Rédigé par Basile Keugoung
Les Etats-Unis ont impose leur candidat comme Président de la Banque Mondiale. Si cette Banque a comme actionnaires les Etats membres de l’ONU, le poids des pays riches dans la prise de décision est inéluctable. Ceci pourrait d’ailleurs se comprendre par l’importante contribution de ces pays en particulier des Etats-Unis dans le financement de cette banque. Les pays à faible et moyen revenu sont essentiellement les bénéficiaires des aides et des prêts octroyés par la Banque.
Seulement, les politiques et stratégies appliquées par la Banque Mondiale ont un impact sur l’efficacité de l’aide octroyée. Ainsi, les politiques d’ajustement structurel ont des conséquences très négatives sur les états pauvres en ce sens qu’elles limitaient d’abord les investissements sur les secteurs sociaux et ont plongé davantage certains pays dans la paupérisation. Ensuite, les financements des politiques sectorielles étaient très parcellaires et ne permettaient pas aux Etats de développer un tissu économique et industriel permettant de les sortir du sous-développement. Concernant les systèmes de santé par exemple, la limitation des recrutements a créé ou a accentué la pénurie en personne. En plus, la focalisation sur des problèmes dits prioritaires a occulté le renforcement des systèmes de santé et a retardé l’atteinte même des objectifs fixés pour ces problèmes dits prioritaires bien que des résultats notables aient été notés pour des affections telles que le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose, les maladies évitables par la vaccination…
Si les Etats bénéficiaires ne sont pas impliqués dans la définition des politiques et des stratégies de la Banque mondiale, les résultats de cette importante institution ne pourraient être optimaux et il y aurait par conséquent moins d’efficience pour chaque dollar dépensé.
Ainsi, la stratégie de financement des Etats par la Banque mondiale devrait être repensée pour qu’elle devienne réellement une banque de développement qui accompagne les pays. Le développement des pays pauvres enrichirait les pays riches. En effet, ceux-ci n’auront plus besoin d’utiliser les impôts de leurs contribuables pour financer des projets ou des programmes qui aboutissent parfois à des résultats mitigés. L’amélioration de la santé mondiale augmenterait la sécurité sanitaire pour tous les Etats, riches et pauvres. Pour cela, le choix des politiques et des stratégies de financement mérite d’être consensuel.