Edito: Lutte contre la pandémie chronique du VIH/SIDA: nécessité de nouveaux messages

Le 1er Décembre, la Communauté internationale a célébré la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA. Un moment important pour faire le plaidoyer auprès de tous les acteurs et renforcer leur contribution pour la lutte contre cette pandémie chronique.

En effet, malgré d’importantes contributions financières locales, nationales et internationales, l’accès universel aux soins pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA n’est pas encore atteint. Les nouvelles infections VIH continuent d’alourdir la charge déjà énorme de prise en charge des 33 millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA.

L’espoir viendra de la découverte d’un vaccin efficace pour prévenir les nouvelles infections VIH ou la progression vers le stade de SIDA. En attendant, des stratégies innovatrices sont indispensables pour redynamiser la prévention et mettre les personnes éligibles sous trithérapie. L’Abstinence, la Fidélité à un partenaire non infecté et l’utilisation du Condom sont efficaces pour prévenir la survenue de nouvelles infections. Toutefois, le nombre de nouvelles infections qui surviennent chaque année montre que les populations adhéreraient moins à ces méthodes.

De nouveaux messages sont donc nécessaires. Ceux-ci doivent être orientés vers la prise en charge de la personne infectée, promouvoir le bien-être de l’individu et ressortir une plus-value et un bénéfice net tant au niveau individuel que collectif.

Ainsi, le Dépistage précoce ferait partie du premier message. La détection de l’infection à un stade précoce permettrait un suivi du patient avant la survenue des complications infectieuses et permettrait d’élaborer un plan de prévention de la transmission du virus aux personnes non infectées.

Le deuxième message concerne la Trithérapie précoce. La mise précoce sous trithérapie  favorise une meilleure réponse de l’organisme. Ainsi, l’individu reste actif et productif, et contribue davantage au développement social et économique et à la lutte contre la pauvreté. Les services de santé sont alors moins sollicités et cette réduction de la charge de travail permettrait d’améliorer la qualité des soins et de réduire les coûts

Enfin, le troisième message serait la Prévention précoce. Le dépistage précoce permet à l’individu de connaître son statut sérologique et d’éviter la dissémination même passive du virus par l’adaptation des stratégies de prévention appropriées. Par exemple, la trithérapie lorsqu’elle est efficace réduit les risques de transmission du virus et constitue d’ailleurs l’une des méthodes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Même un statut sérologique négatif responsabiliserait davantage la personne à respecter les mesures de prévention. La nécessité de réduire les nouvelles infections est impérieuse pour que les systèmes de santé ne soient pas débordés dans les prochaines décennies.

Pour cela nous avons besoin aujourd’hui d’un Dépistage précoce, d’une Trithérapie précoce et d’une Prévention précoce. Pour que ces messages portent les fruits, les services de santé devraient réduire les barrières d’accès au dépistage et à l’accès aux soins y compris la trithérapie. En plus, l’action multisectorielle devrait être renforcée et les services de santé devraient déléguer des activités à des secteurs apparentés.

 

Basile Keugoung, MD, MPH, PhD Student


Global Health Policy and Financing

1.    GAVI – GAVI Matching Fund

http://www.gavialliance.org/funding/give-to-gavi/gavi-matching-fund/

Le Fonds de contrepartie GAVI est un nouveau programme important du secteur privé visant à collecter 260 million US$ pour la vaccination d’ici la fin de 2015.
Sous cette initiative, l’organisation britannique de développement international DFID et la Fondation Bill & Melinda Gates des États-Unis ont promis près de 130 million US$ combinés (UKA  50.000.000 £ et américaines 50 millions $, respectivement) pour être à parts égales aux contributions des sociétés, de fondations et d’autres organisations, ainsi que de leurs clients, membres, employés et partenaires d’affaires.

Le secteur privé a désormais le pouvoir de créer un monde meilleur pour des millions d’enfants dans les pays pauvres. Ceci est accompli par GAVI grâce à l’utilisation des mécanismes de financement innovants, tels que le GAVI Matching Fonds (Fonds GAVI de contrepartie), l’IFFIm et l’AMC. Ces initiatives créent des  partenariats publics-privés qui sauvent des millions de vies d’enfants et conduisent à des collectivités saines et plus productives dans les sociétés. Le Fonds de contrepartie de GAVI pourrait accroître un l’organisation et l’investissement du secteur privé organisationnel d’investissement dans la vaccination.
Cela permettra d’offrir plus de vaccins salvateurs GAVI pour les pays à faible revenu. Les enfants en santé conduisent à des collectivités saines et des sociétés saines. Plusieurs entreprises ont contribué au Fonds de contrepartie de GAVI (voir ci-dessous).

Le Fonds de contrepartie de GAVI comprend trois étapes principales:
ÉTAPE 1: Le partenaire du secteur privé fait une promesse financière à GAVI.
ÉTAPE 2: GAVI travaille avec les partenaires pour trouver des moyens pour impliquer les clients, les employés des partenaires d’affaires, ou autres à contribuer à travers le Fonds.
ETAPE 3: Entre maintenant et la fin de 2015, chaque don à GAVI à travers le Fonds de contrepartie de GAVI par les partenaires du secteur privé, ses clients, employés et partenaires d’affaires est compensé, soit par le gouvernement britannique (dans le cas des entreprises britanniques), ou par la Fondation Bill & Melinda Gates. 100% des fonds vont à des programmes de vaccination de GAVI dans les pays en développement.

2.    Global pulse – GHI expands focus countries to 29

John Donnelly; http://www.globalpost.com/dispatches/globalpost-blogs/global-pulse/ghi-expands-focus-countries-29

L’administration  OBAMA a élargi qui le nombre de pays qui bénéficieront des appuis de l’Initiative Globale de Santé qui passe de 8 pays – Bangladesh, Ethiopia, Guatemala, Kenya, Malawi, Mali, Népal, and Rwanda- à 29 pays. Les 21 nouveaux pays inclus sont : Burundi, Congo (RDC), Georgie, Indonésie, Lesotho, Liberia, Sierra Leone, Tanzanie, Ukraine, Vietnam, Botswana, Cambodge, Mozambique, Bénin, Afrique du Sud, Namibie, Nigeria, Sénégal, République Dominicaine, Philippines, et Swaziland.

Ces pays incluront dans leurs paquets d’interventions entre autres des services de santé maternelle et infantile, la lutte contre la tuberculose, le renforcement des services de santé ou des services pharmaceutiques.

Vous trouverez le résumé de cette stratégie ici.

AIDS

3.    Global Public Health – special issue on Social Drivers of HIV and AIDS

http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/17441692.2011.621966

Le Journal Global Public Health a sorti un Supplément sur les déterminants sociaux du VIH et du SIDA. Dans ce supplément, plusieurs thèmes sont abordés tels que les considérations conceptuelles et méthodologiques de la réponse à long terme aux déterminants sociaux du VIH/SIDA ;  le renforcement de la réponse ; le cas des jeunes ; la situation des femmes…

Ogden et collègues soulignent que les articles de ce supplément relèvent l’importance de la prise en compte des déterminants sociaux dans la prévention du VIH, les stratégies et activités à réaliser et les méthodes pour évaluer les efforts réalisés.

Development and Aid

4.    Owen Barder – WHO IS IMPLEMENTING THE AID TRANSPARENCY AGREEMENT?

http://www.owen.org/blog/5012

Owen a publié sur son blog, un aperçu  sur la mise en œuvre des accords sur la transparence de la gestion de l’aide internationale par certaines agences. Ces données sont recueillies de l’Initiative sur la transparence de l’aide internationale (IATI).  Les plus transparents sont ceux qui publient l’utilisation de leur aide. Owen décrit sur la Figure ci-dessous les niveaux atteints par les pays et certaines organisations en matière de transparence de l’aide.

Figure from Owen Barder's blog

 

5.    ODI (Background note) – Key Busan challenges and contributions to the emerging development effectiveness agenda

http://www.odi.org.uk/resources/download/5969.pdf

Le quatrième forum de haut niveau concernant l’efficacité de l’aide aura lieu du 29 Novembre au 1er Décembre 2011 à Busan en Corée ; après ceux de Rome en 2003, Paris en 2005 et Accra en 2008. Ce forum sera un jalon non seulement pour le développement international, mais aussi et particulièrement pour les efforts collectifs des pays en voie de développement, des pays donateurs et autres partenaires au développement afin d’améliorer la qualité de l’aide.

Entre 1990 et 2000, on a vu une croissance économique soutenue et une réduction de la pauvreté dans les économies émergentes et dans certains pays en voie de développement, incluant certains en Afrique.

Après la Déclaration de Paris, les progrès de l’efficacité de l’aide ont été lents, inégaux et parfois inadéquats.

Entre 2005 et 2010, certains pays n’ont pas honoré leurs engagements en ce qui concerne le volume de l’aide. On note après Accra une fragmentation accrue de l’aide qui aurait pour but la résolution de problèmes spécifiques des maladies transmissibles et le changement climatique.

Le forum de Busan aura à accélérer l’inclusion politique des nouvelles catégories d’acteurs de développement. Le monde multipolaire dépend actuellement aussi des pays qui ne sont pas membres de l’OCDE ; ils offrent de plus en plus de fonds pour le développement, les technologies, l’expertise, aussi bien aux pays développés qu’aux pays en voie de développement.

Ce forum est très important pour l’aide en ce sens qu’il va essayer de construire un consensus et une action politique concernant l’efficacité de l’aide. Ceci en donnant des réponses aux préoccupations suivantes : l’inclusion des autres acteurs et la promotion de la coopération sud-sud ; l’adoption d’un nouveau standard de la transparence de l’aide ; la réduction du gap de la responsabilité mutuelle et le développement d’une approche commune à la gestion du risque lié à l’aide ; le renforcement de l’architecture multilatérale pour promouvoir la facilitation indépendante, la médiation et le peer review ; aller au-delà de la finance pour une politique plus large et plus cohérente ; et trouver qui pilotera l’après Busan.

 

Ont contribué à l’édition de cette Newsletter : Laure Drusille Fotso Mafogue (Cameroun), Bouchra Assarag (Maroc), Morris de Kouame (Cote d’Ivoire) et Wamba Gaston (Cameroun).

 

One Response to IHPNews 143 – Politiques Sanitaires Internationales – Luttre contre le SIDA, un nouveau plan de communication attendu

  1. admin says:

    Mbonze Bozanci Nana nous a envoyé ce commentaire: Je reste un peu inquiète pour les pays en développement ,malgré toute la grande volonté du gouvernement américain et des autres pays à accroitre leur support.C’est par rapport aux derniers communiqués de l’ONUSIDA et du fond mondial pour le VIH/SIDA ,la tuberculose et la malaria ,prévoyant une réduction de l’aide aux pays les plus pauvres et soutenir d’avantage ceux faisant le plus de progrès afin de rendre plus efficace l’aide apporté .Ces pays qui seront laisser en marge pourraient constituer des foyers d’émergence de ces trois grandes pandémies et les propager d’avantage.
    Je reste convaincu par contre que l’aide internationale devrait cibler les stratégies les plus efficaces pour chaque contexte pour etre davantage efficiente.

    Mbonze Bosanci Nana,MD,MPH
    ESP/UNC-RDC-KINSHASA

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