Nous préparons activement l’atelier de Cotonou dont le thème est «Du système d’information sanitaire à l’intelligence collective : recentrer le district sanitaire sur la population grâce aux TICs » et qui se tiendra du 16 au 18 décembre 2015. Si vous mettez en œuvre une expérience innovante d’utilisation des TIC dans le domaine de la santé, envoyez-nous (à keugoung@gmail.com et cheickna.toure@yahoo.fr) une présentation powerpoint de 15 diapositives maximum qui résume votre projet. Le délai de soumission est le 10 novembre 2015. Un comité sélectionnera les meilleures expériences et vous serez pris en charge pour participer à cet atelier.

Cette semaine, nous vous rappelons le lancement de l’appel faite par Health System Global pour soumettre les abstracts pour le 4e Symposium mondial sur la recherche sur les systèmes de santé. Ce Symposium se tiendra à Vancouver du 16 au 18 novembre 2016.

Par la suite, nous présentons le résumé du rapport mondial sur la tuberculose dans le monde en 2014. Ensuite, vous trouverez des nouvelles normes publiées par l’OMS sur les vaccins contre le paludisme, la polio et la rougeole.

Le dernier article proposé cette semaine analyse les effets du financement basé sur la performance sur l’utilisation des soins de santé primaires au Burundi.

Bonne lecture et Bonne semaine

Basile Keugoung, MD, MPH, PhD

 

Edito – Lutte contre le VIH/sida : quand des questions essentielles (sociales) sont ignorées par le néolibéralisme

Lire ici

Recherche

1. Health System Global – Lancement de l’appel pour les soumissions: 4e Symposium mondial sur la recherche sur les systèmes de santé

http://healthsystemsresearch.org/hsr2016/

Le 4e Symposium mondial sur la recherche sur les systèmes de santé de Vancouver  se tiendra à Vancouver du 16 au 18 novembre 2016. L’appel pour la soumission des abstracts été lancé le 19 octobre 2015. Le thème est « Système de santé résilient et réactif dans un monde en changement ». Vous trouverez sur le site les thématiques, les dates clés (par exemple le dernier délai de soumission des abstracts : le 20 mars 2016. Les abstracts peuvent adresser un des six sous-thèmes suivants :

  • Recherche transversale
  • Approches et mesures innovatrices
  • Stratégies nouvelles de développement des capacités
  • Communautés d’apprentissage et gestion des connaissances
  • Pratiques innovantes dans le développement des systèmes de santé

Par ailleurs, pour chaque sous-thème, l’abstract devra concerner un des cinq domaines  classiques du symposium:

  • Amélioration de la résilience des systèmes de santé : absorption des chocs et pérennisation des acquis dans chaque contexte
  • Equité, droit, genre et éthique : réactivité à travers les systèmes de santé basés sur les valeurs
  • Engagement du pouvoir et des politiques dans la promotion de la santé et de la finalité publique
  • Mise en œuvre de la performance et de l’innovation dans les services et les systèmes de santé
  • Nouveau partenariat et collaboration pour le développement et la recherche sur les systèmes de santé
  • Approches d’apprentissage et d’évaluation futures pour le développement des systèmes de santé

Tuberculose

2. OMS- La mortalité due à la tuberculose a baissé près de moitié depuis 1990

http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/tuberculosis-mortality/en/

La lutte contre la tuberculose porte ses fruits, avec un taux de mortalité annuel à peu près égal à la moitié de ce qu’il était en 1990. Néanmoins, 1,5 million de personnes (890 000 hommes, 480 000 femmes et 140 000 enfants) sont mortes de la tuberculose en 2014 soit 4400 décès par jour et près de 400000 personnes co-infectés par le VIH. La plupart de ces décès auraient pu être évités, selon le rapport 2015 de l’OMS sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, Global Tuberculosis Report 2015, publié le 28 octobre 2015. Par ailleurs, 1,2 million de personnes infectées par le VIH sont décédées en 2014.

Pour réduire le fardeau global de la tuberculose, il faut combler les lacunes en matière de détection et de traitement, les déficits de financement et mettre au point de nouveaux outils diagnostiques, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins. En tout, les outils diagnostiques et les traitements efficaces ont permis de sauver 43 millions de vies de 2000 à 2015. A l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose a baissé de 1,5% depuis l’an 2000, soit une diminution totale de 18%. Par contre, 9,6 millions de nouveaux cas  étaient attendus en 2014 dont 54% se trouvent en Chine, en Inde, en Indonésie, au Nigéria et au Pakistan et 3,3% de cas sont multirésistants.

Le rapport souligne la nécessité de combler les lacunes en matière de diagnostic et de traitement, les déficits de financement, et de mettre au point de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins. Concernant la détection, 6 millions de cas (62%) ont été notifiés par les pays. Le traitement s’améliore, avec 77% des patients ayant une co-infection tuberculose-VIH connue prenant des médicaments antirétroviraux en 2014. Le nombre des personnes porteuses du VIH à qui on a administré un traitement préventif de la tuberculose approchait 1 million en 2014, soit une augmentation de près de 60% par rapport à 2013. Plus de la moitié d’entre elles (59%) vivaient en Afrique du Sud.

Le déficit majeur du financement était de 1,4 milliard US$ sur les 8 milliards nécessaires pour une mise en œuvre totale des interventions. Il faut en plus combler un déficit annuel d’au moins 1,3 milliard US$ pour la recherche, visant à mettre au point de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

La stratégie de l’OMS vise à baisser l’incidence de 80% et la mortalité due à la tuberculose de 90%, et éliminer les dépenses catastrophiques pour les familles touchées d’ici à 2030.

Vaccins

3. OMS – Les experts de l’OMS font des recommandations sur la mise en œuvre des vaccins contre le paludisme, la polio et la rougeole

  • Vaccin contre le paludisme

Le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS s’est réuni à Genève le 23 octobre 2015 et a recommandé de mener des projets pilotes pour déterminer les meilleures conditions d’utilisation d’un vaccin contre le paludisme chez les jeunes enfants.

Une question fondamentale reste à élucider au sujet de ce premier vaccin antipaludique, connu sous le nom de RTS,S. Pour être pleinement immunisé, un enfant doit recevoir quatre doses du vaccin.

Les 3 premières doses sont administrées à un mois d’écart, puis suivies d’une pause de 18 mois avant la quatrième dose. Aucune réduction globale des formes graves de paludisme n’a été constatée chez les enfants qui n’avaient pas reçu la quatrième dose.

«La question du mode d’administration le mieux adapté à ce vaccin antipaludique reste entière», et le comité a estimé que le meilleur moyen de répondre à cette question consiste à mettre en œuvre 3 à 5 projets pilotes de grande envergure.

Le vaccin antipaludique RTS,S agit contre P. falciparum, le parasite du paludisme responsable du plus grand nombre de décès à l’échelle mondiale, et le plus répandu en Afrique. Il ne confère aucune protection contre P. vivax. Ce vaccin est envisagé à titre d’outil complémentaire de lutte contre le paludisme, susceptible d’être utilisé en supplément des mesures essentielles de prévention, de diagnostic et de traitement employées actuellement.

  • Vaccin antipoliomyélitique

Compte tenu de sa capacité unique à interrompre la transmission interhumaine du poliovirus, le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) est le principal outil utilisé à ce jour pour éradiquer la poliomyélite à l’échelle mondiale. Cependant, dans de rares cas, les virus vivants atténués contenus dans le VPO peuvent être à l’origine de poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) ou de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc). Le retrait des VPO est donc un élément déterminant de la phase stratégique finale d’éradication de la poliomyélite.

La composante de type 2 du VPO est responsable de 40% des cas de PPAV et jusqu’à 90% des cas de PVDVc. Or aucun poliovirus sauvage de type 2 n’a été détecté depuis 1999 et la Commission mondiale de certification de l’éradication de la poliomyélite (GCC) a officiellement déclaré cette souche éradiquée à l’échelle mondiale lors de sa réunion de septembre 2015.

Les États se préparent donc à retirer la composante de type 2 du VPO en passant d’un VPO trivalent (contenant les trois sérotypes) à un VPO bivalent (contenant uniquement les sérotypes 1 et 3). Tous les vaccins antipoliomyélitiques oraux seront retirés une fois que l’éradication mondiale des poliovirus sauvages de types 1 et 3 aura été certifiée.

Le Groupe a confirmé que la transition du vaccin antipoliomyélitique oral trivalent (VPOt) au VPO bivalent (VPOb) devrait avoir lieu entre le 17 avril et le 1er mai 2016.

Le Groupe a par ailleurs conclu que des progrès considérables avaient été réalisés depuis sa dernière réunion d’avril 2015, constatant qu’aucun cas de poliovirus sauvage n’a été détecté en Afrique depuis août, que le dernier cas observé au Moyen-Orient remonte à plus d’un an, que la surveillance a été renforcée et que les enfants ont pu être vaccinés en plus grand nombre dans certaines zones cruciales du Pakistan et d’Afghanistan.

Tous les pays et partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) doivent donc désormais intensifier leurs activités de préparation au retrait mondial du VPO de type 2 (VPO2) prévu en avril 20s16.

Les flambées de poliomyélite qui touchent actuellement la Guinée et le Soudan du Sud, dues au virus de type 2 dérivé d’une souche vaccinale, doivent être interrompues. Face à la pénurie mondiale de vaccin antipoliomyélitique inactivé, une stratégie doit être adoptée avant la transition, les stocks disponibles devant être consacrés en priorité aux zones à haut risque.

  • · Vaccin antirougeoleux

A l’heure actuelle, 13% des cas de rougeole concernent des enfants qui n’ont pas encore 9 mois, âge auquel la première dose de vaccin antirougeoleux est généralement administrée au plus tôt. Ainsi, dans certaines circonstances, le Comité recommande qu’une dose puisse être administrée plus tôt, dès l’âge de 6 mois, aux nourrissons qui présentent un risque élevé de contracter la maladie.

Politiques et Financement de la santé

4. Health Policy and Planning: Financement basé sur la performance : une évaluation de ses effets sur les soins de santé primaires au Burundi à travers les données de routine

Titre original: performance-based financing in the context of selective free health-care: an evaluation of its effects on the use of primary health-care services in Burundi using routine data.

http://heapol.oxfordjournals.org/content/30/10/1251.abstract

Falisse JB, Ndayishimiye J, Kamenyero V, et Bossuyt M

Le financement basé sur la performance (FBP) est de plus en plus adopté comme une stratégie de financementdans les pays à faible et moyen revenus. Les projets pilotes ont commencé au Burundi en 2006 en même temps que l’introduction de l’abolition des paiements directs pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans. Le FBP a été progressivement étendu aux 17 provinces du pays. Les données de routine ont été utilisées pour évaluer l’impact du FBP sur l’utilisation des services  de santé.

Le FBP est associé à l’augmentation du Vaccin antitétanique chez les femmes enceintes (plus de 20 points, p<0,10). Les effets positifs robustes concernent également les accouchements dans les formations sanitaires et les consultations prénatales. Les changements dans la fréquentation pour les soins curatifs, les visites postnatales et les couvertures vaccinales ne sont pas corrélées de façon significative avec le FBP. De plus, les infirmiers les plus qualifiés étaient affectées aux provinces sous FBP.

La qualité limitée des données et la faible taille de l’échantillon doivent être prises en compte dans l’interprétation des données.  Les données des formations sanitaires mettant en œuvre le FBP montrent que la plupart des indicateurs en particulier ceux relevant de la prévention augmentent avec le temps.

Les données n’incluent pas celles liées à la qualité et ne permettent pas d’évaluer si les changements associés au FBP sont dues aux ressources ou aux mécanismes incitatifs mis en place. Les résultats sont similaires à ceux issus d’autres évaluations d’impact menées au Burundi et au Rwanda. Le fait que le FBP est surtout associé aux changements positifs sur l’utilisation des services devenus gratuits suggère une importante interaction entre les deux stratégies. Une possible explication est que l’abolition des paiements augmente l’accessibilité aux soins et agit sur la demande alors que le FBP donne des incitants aux personnels de santé pour améliorer l’offre de ces services. Plus de recherche empirique est nécessaire pour mieux comprendre la pérennité du FBP et l’interaction entre le FBP et les autres politiques de santé.

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One Response to PIS 282 : VIH/SIDA, penser aussi aux déterminants de la santé

  1. Basile Keugoung says:

    NZISABIRA Lazare
    BAC+5 en Gestion Des Services de santé
    Spécialisé en Gestion des Programmes de Santé
    Conseiller à la Direction de la Planification et Suivi Evaluation
    Bujumbura_Burundi (+257)77777437/79642859

    Bonjour ,
    En réaction à la partie concernant le Burundi (évaluation d’effets du PBF sur les SSP au Burundi), je tiens à signaler que les résultats du FBP au Burundi sont globalement encourageants depuis sa mise à l’échelle nationale (2006) jusqu’aujourd’hui .Mais, cette stratégie de financement de la santé dans les pays à faible et moyen revenus pourrait produire plus de bons effets si le financement de la santé n’était pas fragmenté comme alors. L’ancienne approche d’assurer la continuité des services sans trop muser sur la performance continue à dominer surtout quand il s’agit des fonds de l’Etat et ceux de certains acteurs qui ne sont pas intéressés par la stratégie à savoir les mutuelles de santé, projet et programme de santé qui n’adhèrent pas souvent à cette approche globale du ministère de la santé .
    C’est grâce à une partie des partenaires techniques et financiers qui ont compris et accompagne régulièrement la stratégie avec un système de régulation efficace que nous imputons le niveau de performance actuelle à rendre de plus en plus performant. Je dis ceci pour insinuer l’idée que l’alignement de tous les donateurs de fond à la stratégie et une évaluation régulière de chaque étape du processus par la cellule technique de régulation est une condition sine qui-none pour atteindre les effets escomptés.
    En mettant en parallélisme les principes et composantes des soins de santé primaires tels que définit du 6 au 12 septembre 1978 à Alma Ata lors de la Conférence Internationale sur les Soins de Santé Primaires avec le Paquet Minimum d’Activité (PMA) offert comme SSP dans notre contexte, je ne crois pas que les données de routine à elles seules peuvent servir comme outil unique d’évaluation des effets du Financement basé sur la performance sur les soins de santé primaires au Burundi .Selon moi, le doute que j’ai porte sur de probable incomplétude de ces données et leur qualification comme représentant les données des soins de santé primaire telles qu’elles sont connues. Merci
    A plus
    Lazare

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