Par Bangaly Doumbouya
La célébration de la journée mondiale de l’allaitement maternel a lieu le 29 mars. A ce propos, on note qu’au cours des dernières décennies, on a réuni beaucoup plus de preuves sur les avantages de l’allaitement maternel, surtout quand il est exclusif. Mais pour l’ensemble des populations, on estime que jusqu’à ce jour 38% seulement des nourrissons sont exclusivement nourris au sein pendant les six premiers mois au niveau mondiales. Dans les pays au sud du Sahara ce taux tourne autour de 12%. Des obstacles de plusieurs ordres se posent à la mise en œuvre du plan des nations unies concernant la nutrition de la mère, du nourrisson et du jeune enfant visant à faire passer le taux mondial d’allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois à au moins 50% d’ici 2025. Certaines pesanteurs culturelles persistantes imposant qu’un nourrisson, en plus du lait maternel, doit recevoir et en grande quantité des liquides non lactés de nature médicamenteuse traditionnelle.
Mais en plus, il y’a aussi l’influence des firmes pharmaceutiques productrices de substituts de laits maternels. Ainsi, les mères sont souvent inondées d’informations incorrectes et non objectives, à la fois directement à travers la publicité, les argumentations sanitaires, les notices d’information et les représentants, et indirectement à travers le système de santé publique. Par exemple la distribution de «matériels éducatifs» sur l’allaitement maternel établi par les fabricants de préparations pour nourrissons ont un effet négatif sur l’allaitement au sein exclusif, surtout sur les mères dont c’est le premier enfant et celles qui sont moins instruites. La distribution d’échantillons de préparations pour nourrissons a également un effet négatif sur l’allaitement maternel.
L’OMS affirme désormais avec certitude que l’allaitement maternel exclusif réduit la mortalité de l’enfant et que ses bienfaits pour la santé se ressentent jusqu’à l’âge adulte donc on recommande désormais l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie et cela doit se poursuivre ensuite jusqu’à l’âge de deux ans au moins, en l’associant à une alimentation de complément qui convienne.
Pour permettre aux mères de démarrer et de maintenir l’allaitement exclusif au sein pendant six mois, l’OMS et l’UNICEF recommandent:
• le commencement de l’allaitement dès la première heure qui suit la naissance;
• l’allaitement exclusif au sein – c’est-à-dire que le nourrisson n’absorbe que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson, pas même de l’eau;
• l’allaitement à la demande – c’est-à-dire aussi souvent que l’enfant le réclame, jour et nuit;
• pas de biberons, de tétines ou de sucettes.
Des stratégies mondiales pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ont été mises en place pour protéger, favoriser et soutenir l’allaitement maternel.
L’initiative des hôpitaux amis des bébés en 1992 a été lancée pour développer le soutien apporté par les maternités à l’allaitement. Cette initiative contribue à l’instauration de l’allaitement exclusif au sein dans le monde entier et, associée à un soutien général de tout le système de santé, peut aider les mères à maintenir cette pratique.
Une formation de courte durée a été mise en point sur le conseil pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (Infant and Young Child Feeding Counselling: An Integrated Course) pour former un encadrement de soignants susceptibles d’apporter une assistance qualifiée aux mères allaitantes et les aider à surmonter les difficultés.