Bonjour Chers Lecteurs,

L’édito de cette semaine porte sur l’héroïne SAGA SANTE du projet de Mobilisation 2.0 des équipes cadres de district piloté par la Communauté de Pratiques Prestation des Services de Santé (CoP PSS). Il s’agit de sa page Facebook (https://www.facebook.com/sagasante/). Elle servira à informer non seulement les professionnels de santé mais aussi les populations sur les enjeux actuels de santé publique.

Nous comptons sur vous pour « Aimer » ou « Liker » notre page Facebook et inviter vos Amis à faire autant.

Nous avons consacré ce Numéro essentiellement à la vaccination pour vous donner des informations relatives à la Conférence ministérielle qui s’est tenue les 24 et 25 février 2016 à Addis Abéba (Ethiopie) sous l’égide de l’OMS et de l’Union Africaine. Vous trouverez les objectifs de cette conférence, le message des Directeurs régionaux OMS AFRO et EMRO et la Déclaration finale des Ministres.

Enfin, vous lirez un article sur l’efficacité des stratégies de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans 5 pays africains.

Nous vous souhaitons bonne lecture. N’hésitez pas à diffuser : voici le lien : www.santemondiale.org.

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Pour L’Equipe Editoriale

Basile Keugoung, MD, MPH, PhD

Edito – Saga Santé : informer et mobiliser pour le bien-être des populations africaines

Par Kefilath Bello, Jean Paul Dossou, Basile Keugoung, Sidikiba Sidibe, Alexandre Delamou, et Bruno Meessen

Après des années d’activité en direction des experts des systèmes de santé, la Communauté de Pratique Prestation des Services de Santé lance sa première activité à destination du grand public. En première ligne : Saga Santé, une pétillante jeune dame qui canalise notre action collective d’information et de mobilisation de la population sur la santé. Soutenez ce projet en aimant notre page Facebook et en partageant les messages publiés.

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Rappelez-vous : en septembre 2014, les facilitateurs des communautés de pratique partagent un blog relatif à l’épidémie Ebola. Ils s’interrogent sur le rôle que les milliers experts réunis dans ces communautés de pratique pourraient jouer dans la réponse au drame en cours. Une idée germe rapidement : exploitons notre expertise en matière d’animation en ligne et de santé publique. C’est ainsi que naquit le projet Mobilisation 2.0.

Saga Santé : informer et échanger via Facebook

L’un des volets du projet Mobilisation 2.0 consiste à utiliser les médias sociaux pour améliorer les connaissances des populations en matière de santé et pour recueillir en même temps leurs perceptions. En effet, durant l’épidémie d’Ebola qui a récemment  secoué l’Afrique de l’Ouest, nous avions remarqué que de fausses informations circulaient sur la maladie aussi bien sur les causes que sur le traitement. De plus, peu d’informations de qualité en français étaient disponibles sur les réseaux sociaux. Ce même constat est fait actuellement au Bénin où sévit une épidémie de fièvre de Lassa depuis janvier 2016. Malgré les efforts des autorités qui ont très bien utilisé les médias traditionnels (messages radio, affichage de dépliants, etc.), l’information sur la maladie est quasi inexistante sur les réseaux sociaux en dépit du nombre important et croissant d’utilisateurs africains.

Les experts de la CoP PSS s’inquiètent des risques que les fausses informations font courir à la population ainsi que de la peur créée par le manque d’information et la désorientation devant des sources d’informations  peu fiables.

Ils ont donc eu l’idée d’utiliser les réseaux sociaux, pour diffuser des informations correctes sur la santé et recueillir les expériences des professionnels aussi bien médicaux que non médicaux qui œuvrent pour la santé.  Ainsi donc est née l’action Saga Santé.

Une page Facebook pour interagir avec la population

Saga santé est une page Facebook (https://www.facebook.com/sagasante/) qui fournit de l’information fiable sous différents formats : liens vers des sources de qualité, images, vidéos, podcast, etc.  Dans un premier temps Saga Santé se focalisera sur deux thématiques : les maladies à potentiel épidémiques et le droit à la santé.  Cette page est animée par une équipe de facilitation comprenant  des médecins de santé publique basés en Guinée et au Bénin ayant une forte expérience en facilitation et gestion des connaissances. Les médecins de l’équipe  sont chargés, en plus d’effectuer des publications, de répondre  aux questions posées par les lecteurs en utilisant des sources informationnelles de qualité.   Comme vous le découvrirez ultérieurement, Saga Santé sera à terme aussi lié au second volet du projet Mobilisation 2.0 (qui se concentre sur les équipes-cadres de district).

Saga, l’héroïne du bien-être en Afrique

La communauté Saga santé est représentée par son héroïne Saga. Saga est une pétillante jeune dame qui lutte pour une meilleure santé en Afrique et qui aide les acteurs de la santé et  les populations à s’organiser contre les problèmes de santé. Saga est sérieuse et ne partage que de l’information de qualité, mais elle aborde la vie avec humour (vous retrouverez donc de temps en temps du contenu humoristique, comme le dessin illustrant ce message).

N’hésitez donc pas à rejoindre Saga dans la lutte : aimez la page Facebook, recommandez-la à vos amis et quand vous voyez passer un message de Saga, partagez-le avec vos amis sur Facebook et n’hésitez pas à laisser un commentaire. C’est aussi ainsi que nous améliorerons la santé de nos communautés.

 EBOLA

1. OMS- Ebola : Mise à jour

http://apps.who.int/ebola/current-situation/ebola-situation-report-2-march-2016

Au 2 mars 2016, les deux derniers cas déclarés par la Sierra Leone remontent au 14 et 20 janvier 2016. Les contacts de ces cas ont également terminé leur période d’observation le 11 février 2016. S’il n’y a pas de nouveau cas, la transmission lié aux deux cas sera déclarée close au 17 mars. La transmission inter-humaine d’Ebola a été déclarée par l’OMS comme finie au Libéria le 14 janvier 2016 et la Guinée est indemne d’Ebola depuis le 19 décembre 2015.

Vaccination

2. WHO Afro – Les leaders africains réunis en Ethiopie pour la Conférence ministérielle sur la vaccination en Afrique

Titre original : African leaders gathered in Ethiopia for first-ever Ministerial Conference on Immunization in Africa (24-25 Feb)

http://www.afro.who.int/en/media-centre/media-advisory/item/8268-african-leaders-to-gather-in-ethiopia-for-first-ever-ministerial-conference-on-immunization-in-africa.html

Les Ministres Africains de la santé, des finances et d’autres secteurs se sont réunis à Addis Abeba en Ethiopie les 24 et 25 janvier 2016 pour une conférence organisée par l’OMS AFRO et EMRO et l’Union Africaine dont l’objectif était d’assurer l’accès aux vaccins aux populations en Afrique. La Conférence était organisée par les bureaux régionaux OMS AFRO et EMRO et l’Union Africaine. Elle a permis d’évaluer les progrès réalisés, de discuter des stratégies pour faire face aux défis de la vaccination, de favoriser l’appropriation par les pays pour la pérennité du financement et de plaider pour plus d’engagement des acteurs en vue d’améliorer la demande.

3. WHO Afro (Comment) – Afrique: Le moment est venu d’offrir à chaque enfant les vaccins vitaux

Titre original- Africa: Now is the Time to Reach Every Child with Life-Saving Vaccines

http://www.afro.who.int/en/rdo/articles/4870-africa-now-is-the-time-to-reach-every-child-with-life-saving-vaccines.html

Par Dr Matshidiso Moeti and Dr Ala Alwan, Directeurs régionaux OMS AFRO et EMRO respectivement

L’Afrique a une immense opportunité d’offrir une meilleure vie à chacun et à chaque enfant en leur offrant l’accès universel à la vaccination pour les protéger contre les maladies évitables par la vaccination. Les décès d’enfants ont été réduits de moitié en une génération grace aux interventions à haut impact comme la vaccination. Aucun cas de polio n’a été déclaré en Afrique depuis un an et le nouveau vaccin contre la méningite a permis de protéger plusieurs millions de personnes. Les effets positifs de la vaccination vont au-delà de la santé (réduction des dépenses des ménages, fréquentation scolaire).

Malheureusement, un enfant sur cinq n’est pas vacciné en Afrique qui regorge plus de la moitié des enfants non vaccinés du monde. Les Ministres africains de la santé, des finances et d’autres secteurs réunis dans une conférence vont déclarer leur engagement à renforcer les services de vaccination et mettre l’accès universel à la vaccination à l’agenda des efforts pour l’amélioration de la santé et du développement durable. Nous devons impliquer davantage les communautés d’accès difficile et les systèmes de santé les plus faibles et nous intéresser davantage aux enfants issus des familles pauvres, à faible niveau d’éducation et vivant dans des zones d’accès difficile ou loin des services de santé. Les efforts d’éradication de la polio ont amélioré les services de vaccination en général.

Les bénéfices de la vaccination en Afrique sont clairs et l’accès universel à la vaccination est un objectif réalisable. Les leaders de tous les pays et de tous les secteurs doivent prendre des engagements pour assurer que chaque enfant africain reçoive les vaccins dont il a besoin pour avoir une vie saine et productive.

4. WHO Afro – Déclaration Ministérielle à la Conférence africaine sur la vaccination en Afrique

L’accès universel à la vaccination comme fondement de la santé et du développement en Afrique

http://immunizationinafrica2016.org/ministerial-declaration-french

Voici la synthèse de la Déclaration :

Nous, ministres africains de la Santé, des Finances, de l’Éducation, des Affaires sociales et de l’Administration locale de toute l’Afrique, qui assistions à la Conférence ministérielle africaine sur la vaccination, qui s’est tenue du 24 au 25 février à Addis-Abeba en Éthiopie, et qui a été organisée par l’OMS en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine, nous sommes engagés à continuer à investir dans des programmes de vaccination et à promouvoir un avenir sain pour toutes les populations du continent africain.

Nous engageons par la présente, collectivement et individuellement à :

  • maintenir l’accès universel à la vaccination au premier plan de nos efforts visant à réduire la mortalité, la morbidité et l’invalidité infantiles, et ce faisant, à aider nos pays à atteindre leurs objectifs à long terme en matière de santé, d’économie et de développement;
  • accroître et poursuivre nos investissements nationaux et les allocations de crédits, y compris au moyen de mécanismes de financement novateurs, pour assumer le coût des vaccins traditionnels, répondre aux besoins de financement de nos nouveaux vaccins, et fournir un appui financier à la mise en œuvre opérationnelle des activités de vaccination menées dans le cadre des programmes élargis de vaccination (PEV);
  • trouver des solutions aux obstacles persistants rencontrés par nos systèmes de vaccination et de prestation des soins de santé, en particulier dans les collectivités les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus marginalisées, y compris le renforcement de la collecte, du compte rendu et de l’utilisation des données à tous les niveaux ainsi qu’à l’établissement de chaînes d’approvisionnement efficaces et efficientes et de systèmes d’achats intégrés;
  • accroître l’efficacité et l’efficience de nos systèmes de vaccination, ainsi que changer les approches selon les besoins, de nos systèmes de délivrance de la vaccination, en tant que partie intégrante de systèmes de soins de santé primaires solides et durables;
  • réaliser et maintenir une surveillance de haute qualité pour les maladies cibles évitables par la vaccination;
  • suivre les progrès de la réalisation des objectifs des plans mondiaux et régionaux de vaccination;
  • faire en sorte que les plans de transmission des acquis relatifs à la poliomyélite soient mis en place  d’ici la fin de 2016, ce qui permettra aux  futurs programmes de santé de bénéficier des connaissances et des compétences acquises par le programme d’éradication de la poliomyélite dans le cadre de l’initiative pour l’éradication de la poliomyélite;
  • développer un secteur de recherche africain pour améliorer la mise en œuvre et l’utilisation des services de vaccination;
  • susciter une vaste volonté politique, en œuvrant avec les communautés, les organisations de la société civile, les chefs religieux et traditionnels, les associations de professionnels de la santé et les parlementaires, en faveur du droit de chaque enfant et de chaque communauté de bénéficier d’un accès universel à des vaccins vitaux, et par extension, des meilleures chances de vivre en santé;
  • promouvoir la capacité régionale de développement et de production de vaccins et investir dans ce domaine conformément au Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique de l’Union africaine, y compris le renforcement des autorités nationales de réglementation.

Nous demandons instamment:

  • aux États Membres et aux partenaires, y compris les banques africaines de développement et les communautés économiques régionales africaines, de soutenir la mise en œuvre de la présente déclaration, d’accroître leurs efforts de mobilisation de ressources et de réaliser de nouveaux investissements pour renforcer les programmes nationaux de vaccination de sorte qu’ils puissent atteindre les objectifs du PAMV, ainsi que les systèmes de soins de santé en général dans les États Membres;
  • aux États Membres et aux partenaires de négocier avec les fabricants de vaccins pour faciliter l’accès aux vaccins disponibles à des prix abordables, rendre les prix plus transparents ainsi qu’établir des bases de données de prix conformément à la résolution WHA68.6;
  • à l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination de considérer les réfugiés et les populations déplacées à l’intérieur des pays comme pouvant bénéficier de l’appui de l’Alliance en matière de vaccins et de coûts opérationnels;
  • à l’OMS et à la Commission de l’Union africaine de soutenir les États Membres dans le partage des expériences, le renforcement des capacités et la mise en place de mécanismes permettant de suivre les progrès réalisés en vue de l’exécution de ces engagements

Paludisme

5. Malaria Journal – Comparaison inter-pays des strategies de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour atteindre la couverture universelle : qu’est-ce qui marche le mieux ?

Titre original- Multi-country comparison of delivery strategies for mass campaigns to achieve universal coverage with insecticide-treated nets: what works best?

C Zegers de Beyl et al;

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4740992/

L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) est reconnue comme l’une des interventions majeures de prévention du paludisme. La couverture élevée en MII est nécessaire pour réduire la transmission et la distribution lors des campagnes de masse est la stratégie la plus rapide pour améliorer cette couverture. Toutefois, la meilleure stratégie de distribution des MII pour s’assurer que la couverture des ménages est atteinte est encore sujet de débat. Cette étude présente les résultats de 14 enquêtes post-campagnes dans 5 pays africains pour évaluer sur la stratégie utilisée lors de la campagne affecte la distribution.

Les données de près de 13901 ménages et 14 campagnes réalisés au Ghana, Nigéria, Sénégal, Soudan du Sud et Ouganda étaient obtenus à travers des enquêtes transversales représentatives menées entre 3 et 16 mois après la distribution des MII. Un échantillonnage multi-stage a été utilisée. Les indicateurs clés recherchés étaient la proportion de ménages ayant reçu la MII lors de la campagne et la proportion de ménages ayant une MII pour 2 personnes.

L’enregistrement du ménage est le plus important déterminant pour recevoir la MII (OR ajusté: 74,8) et pour avoir suffisamment de MII dans le ménage (OR ajusté: 19,1). Les facteurs qui ifluencent positivement l’enregistrement sont la taille élevée du ménage (OR ajusté: 1,7), les familles ayant les enfants de moins de 5 ans (OR ajusté: 1,4).

La résidence urbaine est négativement associée à la réception de la MII de la campgne (OR ajusté: 0,73). L’enregistrement était équitable sauf en Ouganda et au Soudan du Sud où les quintiles les plus pauvres étaient moins atteints. Après ajustement pour les autres facteurs, la stratégie de (porte à porte, fixe) et l’approche (intégrée ou seule) de distribution n’ont pas montré un impact systématique sur l’enregistrement ou la disponibilité de la MII.

Les campagnes qui utilisent la stratégie de couverture universelle étaient plus efficaces dans l’augmentation des ménages qui disposent suffisamment de MII que celles qui utilisent un nombre fixe de MII. L’enregistrement basé sur le dénombrement des espaces de sommeil (lits) aboutit à une proportion élevée de ménages qui ont au moins une MII pour 2 personnes que celui qui sont basé sur le nombre de personnes dans le ménage (OR ajusté: 1,6).

Toutes les campagnes augmentent la disponibilité d’au moins une MII dans le ménage. La stratégie et l’approche de distribution n’influencent pas la réception d’au moins une MII durant la campagne. L’enregistrement reste le déterminant clé de réception de la MII qui dépend de la capacité des volontaires communautaires à atteindre les ménages durant le processus. L’utilisation de la stratégie basée sur le nombre de lits (ou espaces de couchage) est plus efficace pour accroitre la proportion de ménages ayant assez de MII.

Il faudrait donc maximiser la complétude des enregistrements et utiliser la stratégie de couverture universelle.

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