Chers Lecteurs,

Cette semaine, notre collègue Bangaly présente un éditorial sur l’importance du suivi et de l’évaluation pour l’amélioration de la compliance des soins des personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Ensuite nous vous présentons la sélection des articles de la semaine. Notamment la série de six articles publiés par le Lancet Infectious Diseases sur la tuberculose. Puis, deux articles sur la prévention de la transmission mère-enfant du VIH sont résumés. Par rapport au paludisme, vous trouverez un article intéressant sur les leçons à tirer Facilité Mondiale d’Accès aux Médicaments Antipaludiques. Pour terminer, les raisons sur l’importance de la santé dans les politiques gouvernementales sont présentées.

L’Equipe Editoriale

 

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Editorial- Évaluer les sites de prise en charge du VIH/sida et élaborer des plans d’action opérationnels afin d’améliorer la rétention annuelle des patients sous traitement antirétroviral : cas de la Côte d’Ivoire

 

Par Bangaly Doumbouya, Côte d’Ivoire

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Tuberculose

 

1. Lancet series sur la Tuberculose

http://www.lancet.com/series/tuberculosis-2013

Par Basile Keugoung

Pour célébrer la Journée mondiale de la tuberculose 2013, le Lancet Infectious Diseases a publié une Series d’articles sur la tuberculose, une maladie qui a été déclarée urgence mondiale en 1993 par l’OMS. Sans une action concertée des dirigeants politiques, les décideurs de la santé, bailleurs de fonds, et d’autres acteurs, les systèmes de santé dans le monde sont en danger d’être débordés par un nombre croissant de patients atteints de tuberculose résistante aux traitements.

Comme de nouveaux tests de diagnostic, les médicaments et les schémas thérapeutiques deviennent disponibles et ont le potentiel d’améliorer radicalement la détection et la gestion de la tuberculose. Les articles publiés explorent les défis pour la mise en œuvre optimale de ces interventions. Les six articles publiés portent sur :

– Progrès en matière de diagnostic de la tuberculose: le test Xpert MTB / RIF et les perspectives d’avenir pour un test au point d’offre de soins

– Découverte des bio-marqueurs de la tuberculose: développement, besoins et défis

– Comorbidité de la tuberculose et maladies transmissibles et non transmissibles: intégration des services de santé et efforts de contrôle

– Alignement de nouveaux schémas thérapeutiques contre la tuberculose et les tests de sensibilité aux médicaments: un cadre d’action

– Tuberculose résistante aux médicaments: le temps d’un leadership politique et visionnaire

– Impliquer les communautés dans la recherche sur la tuberculose

 

VIH/SIDA

2. European & Developing Countries Clinical Trials Partnership Vers un meilleur contrôle du risque de transmission du VIH durant l’allaitement?

Source : http://www.edctp.org/fileadmin/documents/announcements/ANRS_Note_de_presse_CROI_2013.pdf

Par Bangaly Doumbouya

La contamination de l’enfant par le virus du VIH à travers le lait maternel, constitue à n’en point douter, un frein à l’efficacité des stratégies de prévention déployées pendant la fin de la grossesse et lors de l’accouchement. On note 5 million d’enfants infectés par le VIH dans le monde et un peu plus de 75% le sont par transmission mère-enfant.

L’OMS préconise l’administration quotidienne de névirapine chez le nouveau né infecté en cas d’échec de la prophylaxie, avec bien sûr le risque de développer une résistance non seulement à la névirapine, mais aussi aux molécules appartenant à la même classe thérapeutique.  L’efficacité de ce traitement pour la période d’allaitement recommandée par l’OMS n’est pas suffisamment connue.

L’étude ANRS 12174 Promise-PEP a été mise en place en mai 2009, avait pour objectif de trouver une alternative à la prescription de névirapine et l’acquisition de données montrant son efficacité sur toute la période de l’allaitement. Les deux molécules évaluées sont : d’une part la lamuvidine (INTI) qui présente un risque d’induire une résistance en mono prophylaxie chez le sujet infecté sans extension à l’ensemble des molécules de même classe, et d’autre part l’association lopinavir/ritonavir (LPV/r), un Inhibiteur de la Protéase qui engendrerait beaucoup moins de résistance.

Fin avril 2012, l’étude s’est déroulée dans quatre pays africains (Afrique du Sud, Burkina Faso, Ouganda et Zambie). Elle a inclus 1273 enfants nés de mères VIH positives non éligibles aux traitements ARV (CD4 >350 cellules/ml). A partir du 7ème jour de vie, les nouveau-nés VIH négatifs, ont reçu soit la lamivudine, soit LPV/r et ce jusqu’à une semaine après le sevrage, sur une durée maximale de 50 semaines.

L’étude se terminera fin avril 2013, mais les premiers résultats globaux permettent d’affirmer que c’est la première fois que l’on dispose de données sur l’efficacité d’une stratégie de traitement chez l’enfant pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant pendant une durée de 50 semaines d’allaitement. L’étude ANRS 12174 Promise-PEP pourrait donc représenter, si les résultats définitifs le confirment, une avancée importante pour les femmes africaines vivant avec le VIH et leurs enfants. En effet, partagées entre les risques de contamination que l’allaitement fait courir à l’enfant et les bénéfices que l’allaitement lui procure, elles pourraient trouver dans cette nouvelle stratégie de traitement, une solution leur permettant d’allaiter leur enfant sans risque de lui transmettre le VIH.

 

3. European & Developing Countries Clinical Trials Partnership L’innocuite du traitement anti-vih pendant la grossesse

Source : http://www.aidsmap.com/page/

Par Bangaly Doumbouya

 Une grande étude française a renseigné sur l’innocuité du traitement anti-VIH pendant le premier trimestre de la grossesse et sur l’association entre certains médicaments anti-VIH et les risques d’anomalies congénitales.

Elle a montré que le traitement à l’efavirenz (Sustiva, également présent dans l’Atripla) était associé à un risque accru d’anomalies neurologiques.

– Les nourrissons exposés à l’AZT (zidovudine, Rétrovir) avaient un risque accru de malformations cardiaques.

– Le traitement à base de DDI (didanosine, Videx) ou de 3TC (lamivudine, Epivir) était associé à un taux accru de malformations de la tête ou du cou chez les bébés.

– 13 000 nourrissons, nés de mères séropositives et exposés aux médicaments anti-VIH pendant la grossesse de leur mère ont participé à l’étude.

– La prévalence totale d’anomalies congénitales se situait entre 4 et 8%.

– Cependant, le nombre total des anomalies associées à un médicament particulier, autre que l’AZT, était très petit. De plus, l’augmentation des risques relatifs était modeste.

– L’étude a largement confirmé ce qu’on savait déjà.

– Malgré ces résultats, les avantages du traitement anti-VIH pendant la grossesse contrebalance toujours de beaucoup les risques, réduisant les risques de la transmission de la mère à l’enfant à un niveau très faible et protégeant la santé de la mère.

– Mais les résultats ont ravivé les débats sur l’association entre l’efavirenz et les risques d’anomalies congénitales. Ce médicament avait été associé à des anomalies congénitales dans des études sur des animaux et n’était donc pas recommandé pour une utilisation pendant la grossesse. Cependant, cette recommandation a été révisée en 2011, lorsqu’une grande méta-analyse n’avait montré aucun excès de risques relatifs à ces malformations.

Sur la base de ces résultats, Jeanne Sibiude, de la cohorte périnatale française, a conclu que la recommandation d’éviter l’efavirenz pendant le premier trimestre de la grossesse devrait être maintenue dans les pays où d’autres médicaments sont disponibles, mais d’autres experts pendant la séance ont souligné que les risques devaient être pesés contre les avantages du traitement antirétroviral à base d’efavirenz pour la mère et l’enfant.

 

Paludisme

 

4.  Journal of Public Health Policy (Commentary) – Learning all the lessons: Expanding access to malaria diagnosis and treatment

Tido von Schoen-Angerer;

http://www.palgrave-journals.com/jphp/journal/vaop/ncurrent/full/jphp201315a.html

Par Basile Keugoung

Environ 40% de la population mondiale achète les antipaludéens dans le secteur privé à but lucratif. L’objectif de l’Initiative Facilité pour les Médicaments Antipaludiques Abordables (FAMAA) lancée en 2010 ciblait le secteur privé pour améliorer la disponibilité des médicaments. Keziah Malm et collègues ont évalué cette Initiative au Ghana. Ils ont relevé la nécessité d’une bonne coordination entre les détenteurs d’enjeux, de fixer les prix de vente des médicaments, de mettre en œuvre une campagne de sensibilisation, la formation, le suivi et l’évaluation.

Même si la disponibilité du médicament était assurée en zone urbaine et rurale, il n’y a pas de données sur l’accès des plus pauvres et des populations enclavées. Le prix  médian d’un traitement antipaludique chez l’adulte dans le secteur privé variait de 0,58  US$ au Kenya à 1,13 US$ au Ghana, 1,48 US$ au Nigeria et 1,96 US$ au Ghana. En dehors du Ghana, tous les autres pays pilotes offraient l’ACT gratuitement dans le secteur public. En 2014, la FAMAA sera intégrée aux requêtes formulées par les programmes de lutte contre le paludisme et soumises au Fonds Mondial.

Suite à la baisse de la prévalence du paludisme, l’OMS a recommandé que le diagnostic du paludisme repose désormais sur l’examen parasitologique.

La résistance à l’artemisinine est apparue en Asie du Sud-Est et le souhait est d’éviter la monothérapie et d’autre part de lutter contre les ACT de mauvaise qualité.

Enfin, la FAMA n’offre pas une solution magique pour l’amélioration de l’accès aux médicaments antipaludéens de qualité. L’avantage de l’utilisation du secteur public et de la communauté est que le traitement peut être basé sur le diagnostic et en plus offert gratuitement. Le Fonds Mondial devrait travailler avec les firmes pharmaceutiques pour sécuriser les prix réduits de médicaments dans le secteur privé.

 

Politiques et Financement de la santé

5. Lancet- Pourquoi les gouvernements doivent prendre la santé plus au sérieux

Titre original: Why governments should take health more seriously

Richard Horton

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(13)60679-0/fulltext

Par Morris Kouame

Dans cet article, l’auteur Richard Horton appréhende une autre définition  de la notion de santé et donne une orientation de ce que  doivent faire les différents gouvernements pour améliorer l’état de santé de leur peuple. En effet, pour Richard Horton, les actions des gouvernements ne doivent pas se limiter à la prévention, au contrôle et au traitement de la maladie comme mission d’un système de santé, mais plutôt une réponse plus positive centrée sur  la protection et la promotion de la santé qui met la dignité des personnes au centre des interventions. Ainsi pour mettre en exergue cette dignité, les gouvernements doivent pouvoir appréhender les capacités d’être et d’agir des citoyens, ce qui permettrait  aux différents espoirs et  intentions du peuple d’être remplis sans pour autant porter atteinte et limiter ceux des autres. En d’autres termes, pour promouvoir la dignité, il faut avoir  une  liberté ou une capacité à faire des choix libres au sujet de ce que nous voulons être et de ce que nous voulons faire, choix qui dépendent également  en partie de notre état de santé. De ce point de vue, la santé devient une capacité qui doit être évaluée par les gouvernements parce que notre santé influe sur la durée et la qualité de notre vie, la capacité que nous avons à choisir pour être en bonne santé et la capacité à maîtriser notre environnement de manière à protéger et à renforcer la possibilité pour la santé. Donc, l’importance du système de santé est de fournir les meilleures opportunités pour les populations à choisir la manière de vivre. Les mesures de la réussite d’un système de santé ne sont pas seulement un ensemble de résultats pour la santé, mais aussi un ensemble de libertés que la santé nous confère de choisir la vie que nous apprécions.

 

 

 

 

 

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