L’OMS a adopté l’objectif pour chaque pays endémique de dépister au moins 70% des cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive et d’en guérir au moins 85% chaque année. Le partenariat Halte à la Tuberculose a ajouté d’autres objectifs notamment réduire la prévalence et la mortalité liées à la tuberculose de moitié par rapport au niveau de 1990. Des progrès substantiels ont été accomplis dans le contrôle de la tuberculose dans toutes les Régions de l’OMS sauf en Afrique sub-saharienne où ces objectifs ne seront pas atteints.

L’épidémie de VIH/SIDA a contribué à retarder l’atteinte de ces objectifs. En Effet, la tuberculose est la première affection opportuniste chez les personnes infectées par le VIH.
Au regard, de l’organisation de l’offre de soins, il y a encore trop de cloisonnements, de duplication et de fragmentation sur le terrain en Afrique sub-saharienne alors que les ressources disponibles sont largement insuffisantes. Chaque programme fonctionne de façon isolée avec ses propres ressources. Ceci est d’autant plus crucial en zone urbaine. Le malade doit naviguer entre les cliniques VIH, ou Hôpitaux de Jour et les Unités tuberculose ou Centre de diagnostic et de traitement. Si certaines formations sanitaires disposent des deux structures, il s’agit de personnels très souvent différents.
Aujourd’hui alors que les systèmes de santé sont confrontés à des dysfonctionnements ne leur permettant pas de détecter tous les cas incidents de tuberculose contagieuse et les traiter, les formes multirésistantes sont apparues. Il y a un risque important que ces cas ne continuent à apparaître au vu des taux élevés de patients irréguliers ou perdus de vue enregistrés par les programmes de contrôle de la tuberculose. Ces cas qui ont initié le traitement antituberculeux et dont le pronostic est inconnu peuvent engendrer des mutations bactériennes.
Le deuxième problème est l’insuffisance de la recherche d’une part et la faible prise en compte des résultats qui sont produits par les policymakers. Notamment, le niveau actuel de sensibilité des 4 médicaments principaux utilisés depuis des décennies est peu investigué.

La pandémie du VIH est déjà très difficile à gérer, il serait inacceptable de laisser se développer la pandémie de la tuberculose multirésistante. Les interventions d’aujourd’hui sont la clé de sa prévention.

Il y a une urgence pour les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose d’innover, d’aller au-delà des stratégies habituelles conçues au niveau global pour adopter des interventions locales afin d’accélérer le dépistage et assurer le succès thérapeutique.

Basile Keugoung

One Response to Editorial : La tuberculose multirésitante : si elle devenait pandémique

  1. Wamba gaston says:

    Il serait alors interessant que nous ayons au niveau de l’hopital du jour un personnel polyvalent qui puisse aussi etre capable de diagnostiquer et de traiter la TB. Ceci de ce fait va surement reduire les risques de stigmatisation et les ressources; mais avec un risque: la charge de travail.
    Merci

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