (4,7%) en 1980.
- En 2012, le diabète était à l’origine de 1,5 million de décès. Un taux de glycémie plus élevé que le niveau optimal a provoqué 2,2 millions de décès supplémentaires, en augmentant les risques de maladies cardiovasculaires et d’autres affections.
- Un grand nombre de ces décès (43%) surviennent prématurément, c’est à dire avant l’âge de 70 ans, et sont en grande partie évitables, moyennant l’adoption de politiques visant à créer des environnements propices aux modes de vies sains et l’amélioration de la détection et du traitement de la maladie.
- La prise en charge efficace de la maladie comprend l’utilisation d’un ensemble restreint de médicaments génériques; des interventions visant à promouvoir les modes de vie sains; l’éducation du patient afin de favoriser l’auto-prise en charge; le dépistage régulier en vue de la détection précoce et du traitement des complications.
Mettre en œuvre les engagements mondiaux à combattre le diabète
Il s’agit notamment de la réalisation de la cible 3.4 de l’objectif 3 de développement durable qui vise à réduire de 30% d’ici à 2030 le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles, y compris le diabète.
Les gouvernements se sont également engagés d’une part à mettre en œuvre quatre engagements nationaux assortis de délais prévus dans le document final sur les maladies non transmissibles de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2014. D’autre part, à atteindre les 9 cibles mondiales énoncées dans le Plan d’action mondial de l’OMS pour la lutte contre les maladies non transmissibles, qui vise à mettre un terme à la recrudescence du diabète et de l’obésité.
Les engagements pris par les dirigeants du monde, notamment dans le cadre des Objectifs de Développement Durable; de la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2011 sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles ; du document final sur les maladies non transmissibles de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2014; et des travaux du Groupe de haut niveau sur l’accès aux médicaments essentiels du Secrétaire général des Nations Unies visent à améliorer l’offre des médicaments essentiels à un coût accessible pour les personnes vivant avec le diabète.
Commentaires: Il reste aux gouvernements de traduire ces engagements internationaux en politiques et en programmes effectifs pour garantir un accès universel aux soins préventifs et curatifs contre le diabète.
Recherche
4. Lancet Global Health (Editorial) – Capacité de recherche en Afrique- Le soleil se levera-t-il encore ?
Titre original- Research capacity in Africa—will the sun rise again?
J Davies & Z Mullan; http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(16)30046-8/fulltext?rss=yes
Il y a une faible capacité de recherche en Afrique. En effet, il y a une pénurie en Facultés et en leaders de recherche, des infrastructures inadéquates, et peu d’opportunités de carrière pour les chercheurs. Heureusement, il y a des chercheurs africains qui peuvent poser des questions pertinentes et de moins en moins de questions de recherche parachutées par les pays riches pour résoudre les problèmes africains.
Il y a des initiatives qui sont en cours pour renforcer la capacité de recherche en Afrique telle que la Southern African Collaborative for ResearchExcellence (SACORE) financée par la Welcome Trust qui appuie et forme les jeunes chercheurs. Depuis 2009, cette initiative a contribué à 12 masters, 21 PhD, et six post-doc au Malawi, en Zambie et au Zimbabwé.
Malheureusement, Welcome Trust a arrêté son financement tout comme d’autres initiatives liées à la recherche comme PEPFAR sont en voie de se retirer de la recherche. Il est difficile que la recherche en Afrique menée surtout par les chercheurs des pays riches puisse se développer quand les appuis ne font que se réduire.