Bonjour à tous,
Cette semaine, nous vous proposons la nouvelle vision des Communautés de Pratiques (CoP), une organisation plus décentralisée qui se développera autour des projets collaboratifs. Les membres auront plus d’autonomie pour créer et mettre en œuvre des activités. La CoP les accompagnera dans cette nouvelle vision.
L’OMS a publié un texte intéressant sur le taux de césarienne. Il n’y a plus de taux à atteindre nécessairement. Les obstétriciens donneront certainement leurs points de vue.
Concernant Ebola, nous vous recommandons de lire la Déclaration de l’OMS qui reconnait ses insuffisances et jette les bases pour la gestion future des épidémies et autres urgences humanitaires.
Enfin, un article sur l’efficacité de l’aide basée sur la performance vous est proposé.
Bonne Lecture et bon week-end
Basile Keugoung
Editorial- Les Communautés de Pratique: vers une organisation plus décentralisée
Par l’Equipe de facilitation
Lire ici
Santé de la reproduction
1. OMS : Déclaration de l’OMS sur les taux de césarienne
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/161443/1/WHO_RHR_15.02_fre.pdf?ua=1
L’OMS a publié une déclaration sur les taux de césarienne. Ainsi, la priorité ne devrait pas être d’atteindre un taux spécifique mais tout mettre en oeuvvre pour pratiquer une césarienne chez toutes les femmes qui ont besoin. Depuis 1985, la communauté internationale considère que le taux idéal se situe entre 10-15%. L’OMS propose d’adopter le système de classification de Robson comme système international de référence pour l’évaluation, la surveillance et la comparaison des taux de césarienne au sein des établissements de soins dans le temps et entre établissements de soins.
Ebola
2. Déclaration conjointe sur la réponse Ebola et les réformes de l’OMS
http://www.who.int/csr/disease/ebola/joint-statement-ebola/en/#
16 Avril 2015
Une déclaration de l’OMS sur la crise Ebola, nous vous recommandons de lire vivement les 25 points. Plus qu’un mea culpa…
- L’épidémie d’Ebola qui a débuté en décembre 2013 est devenue une crise de santé publique, la crise humanitaire et socio-économique, avec un impact dévastateur sur les familles, les communautés et les pays touchés. Il a également servi comme un rappel que le monde, y compris l’OMS, est mal préparé pour une grande épidémie.
- Nous nous félicitons les recommandations de la session spéciale du Comité exécutif de l’OMS, en particulier celle qui proposait d’évaluer tous les aspects de la réponse apportée de l’OMS. Sur la base des leçons apprises, nous nous engageons à faire des réformes qui permettront à l’OMS de jouer pleinement son rôle dans les épidémies, les urgences humanitaires et la sécurité sanitaire mondiale.
Qu’avons-nous appris?
- Nous avons appris des leçons d’humilité. Nous avons vu que les vieilles maladies dans de nouveaux contextes apportent constamment de nouvelles surprises. Nous avons pris note des critiques sur l’OMS, entre autres, la réponse initiale était lente et insuffisante, nous n’avons pas rapidement alerté le monde, notre capacité de réaction était limitée, nous n’avons pas travaillé efficacement en coordination avec d’autres partenaires, il y avait des lacunes dans la communication des risques, et il y avait une confusion des rôles et des responsabilités dans les trois niveaux de l’Organisation.
- Nous avons appris des leçons de fragilité. Nous avons vu que les gains de santé sont trop facilement perdus, si ceux-ci sont issus des systèmes de santé fragiles, rapidement débordés et effondrés face à une épidémie de cette nature.
- Nous avons appris de l’importance de la capacité. Nous pouvons monter une réponse très efficace pour de petites et moyennes épidémies, mais lorsqu’ils sont confrontés à une situation d’urgence de cette ampleur, nos systèmes actuels – nationaux et internationaux – ne peuvent tout pas faire face.
- Nous avons tiré des leçons de la communauté et de la culture. Un obstacle important à une réponse efficace a été l’engagement insuffisant des communautés et des familles touchées. Il ne s’agit pas simplement de faire passer les bons messages mais d’apprendre à écouter si nous voulons être entendus. Nous avons appris l’importance du respect de la culture dans la promotion de pratiques funéraires et de sépulture. Renforcer les capacités des communautés doit être une action, pas un cliché.
- Nous avons appris des leçons de solidarité. En cas d’épidémie, tout le monde est à risque. Une épidémie dans un pays est une menace pour tous les pays. Une vulnérabilité partagée signifie responsabilité partagée et exige donc le partage des ressources et d‘informations.
- Nous avons appris les défis de la coordination, à reconnaître les forces des autres, et la nécessité de travailler en partenariat lorsque nous n’avons pas assez de capacité.
- Nous avons rappelé que les systèmes fondés sur le marché n’offrent pas des produits de base pour les maladies négligées endémiques et épidémiques. Mais nous avons été encouragés par le désir de la communauté scientifique, les industries pharmaceutiques et les organismes de réglementation à travailler ensemble dans cette crise pour développer des diagnostics efficaces, les médicaments et les vaccins pour le virus Ebola.
- Enfin, nous avons appris l’importance de la communication – de la communication des risques au début, de communiquer plus clairement ce qui est nécessaire, et d’impliquer les communautés et de leurs dirigeants.
Que devons-nous faire?
- Nous intensifierons notre plaidoyer auprès des autorités nationales pour placer la prévention et la gestion des épidémies comme priorité des agendas nationaux et mondiaux.
- Nous allons développer la capacité de répondre rapidement et efficacement aux épidémies et urgences humanitaires. Cela nécessitera un mécanisme de coordination pour rassembler les ressources afin de développer une réponse rapide et efficace. Nous nous engageons à agrandir notre personnel qualifié sur des épidémies et urgences potentielles disponible aux trois niveaux de l’OMS. Nous allons également créer une capacité de pointe d’équipes de personnel formé et certifié.
- Nous allons créer un groupe de personnel au niveau d’urgence mondial – combinant l’expertise de scientifiques de la santé publique, les compétences cliniques des médecins, des infirmières et d’autres travailleurs de la santé, les compétences de gestion des logisticiens et des gestionnaires de projet et les compétences des chercheurs en sciences sociales, des experts en communication et travailleurs communautaires.
- Nous mettrons en place un Fonds de prévoyance pour permettre à l’OMS de répondre plus rapidement aux flambées de maladies. Nous devons nous assurer de la disponibilité des ressources – national et international.
- Les épidémies exigent une approche de commande et de contrôle – très différente de la culture de la construction d’un consensus. Nous nous engageons à clarifier nos rôles et responsabilités au sein des urgences de santé. Nous allons développer de nouveaux systèmes pour les ressources humaines, la planification, la logistique, la gestion de l’information et d’autres domaines qui sont si importants en cas d’urgence de santé.
- Nous allons établir des partenariats avec d’autres organisations telles que l’OCHA, l’UNICEF et le PAM et d’autres partenaires, pour créer une capacité d’intervention opérationnelle évolutive pour les flambées de maladies à grande échelle
- Nous renforcerons le Règlement sanitaire international –le cadre international pour la préparation, la surveillance et la réponse aux épidémies de maladies et d’autres menaces pour la santé. Nous nous engageons à renforcer notre capacité à évaluer, planifier et mettre en œuvre la préparation et la surveillance. Nous allons établir des mécanismes de vérification indépendante des capacités nationales pour détecter et répondre aux menaces de maladies.
- Nous allons développer une expertise dans l’engagement communautaire en matière de préparation en cas d’épidémie. Nous mettrons l’accent sur l’importance du renforcement des systèmes communautaires et du travail avec des partenaires pour développer des approches multidisciplinaires à l’engagement communautaire.
- Nous allons mieux communiquer de façon rapide et transparente. Nous nous engageons à fournir des informations sur les flambées épidémiques et autres urgences de santé à mesure qu’ils surviennent.
Nous appelons les dirigeants du monde à prendre les mesures suivantes
- Tout d’abord, prendre au sérieux les menaces de maladies. Nous ne savons pas quand la prochaine épidémie majeure viendra. Cette épidémie d’Ebola est loin d’être terminée, et nous devons maintenir notre soutien aux pays touchés jusqu’à ce que l’épidémie soit terminée. Nous devons continuer à maintenir un haut niveau de surveillance.
- S’engager à rétablir les services, les systèmes et l’infrastructure qui ont été dévastés en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Cette reprise doit être dirigée par les pays, à base communautaire, et inclusive – bilatéraux et multilatéraux, des ONG nationales et internationales, de la communauté de la foi, et le secteur privé.
- Se concentrer sur la prévention. Cela signifie investir dans les systèmes de santé publique essentiels pour la préparation, la surveillance et la réponse, qui sont entièrement intégrés et alignés avec les efforts pour renforcer les systèmes de santé, et inclus dans le champ d’application de l’aide au développement pour la santé. Cela signifie travailler dans tous les secteurs – la santé et l’agriculture en particulier.
- Etre transparent dans les rapports. Des informations précises et en temps opportun sont la base pour une action efficace. La rapidité facilite la détection réponse rapide et empêche l’escalade.
- Investir dans la recherche et le développement pour les maladies négligées avec potentiel épidémique – diagnostics, les médicaments et les vaccins. Cela nécessitera des mécanismes de financement innovants et des partenariats public-privé.
- Enfin, nous tenir responsables. Nous nous engageons à veiller à ce que l’OMS soit réformée et bien placé pour jouer son rôle qui lui revient dans les épidémies et la sécurité sanitaire mondiale. Certains ont dit que le monde a besoin d’une nouvelle organisation. Nous sommes d’accord, et nous voulons que l’OMS soit cette organisation.
Politiques et financement de la santé
3. Development Policy Review – L’aide basée sur la performance: pourquoi elle n’atteindrait pas ses promesses
Titre original- Performance-Based Aid: Why It Will Probably Not Meet Its Promises
Elizabeth Paul;
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/dpr.12115/abstract
L’aide basée sur la performance (ABP) est de plus en plus préconisée comme un moyen pour améliorer l’efficacité de l’aide au développement par la résolution des problèmes d’incitation inhérents dans les relations d’aide. Certains bailleurs l’utilisent à travers les arrangements de financement basé sur la performance dans les pays partenaires. Les attentes de PBA sont élevés, mais, tandis que sa justification peut sembler alléchante, l’ABP est basée sur un modèle restrictif et est viciée si l’on prend en compte le contexte réel. Un certain nombre de problèmes liés à l’ABP ont déjà été observés, et son adéquation pour fournir des incitations tout au long de la chaîne depuis les gouvernements bénéficiaires jusqu’à ceux qui sont censés produire des résultats est discutable. Ainsi croire que l’ABP peut avoir un effet mécanique d’incitation mécanique par diffusion (trickle down) semble illusoire.