Rédigé par Basile Keugoung
Le monde fait face à de nombreuses maladies transmissibles et non transmissibles. Certaines de ces maladies constituent un véritable fléau qui décime la population mondiale. Dans les pays à faible revenu, les maladies infectieuses telles que le paludisme, le VIH/SIDA, les maladies respiratoires et diarrhéiques occupent le haut du pavé. De plus en plus, on note comme dans les pays riches une recrudescence des maladies non transmissibles telles que le diabète, l’hypertension artérielle, les cancers…
A côté de ces problèmes, une autre menace bien plus meurtrière pèse sur la santé mondiale : la guerre et l’insécurité. Malheureusement, la communauté scientifique mondiale se penche peu sur ces deux problèmes. En effet, le développement technologique a eu comme effet la mise au point d’armes plus meurtrières, de moyens de communication et de transport plus sophistiqués permettant d’atteindre plus rapidement des cibles. Même si les hécatombes des deux dernières guerres mondiales restent encore dans les esprits, les Etats n’ont pas encore pris la mesure du danger que représentent les guerres pour les vies humaines – militaires ou civiles. Dans de nombreux cas, la force est privilégiée au détriment du dialogue et de la négociation.
Le nombre de soldats tués dans le camp adverse est parfois célébré comme une victoire. Or pour qu’un être humain puisse naître, grandir et vieillir, le système de santé consentit sur la personne d’énormes efforts de prévention, de promotion, de traitement, et de réhabilitation de la santé. Malheureusement, la guerre comme les maladies vient perturber ce parcours normal de la vie des individus et créant l’insécurité, les traumatismes ou les décès.
A ce titre, les guerres devraient être considérées comme des problèmes de santé majeurs. Non seulement elles affectent les individus, en plus, elles désorganisent le fonctionnement des systèmes de santé à travers le déplacement des populations, la destruction des infrastructures sanitaires et la perte des professionnels de santé.
L’alinéa 1 de l’article 1 de la Charte de l’ONU souligne que le but de l’ONU est de ” Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix“.
Même si l’ONU s’efforce depuis l’adoption de sa charte en 1945, les résultats sont encourageants mais ne sont pas optimaux. Des critiques sont formulées aujourd’hui à l’encontre de l’ONU soit sur la lenteur à la prise de décision pour empêcher la guerre, ou à l’application de ses décisions pour garantir la paix, ou enfin sur ses décisions qui autorisent le déclenchement des guerres pour des motifs discutables. Tous ces facteurs décrédibilisent cette importante organisation dont le rôle est primordial pour préserver la paix mondiale et donc pour promouvoir la santé mondiale. Pour cela, l’ONU devrait davantage se démocratiser pour que ses interventions pour la paix mondiale soient de qualité : c’est-à-dire acceptables, efficaces, permanentes, justes et globales.