Editorial- Le financement basé sur la performance au Cameroun : sera-t-il le « Robin des bois » pour sortir le système de santé de son énorme iniquité ?
Lire la suite par Isidore Sieleunou
Lutte contre la tuberculose
1. Lancet (editorial) – Tuberculosis control and elimination in 2012 and beyond
Lire le résumé et le commentaire par Laure Fotso – texte original (html)
2. Science Speaks – Report shows $1.37 billion gap in R&D funding needed to eliminate TB by 2050
Meredith Mazzotta; http://sciencespeaksblog.org/
Lire le Commentaire par Damien PorcherPolitiques de santé & financement
3. Science Speaks – Study finds decreased HIV risk at the population level from increased HIV treatment in the community
Meredith Mazzotta; http://sciencespeaksblog.org/
Résumé et commentaire rédigé par Audrey Noutchawo Tchieji. CESAG économie de la santéUne étude présentée à la 19e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes à Seattle a démontré la première preuve empirique sur le niveau de réduction dans la population du risque de contracter l’infection du VIH dans une communauté avec la couverture en ARV de toutes les personnes infectées par le VIH (>20%).
Dr Frank Tanser du Centre Africain pour la santé et les études démographiques à l’université du Kwazulu- Natal, Afrique du Sud, a présenté les résultats d’étude d’une communauté rurale dans le Kwazulu-Natal.
Ladite communauté Zulu avait une prévalence VIH chez les adultes de 24% avec un haut niveau de chômage et de pauvreté.
L’équipe d’étude a utilisé deux sources de données annuelles de surveillance de population sur le VIH des membres d’une communauté âgées de 15 ans et plus. Ils se sont concentrés sur les données de 2004 à 2011, période durant laquelle un incroyable et rapide déploiement de la couverture ARV a eu lieu dans cette communauté.
L’équipe a prouvé ses hypothèses : l’augmentation de la couverture ARV chez les personnes infectées par le VIH réduit le risque individuel de contracter l’infection du VIH chez les personnes non infectées dans la population.
Les enquêteurs ont observé 1 413 séroconversions sur 53 604 personnes l’année de l’observation, et ont vu un taux « brut » d’incidence du VIH de 2,63 pour 100 personnes par an. Pour chaque augmentation d’un point du pourcentage de la couverture en ARV chez tous les adultes infectés dans la communauté, les enquêteurs ont trouvé une correspondance de 1,7% de baisse du risque de contracter le VIH chez un adulte vivant non infecté de la communauté.
Il est à noter que la communauté a administré les ARV aux individus infectés par le VIH avec le taux de 200 CD4 ou moins, ce qui suggère qu’une importante réduction de l’incidence pourrait être observée dans les communautés qui suivent les recommandations le l’OMS de mettre sous traitement ARV toutes les personnes avec un taux de 350 CD4 ou moins.
Research
4. BMJ (editorial) : Reducing neonatal mortality in resource poor settings
Kim Eva Dickson et al.; http://www.bmj.com/
Kim Eva Dickson Senior Adviser on maternal and newborn health, Mickey Chopra
Résumé et commentaire rédigé par Gaston WambaAvec l’annonce des OMD en 2000, les progrès tendant à atteindre ces OMD ont contribué à la réduction de la mortalité due aux maladies transmissibles comme le VIH, la TB et le Paludisme, et la mortalité maternelle et infantile. La mortalité infantile a réduit de 12 millions en 1990 à 7.6 millions en 2010, cependant les progrès dans la réduction de la mortalité néonatale restent un problème car elle compte pour 41% des décès chez les enfants de moins de 5 ans.
Dans ce contexte, les résultats de l’étude de Bhandari et al sont d’une importance et d’un intérêt particuliers en ce sens qu’elle est la première à évaluer le programme du Management Intégré des Maladies du Nouveau-né et de l’Enfant (MIMNE) en Inde.
En effet, 99% des décès néonatals surviennent dans les pays à revenu moyen et faible, et 50% d’entre eux à domicile. Le MIMNE en Inde utilise les agents de santé communautaires qui ont été formés à cet effet. Ils font des visites à domicile (VAD) ou ils offrent des soins post natals aux nouveau-nés entre autres. Cette stratégie a abouti à la réduction de la mortalité infantile et néonatale surtout pour les bébés nés à domicile. Cette stratégie peut être mise à l’échelle dans des contextes où une large proportion des bébés sont nés à domicile, mais avec des questions sur lesquelles il faudrait réfléchir :
La mortalité néonatale a réduit pour les bébés nés à domicile mais pas pour les bébés nés dans les formations sanitaires
Quelle part de cette stratégie a été la plus effective (Education des groupes de femmes, VAD, formation, fidélité aux protocoles) ?
La mortalité néonatales des premières 24 heures reste un problème, peut-être dû au fait que peu de VAD sont faites dans les 48 heures après l’accouchement.
Cette étude montre que les interventions à base communautaires peuvent aider dans la réduction de la mortalité néonatale même dans les contextes où les ressources sont rares.
5. Global Public Health – Maternal morbidity: Neglected dimension of safe motherhood in the developing world
Karen Hardee et al.; http://www.tandfonline.com/
Résumé et commentaire par Bouchra Assarag, INAS, MarocPour les programmes de maternité sans risque dans les pays en développement, peu d’attention a été accordée à la morbidité maternelle, qui peut s’étendre bien au-delà de l’accouchement. Pour chaque femme qui meurt de causes liées à la grossesse, environ 20 femmes ont eu une morbidité aiguë ou chronique. La morbidité maternelle affecte les familles, les communautés et les sociétés. La morbidité maternelle a des causes multiples, avec la durée de son influence, elle peut aller d’un caractère aigu et urgent à la chronicité, et avec sa gravité, elle peut aller de transitoire à permanente et avec une gamme d’options de diagnostic et de traitement. Cet article porte sur six aspects relativement négligés de la morbidité maternelle pour illustrer l’éventail des pathologies aiguës et chroniques qui peuvent affecter les femmes liées à la grossesse et à la maternité qui sont répandues dans les pays en développement : l’anémie, la dépression maternelle, l’infertilité, la fistule, une rupture utérine, la cicatrisation et le prolapsus génital et de l’utérus. Sur la base de cet examen, des recommandations visant à réduire la morbidité maternelle comprennent : étendre la portée de la maternité sans risque à inclure explicitement la morbidité ; améliorer les données sur l’incidence et la prévalence de la morbidité maternelle, la programmation en liant la mortalité et la morbidité ; accroître l’accès aux approches à base communautaire concernant la santé maternelle et des soins de santé de la reproduction ; et enfin aborder les antécédents de mauvaise santé maternelle à travers une approche cycle de vie.
Aide et Développement
6. Fian – New Human Rights Principles launched at UN, Geneva
Résumé et commentaire rédigé par Anne GiraultCette note présente le nouvel instrument mis en place pour faire respecter les droits de l’homme dans le monde. Il consiste à imposer des obligations extraterritoriales aux Etats dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels.
Les “Principes de Maastricht relatifs aux obligations extraterritoriales des États (OET) dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels » ont été lancés aux Nations Unies à Genève.
Dans le contexte de globalisation, la question de savoir sous quelles conditions un Etat peut être rendu responsable d’atteintes aux droits de l’homme qui se sont déroulées en dehors de son territoire, notamment par des entreprises qui ont leur siège sur son sol, est devenue cruciale.
Jusqu’à présent, les Etats ont eu tendance à limiter leurs obligations à leur propre territoire ce qui va bien souvent à l’encontre du principe d’universalité des droits de l’homme.
Rolf Künnemann, responsable des droits de l’homme à FIAN International explique que durant les dernières décennies, avec l’augmentation de la globalisation, la protection des droits de l’homme, notamment en matière de droits économiques, sociaux et culturels fait bien souvent face à un vide juridique.
Pour lui, “Les principes de Maastricht sur les OET constituent un pas en avant important pour combler ces lacunes. Ils offrent un instrument essentiel pour les organisations de défense des droits de l’homme, comme FIAN International, et pour les mouvements sociaux qui doivent lutter contre des violations extraterritoriales des droits de l’homme. ”
Pour illustrer la nécessité de ces Principes, deux cas ont été présentés à Genève. Dr. Christopher Mbazira de l’Université Makarere en Ouganda a présenté le cas Mubende, où des communautés paysannes ont été déplacées illégalement pour laisser la place à une plantation de café pour une entreprise allemande de café. Cela fait maintenant 10 ans que les communautés locales attendent une compensation pour leurs terres.
Le cas Aguas Argentinas a été analysé par Gabriella Kletzel de CELS en Argentine. Il montre comment un traité bilatéral d’investissement a été utilisé par un consortium d’entreprises européennes pour sanctionner l’Argentine qui avait essayé de respecter ses obligations internationales en matière de droits des hommes à l’accès à l’eau.
“Dans les deux cas, les Principes de Maastricht montrent la voie aux États pour éviter de telles situations à l’avenir “, nous dit Künnemann.
Les Principes de Maastricht ont été élaborés par 44 juristes internationaux lors d’une conférence organisée par l’Université de Maastricht et la Commission des Juristes en Septembre 2011.
Livre- Vient de paraitre : “Médecin, un autre monde”
Auteur : Réginald Moreels Editions : L’Harmattan