Chers Collègues,

Le Lancet a publié en ligne ce vendredi une étude réalisée par Lu et al. Sur les dépenses publiques de santé dans les pays en développement et l’influence de facteurs tels que le niveau de l’aide internationale dans le secteur de la santé, la prévalence du VIH ou le poids de la dette. L’aide au développement a eu un impact négatif sur les dépenses domestiques de santé tandis que l’aide qui a transité par les ONG semble avoir eu un effet positif sur les dépenses domestiques. Dans un commentaire lié, nos collègues, Ooms et al. soulignent la complexité des relations entre l’aide internationale pour la santé et la manière dont les gouvernements adaptent les dépenses publiques. Ils plaident pour plus de transparence et la création d’un fonds mondial pour la santé pour accroitre la prédictibilité et la transparence de l’aide. Enfin un commentaire incisif de Sridhar et Woods souligne les limites des données utilisées pour ces études et recommandent de ne pas tirer de conclusions hâtives. Il y a là, matière à commentaire. N’hésitez pas à réagir par email ou directement sur notre site en suivant les liens proposés ci-dessus. Vous trouverez un résumé en français de ces articles en suivant les liens proposés ci-dessus.

Bonne lecture.

David Hercot

La traduction a été assurée principalement par George Ngufor Fotoh.

La sélection a été réalisée par Kristof Decoster, Josefien Van Olmen, Wim Van Damme et David Hercot.

 


Global Health

1. Eldis – Global public action needs to tackle global health policies

Meri Koivusalo; Maureen Mackintosh ; http://www.eldis.org/go/display&type=Document&id=50363 

La santé publique mondiale a besoin de s’attaquer aux politiques mondiales de santé.

Dans le domaine des politiques sanitaires et pharmaceutiques il est nécessaire de mener une analyse profonde avant d’entreprendre des actions qui peuvent avoir des influencent sur la santé publique au niveau mondiale car les intérêts commerciaux sont importants. Les auteurs commentent un article publié par l’« Open University » au Royaume-Uni sur l’influence des politiques de santé publique sur la disponibilité des produits pharmaceutiques et sur les politiques mondiales de santé.

A travers deux questions importantes l’article a montré que la commercialisation est un défi à la santé publique mondiale et qu’il est important de tendre vers l’accès universel aux médicaments. Après une présentation détaillée des résultats, l’étude conclut : la santé publique doit s’attaquer au contenu des politiques sanitaires et regarder précisément les intérêts des pays à différents niveaux de développement.

2. WHO Bulletin : Urbanisation and Health

http://www.who.int/bulletin/volumes/88/4/10-010410/en/index.html

Urbanisation et santé

Pour la première fois dans l’histoire, plus de 50% de la population du monde vie dans une zone urbaine. D’ici 2050, 70% de la population du monde vivra dans les villes.

« Urbanisation et santé » était le thème de la journée mondiale de la santé, le 7 avril, 2010 et « 1000 villes, 1000 vies » est le slogan qui fait appel aux responsables et citoyens des villes à tenir des campagnes de promotion de la santé en zones urbaines et d’élaborer des politiques en faveur de la santé et de la solidarité sociale. L’OMS propose 5 stratégies pour faire face aux défis de l’urbanisation parmi lesquelles la promotion d’une planification urbaine favorisant les comportements sains et la sécurité.

3. Unsafe Abortion: The Hidden Failure of MDG 5

Dee Redwine and Mary Jane Wagle ; http://www.globalhealthmagazine.com/guest_blog/hidden_failure_mdg_5/

Avortement à risque: l’Echec Caché de l’OMD 5

Dee Redwine et Mary Jane Wagle de la Fédération américaine de Planning Familial plaident sur le blog du « global health magazine » la nécessité de lutter contre l’épidémie d’avortement à risque afin d’atteindre l’OMD 5

La probabilité d’atteindre l’OMD 5 en 2015 est faible, en partie à cause de la forte prévalence des avortements à risque (1 femme en meurt toutes les 8 minutes). Les auteurs insistent sur la nécessité de mettre fin à toutes les lois et politiques anti avortement, de promouvoir les services d’avortement sans risque et de planning familial. Ils citent le Secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton : « Vous ne pouvez avoir la santé maternelle sans la santé de la reproduction ».

4. KFF – Toronto Star Examines Cost Of Fighting Maternal Mortality, Canada’s G8 Initiative

http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/April/06/GH-040610-Maternal-Health.aspx

Le journal Toronto Star Examine le Coût de la Lutte Contre la Mortalité Maternelle, l’Initiative Canadienne au prochain G8

Deux semaines avant la tenue du G8 et G20 au Canada il se tiendra une conférence sur la Santé Maternelle organisée par Women Deliver [une organisation de plaidoyer] à Washington DC.

Selon le journal Toronto Star, les experts évaluent à US$24 milliards par an le montant requis pour lutter contre la mortalité maternelle. Soit douze milliards de plus qu’actuellement. Ce montant a été cité aussi par Thoraya Ahmed Obaid de l’UNFPA. Le Secrétaire d’Etat Américain, Hillary Clinton aussi bien que Stephen Harper, premier ministre canadien, ont été invités à la conférence de Washington.

Malgré l’engagement du Canada pour soutenir la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, aucune proposition d’apport financier n’a été faite.

5. BMJ (news) – WHO is accused of "crying wolf" over swine flu pandemic

Rory Watson ; http://www.bmj.com/cgi/content/full/340/apr06_2/c1904

On accuse l’OMS d’avoir “crier au loup” au sujet de la pandémie de grippe porcine. 

La déclaration de la grippe porcine comme pandémie par l’OMS continue à faire l’objet d’investigations car la réalité n’a pas confirmé le niveau de gravité attendu d’une pandémie. Les industries pharmaceutiques sont soupçonnées d’avoir incité l’OMS à exagérer la déclaration afin d’en tirer profit. Si cela s’avérait vrai, on aurait le plus grand scandale de santé jamais observée.

En plus de l’enquête de Paul Flynn, parlementaire britannique, le parlement européen est entrain de mener sa propre  enquête et l’OMS va établir un comité d’évaluation indépendant de 29 experts.

Différents point de vue ont été publiés notamment dans le New York Times et le Guardian de cette semaine qui analyse la réponse de l’OMS aux critiques. Au même moment, d’après « Afrique Actualités », le Ghana s’apprête à vacciner ses élèves. Etrange quand on parle de « fausse » pandémie. Les vaccins refusés ici vont-ils être administrés gracieusement là bas? Où prendra-t-on l’argent pour couvrir les coûts de mise en œuvre ? Sur le budget de la vaccination contre la rougeole ou sur la ligne médicaments pour les indigents? Et pour quel cout-bénéfice ?

6. AFGH – 2010 Reality Check – AFGH annual policy report

http://bit.ly/clkPrm; Rapport en Français ici (PDF, 24 p , 3,23 MB)

2010 ; année cruciale pour évaluer les progrès

Lors de la journée mondiale de la santé 2010, Action pour la Santé Mondiale (AFGH), dans son rapport annuel, recommande aux dirigeants des pays de l’UE à alloué 0.1% de leur PIB pour assurer l’accès universel aux soins de santé dans les pays en développement.

A 5 ans de la date d’atteinte des OMD les indicateurs restent inquiétants pour la mortalité infantile et maternelle aussi bien que pour la prévalence du VIH/SIDA et la tuberculose dans les pays en développement.

Global Health Initiatives

7. Lancet – What would Jim Grant say now?

Carl E Taylor ; http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)60449-7/fulltext

Que dirait Jim Grant aujourd’hui ?

Dans le domaine de la santé et du développement, il y a souvent eu des discussions vives quant aux stratégies de mise en œuvre des interventions pour résoudre des problèmes de santé. Jim Grant fut un défenseur des programmes verticaux et des Soins de Santé Primaires sélectifs depuis les années 1972/73. Il a notamment marqué par l’Initiative GOBI de l’UNICEF.

Aujourd’hui nos connaissances ont évolué. Les interventions à mettre en œuvre comportent trois composantes, la première du niveau technique, presque mécanique, une deuxième composante comportementale et une dernière sociétale, avec l’appropriation par la communauté. La dernière est nécessaire et renforce les deux précédentes pour transformer un programme vertical avec des résultats obtenus rapidement en un programme durable et équitable. Si Jim était présent actuellement il serait avocat du mélange de l’approche verticale et de l’intégration des programmes de santé!

8. CGD – Do PEPFAR, the Global Fund and the World Bank MAP Make Funding Decisions Against Performance? And Why This Matters NOW!

Nandini Oomman ; http://bit.ly/c2mMGb  

Le PEPFAR, le Fonds Mondial et la Banque Mondiale prennent-ils leurs décisions de financement en fonction de la performance ? Et pourquoi cela a de l’importance maintenant !

La crise financière mondiale ne permettra pas à l’aide internationale pour la lutte contre le SIDA de continuer à croitre comme pendant la période 2002-2008. Les bailleurs de fonds devraient donc tenir compte de la performance des programmes nationaux lorsqu’ils prennent les décisions de financement.

Sur la base des résultats d’une étude menée au Mozambique, en Ouganda et en Zambie les auteurs recommandent au PEPFAR, au Fonds Mondial et à la Banque Mondiale de prendre leurs décisions en fonction d’indicateurs de performance et pas seulement de gestion ou financiers. Ainsi ces bailleurs pourront obtenir de meilleurs résultats pour les financements et une plus grande crédibilité en ce qui concerne la Banque Mondiale.

9. NewVision – Uganda Government Recovers Stolen Global Fund Money

Anne Mugisa; New Vision/allAfrica.com

Ouganda: L’Argent volé du Fonds Mondial Récupéré

Il n’est pas certain que l’aide internationale pour la santé dans les pays en développement arrive à destination à travers les ONG!

En Ouganda le gouvernement vient de rembourser US$1,1 million sur US$1,5 détournés du Fonds Mondial. Ce « remboursement » discret par les détourneurs a été effectué après l’emprisonnement de plusieurs autres escrocs.

Grâce à l’action du gouvernement pour renforcer la justice, la transparence et la responsabilité en Ouganda des sommes importantes d’argent ont pu être récupérées.

Drugs

10.    Business Daily – Anti-counterfeit laws to limit access to ARVs

Michael Wambi; http://bit.ly/afXKIE

Les lois anti-contrefaçon limitent l’accès aux ARVs

Le parlement de la Communauté de l’Afrique de l’Est est sur le point de voter des lois anti-contrefaçon pour les médicaments comprenant les ARVs et autres produits pharmaceutiques de lutte contre la tuberculose et le paludisme.

La définition de contrefaçon qui  ne prévoit pas d’exception pour les médicaments  génériques risque de priver les services de santé des produit qui jusqu’ici ont permis de faire des progrès importants pour l’accès universel aux ARV par les malades du SIDA. L’auteur reflète l’inquiétude de la société civile qui craint que l’Afrique de l’Est s’écarte encore un peu plus des OMD santé en cas d’adoption de ces lois.


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