Cette semaine, Pr Philippe Reinert et Dr Béatrice Cuzin vous propose revisiter cette pratique néfaste de l’excision qui compromet la santé des millions de filles et de femmes dans le monde. Ils suggèrent une forte décentralisation de la lutte contre l’excision par l’implication des détenteurs d’enjeux locaux. Une série de cinq articles inclus dans la Newsletter complètent le menu de la semaine. Ces articles concernant le paludisme, l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, la position commune africaine des chefs d’Etat sur les OMD post-2015, les indicateurs de développement durables et enfin les sept principes de renforcement de la capacité de recherche dans les pays à faible et moyen revenu. Bonne Lecture Basile Keugoung

Editorial – Excision, une pratique aux conséquences graves pour la santé : nécessité d’une forte implication des acteurs de santé locaux (district)

Pr Philippe Reinert Pédiatre Président d’honneur de la revue médicale Développement & Santé (www.devsante.org) Membre de la Commission Santé d’Excision, parlons-en (www.excisionparlonsen.org) Et Dr Béatrice Cuzin Chirurgien, urologue, sexologue Membre du bureau d’Equilibre et Population (www.equipop.org) Membre de la Commission Santé d’Excision, parlons-en (www.excisionparlonsen.org)

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Paludisme        

1. NYT – Comment combattre le paludisme une fois pour toutes

Titre original- How to beat malaria, once and for all François H. Nosten; New York Times; Des études ont montré que plus de la moitié de la population dans certains villages du Cambodge, du Vietnam étaient des porteurs asymptomatiques du Plasmodium, parasite du paludisme et n’était donc pas traitée. Ces porteurs sains étaient difficiles à détecter à cause de leur faible parasitémie. L’élimination du paludisme dans ce cas nécessiterait le traitement de toute la population, stratégie utilisée dans d’autres maladies parasitaires. Or le Plasmodium falciparum n’affecte que les êtres humains, par conséquent le traitement de toute la population pourrait permettre d’éliminer ce parasite dans certaines régions. Mais cette stratégie n’est pas facile et exige la confiance des populations locales et la couverture d’une zone suffisamment large. En plus, l’efficacité d’une telle mesure n’est pas connue ainsi que les coûts et la faisabilité. Certains organismes tels que la Fondation Bill & Melinda Gates ou Wellcome Trust voudraient appuyer cette stratégie, mais la communauté scientifique voudrait avoir plus d’évidences et le leadership de l’OMS. Certaines politiques ont compromis la lutte contre le paludisme avec parfois de la bureaucratie et de l’inertie voire de l’incompétence. Plus l’argent est investi dans la lutte contre le paludisme, plus les défis à relever sont grands.

Fièvre Ebola

2.  Au fur et à mesure que le nombre de décès et de cas de maladie à virus Ébola continue d’augmenter OMS- Épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest : l’OMS lance un appel à une réponse interpays intégrée

http://www.afro.who.int/fr/centre-des-medias/communiques-de-presse/item/6671-épidémie-d’ébola-en-afrique-de-l’ouest–l’oms-lance-un-appel-à-une-réponse-interpays-intégrée.html Au fur et à mesure que le nombre de décès et de cas de maladie à virus Ébola continue d’augmenter en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, l’Organisation mondiale de la Santé tire la sonnette d’alarme en indiquant que des mesures drastiques sont nécessaires. L’Organisation mondiale de la Santé a jusqu’à présent fourni une assistance technique en déployant une équipe pluridisciplinaire de plus de 150 experts qui s’occupent d’une gamme variée d’activités de réponse à l’épidémie telles que la surveillance, la communication et la mobilisation sociale, la lutte contre l’infection, la logistique et la gestion des données. En dépit de ces efforts, le nombre de cas et de décès notifiés imputables à la maladie à virus Ébola augmente chaque jour, et le nombre de districts nouvellement affectés s’est accru au cours des trois dernières semaines. Au 23 juin 2014, un total cumulé de 635 cas avaient été notifiés, pour 399 décès. L’épidémie actuelle d’Ébola est par conséquent la plus grave en termes de nombre de cas et de décès notifiés et par sa répartition géographique. «Il ne s’agit plus d’une épidémie spécifique à un pays mais d’une crise sous-régionale qui requiert une action ferme des gouvernements et des partenaires. L’OMS est vivement préoccupée par la transmission en cours de l’épidémie aux pays voisins, ainsi que par le potentiel de propagation internationale ultérieure du virus Ébola. Il faut impérativement intensifier les efforts de riposte, promouvoir la collaboration transfrontalière et le partage d’informations sur les cas suspects et les contacts, conformément aux lignes directrices de l’OMS, et mobiliser tous les secteurs de la communauté afin de garantir un accès sans entrave aux zones affectées. C’est de cette manière que l’on pourra enrayer efficacement l’épidémie», a déclaré le Dr Luis Sambo, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Dans un effort visant à interrompre dans les plus brefs délais la propagation de la maladie à virus Ébola, l’Organisation mondiale de la Santé organise les 2 et 3 juillet 2014 à Accra (Ghana) une réunion spéciale, à laquelle prendront part les ministres de la Santé de onze (11) pays et les partenaires impliqués dans la riposte à la flambée d’Ébola, afin de discuter de la meilleure manière de résoudre collectivement la crise et d’élaborer un plan complet de riposte opérationnel interpays. Les décisions prises au cours de cette réunion seront essentielles à la lutte contre l’épidémie actuelle et de futures flambées.

OMD

3. NEPAD – Position commune africaine sur le Programme de développement pour l’après-2015

http://www.nepad.org/sites/default/files/Common%20African%20Position%20-%20FR%20FINAL.pdf Ce document adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine le 31 janvier 2014 décrit les défis, les priorités, et les aspirations des pays africains sur les Objectifs du Millénaires post-2015. Ils “s’engagent à parler d’une seule voix et à agir ensemble pour que la voix de l’Afrique soit entendue et pleinement intégrée dans le programme mondial de développement.” Les priorités de développement de l’Afrique s’articulent autour de six piliers : (i) transformation économique structurelle et croissance inclusive ; (ii) science, technologie et innovation ; (iii) développement axé sur l’être humain ; (iv) durabilité environnementale, gestion des ressources naturelles et des risques de catastrophes naturelles ; (v) paix et sécurité ; et (vi) financement et partenariats.

4. Lancet – Indicateurs liant la santé et la pérennité dans l’agenda de développement post-2015

Titre original – Indicators linking health and sustainability in the post-2015 development agenda Carlos Dora, Andy Haines et al.; http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(14)60605-X/fulltext?_eventId=login La discussion menée par l’ONU sur l’agenda du développement durable après 2015 offre l’opportunité d’élaborer des indicateurs et des cibles qui montrent l’importance de la santé comme une condition préalable et un résultat de politiques visant à promouvoir le développement durable. La santé comme une condition préalable pour le développement a reçu une attention considérable pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé, aborder les défis croissants des maladies non transmissibles et assurer la couverture maladie universelle. Beaucoup moins d’attention a été consacrée à la santé comme un résultat du développement durable et aux indicateurs qui montrent les changements dans l’exposition aux risques et les progrès vers la durabilité. Nous présentons une justification et les méthodes pour la sélection des indicateurs liés à la santé devant servir à mesurer les progrès des objectifs de développement après 2015 dans les secteurs non sanitaires. Les indicateurs proposés montrent les avantages secondaires pour la santé et l’équité en santé (avantages) des politiques de développement durable, en particulier ceux qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre  et accroître la résilience aux changements environnementaux. Nous utilisons des exemples illustratifs des quatre domaines thématiques : villes, alimentation et agriculture, l’énergie, et eau et assainissement. Inclure ‘un éventail d’indicateurs liés à la santé dans les objectifs post-2015 peut aider à mieux faire connaître les gains sanitaires probables de politiques de développement durable, les rendant ainsi plus attrayant pour les décideurs et les plus susceptibles d’être mises en œuvre que par le passé.  

Recherche

5. WHO – Sept principes pour le renforcement de la capacité de recherche dans les pays à faible et moyen revenu : idées simples dans un environnement complexe

Titre original : Seven principles for strengthening research capacity in low- and middle-income countries: simple ideas in a complex world http://www. who.int/tdr/publications/Essence_report2014_OK.pdf?ua=1 Le document définit le renforcement de la capacité de recherche comme tout effort qui vise à augmenter des individus et des institutions à conduire la recherche de haute qualité et d’interagir avec une large communauté de détenteurs d’enjeux. Ce processus n’a pas toujours atteint objectifs pour plusieurs raisons : – Il s’agit d’un processus qui nécessite long terme et il peut donc être difficile de lier les interventions aux effets – Il n’y a pas un cadre pour évaluer le renforcement de la capacité de recherche – Il existe plusieurs approches et définitions de renforcement de la capacité de recherche, ce qui ne permet pas de délimiter où le renforcement finit et la recherche débute. – Une plus grande attention peut être placée sur des mesures quantitatives aux dépens des données qualitatives pour mesurer le succès – Parfois, les acteurs peuvent ne pas reconnaitre les échecs des interventions.   Les sept principes sont : 1- Créer des réseaux, collaborer, communiquer et partager les expériences 2- Comprendre le contexte local et évaluer minutieusement la capacité de recherche existante 3- Assurer l’appropriation et le soutien actif 4- Développer le suivi, l’évaluation et l’apprentissage dès le départ 5- Mettre en place une gouvernance efficace et des structures de soutien  et promouvoir le leadership 6- Mettre en place des structures fortes d’appui et de supervision 7- Penser au long terme, être flexible et planifier pour la continuité

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