Chers Collègues,
La communication de la commission Européenne sur le rôle de l’Europe dans la santé globale vient d’être publiée. Un beau défi de définir une politique aussi large dans un document de neuf pages. Une série de consultations sont en cours qui doivent déboucher sur son acceptation par le conseil de l’Europe le 11 mai prochain. Le document suggère notamment de donner un rôle plus central à l’OMS. Dans le contexte actuel de fragmentation et de redéfinition des jeux d’influence dans la santé globale, on peut se demander qui, au-delà du discours diplomatique, souhaite vraiment donner plus de poids à l’OMS ?
Bonne lecture
La traduction a été assurée principalement par George Ngufor Fotoh.
La sélection a été réalisée par
Global Health
1. EC – Commission calls on EU to gear up on health actions
Le communiqué de presse en Français ; la communication en Anglais ici (PDF 11p 54,9 Kb)
Santé Globale: La Commission appel l’UE à accélérer les actions pour la santé
La Commission Européenne a respecté le timing qu’elle s’était fixé en approuvant la communication pour le rôle de l’Union européenne dans la santé globale le 31 mars.
La Commission européenne a identifié 4 défis à l’atteinte des OMD santé. Ces défis sont relatifs au leadership, à la couverture universelle, à la cohérence des politiques et aux connaissances. En tant que partenaire principal aux pays en développement, l’UE a la responsabilité de chercher et mettre en place les meilleures solutions aux défis de la santé globale. A ce titre, l’UE propose 4 solutions pour éliminer ces défis. Il s’agit de :
- Améliorer la gouvernance globale en santé ;
- Assurer le progrès vers une couverture universelle en santé ;
- Assurer la cohérence des politiques internes et externes de l’UE eu égard à la santé globale ;
- Accroitre des connaissances sur la santé globale.
Accompanying staff working papers (all PDFs) :
- Contributing to universal coverage of health services through development policy;
- Global health: responding to the challenges of globalization;
- European research and knowledge for global health.
2. The Guardian – WHO accused of losing public confidence over flu pandemic
Sarah Boseley ; http://www.guardian.co.uk/world/2010/mar/28/who-public-confidence-flu-pandemic
L’OMS accusée d’avoir perdu la confiance du public au sujet de la pandémie de la grippe
Article en Français sur la tribune.fr ; http://bit.ly/b8BBrR
Les prévisions de l’OMS quant à la gravité de la pandémie de la grippe H1N1 se sont avérées exagérées. Sur 65.000 décès attendus au Royaume Uni, seul 1.000 ont été rapportés au début de cette année.
Cette discordance entre les prévisions et la réalité soulignée dans le rapport de Paul Flynn au Conseil européen de santé a provoqué une perte de confiance vis à vis de l’OMS. La neutralité des experts de l’OMS est contestée et les représentants des firmes pharmaceutiques sont suspectés d’avoir influencé, en leur faveur, les décisions publiques concernant la pandémie de la grippe H1N1. L’OMS prend cette critique au sérieux et a lancé un audit externe de sa réponse à la crise de la grippe.
3. KFF – Family Planning, Access To Safe, Legal Abortion Key To Maternal, Child Health, U.S. Sec. Of State Says
http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/March/31/GH-033110-Hillary-Clinton.aspx
Le planning
familial et l’accès à l’avortement légal et dans de bonnes conditions sont importants pour la santé maternelle et infantile selon Clinton.
Le gouvernement canadien prétend au rôle de chef de file dans la lutte contre la mortalité maternelle mais ils ne souhaitent pas prendre en compte l’avortement dans les stratégies. Cette attitude est critiquée par Hilary Clinton et David Miliband, Secrétaire Anglais pour les relations extérieures, qui affirment tout deux que l’avortement et la contraception doivent faire partie d’une politique de planning familial. Clinton n’a pas encore réussit à transformer ses intentions en actions car à l’heure actuel, le budget fédéral américain ne finance aucune activité d’appui à l’avortement légal.
4. Lancet – Education of health professionals for the 21st century: a global independent Commission
http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)60450-3/fulltext
Formation des professionnels de santé au 21ème siècle
La formation professionnelle en santé a besoin d’être renforcée pour satisfaire des besoins toujours grandissants en matière de santé au 21ème siècle. Une nouvelle commission pour la formation de ce personnel du 21ème siècle a été lancée en janvier 2010. Un certain nombre de raisons militent en faveur de cette Commission : l’évolution des défis de santé, les nouvelles initiatives globales de santé, les discordances entre le personnel actuel et les défis sanitaires, les opportunités émergentes pour accélérer les progrès en santé et le déficit chronique de délibérations publiques sur les demandes globales de santé.
Cette Commission de 20 spécialistes mènera des consultations en Afrique, en Asie et en Amérique latine pour analyser la situation et identifier les innovations avant de faire ses propositions de formation.
5. BMJ (news) – Religious leaders call for an end to discrimination against people living with AIDS
Tony Sheldon ; http://www.bmj.com/cgi/content/full/340/mar26_1/c1726
La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA a été une des principaux obstacles à la prévention de la transmission du VIH dans les pays africains. Même au niveau de certaines églises le SIDA a été considéré comme « un péché et non une maladie ».
Au sommet des dirigeants religieux tenu aux Pays-Bas ces leaders se sont engagés à travailler pour mettre fin à cette stigmatisation et discrimination contre les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Le rôle des leaders religieux dans la promotion de la « solidarité communautaire » a été souligné par Michel Sidibe de l’UNAIDS.
Global Health Initiatives
6. GFO – Time to Re-Visit the CCM Minimum Requirements
David Garmaise ; http://www.aidspan.org/index.php?issue=118&article=2
Il est Temps de Revisiter les Exigences Minimums du CCM
Ce numéro du Global Fund Observer, discute les propositions de projets qui ont été rejetées avant même d’être soumises au TERG.
Le Secrétariat du Fonds Global devient de plus en plus rigoureux au regard des exigences minimums que les mécanismes-pays de coordination (CCM) doivent respecter dans leurs demandes de financement de la lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme. C’est pourquoi il y a eu sept rejets au 9ème Round. L’élaboration des six exigences doit tenir compte des principes cardinaux du Fonds dont le partenariat, la responsabilité, et la transparence. Le Secrétariat du Fonds doit aussi :
- Simplifier l’énoncé des exigences minimums ;
- Améliorer sa supervision ;
- Evaluer l’impact des exigences et
- Réfléchir sur des modifications significatives à faire.
Health Financing
7. Lancet Infectious disease – Funding for research and development and the financial crisis
Mary Moran ; http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(10)70050-5/fulltext
Le financement de la recherche et du développement par temps de crise financière
Les maladies négligées constituent un fardeau important pour plus de 2.7 milliards de pauvres dans le monde. La prévention et l’éliminat
ion de ces maladies dépendront de la recherche et du développement y afférents.
Mais la recherche et le développement dépendent des financements disponibles pour assurer la production des produits pharmaceutiques nécessaires. Le flux de ces financements est relaté dans les rapports G-FINDER qui montrent une chute en 2008 de US$31.3 millions pour la part de financement des gouvernements, $0.1 million pour les multilatéraux et $23.0 million pour l’industrie pharmaceutique privée. Cette chute liée à la crise financière a été balancée par l’appui de la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle finance 21% de la recherche dans ce secteur.
Il est attendu que les pays émergents comme le Brésil et l’Inde, les mécanismes de partenariat pour la recherche ainsi que les incitations financières pourront contribuer à renforcer le financement pour la recherche et le développement en matière de maladies négligées.
8. Innovative Financing for Global Health: A Moment for Expanded U.S. Engagement?
Robert Hecht, Amrita Palriwala, Aarthi Rao ; http://csis.org/publication/innovative-financing-global-health ; PDF ici (729 Kb).
Financement Novateur pour la Santé Globale, Le bon moment pour l’engagement accru des USA ?
Le CSIS, Centre pour la politique de santé globale a édité un rapport sur le financement novateur pour la santé et le rôle que les USA devraient jouer.
Malgré l’accroissement du financement international pour la santé globale, passant de $7.2 milliard en 2001 à $22.1 milliard en 2007, il reste un déficit de $251 milliard pour faciliter l’atteinte des OMD santé dans les 49 pays les plus pauvres du monde d’ici 7 ans.
La recherche de mécanismes de financement novateurs entamée par quelques pays de l’Organisation pour la Coopération Economique et le Développement (OECD) et les pays en développement vise à combler ce gap.
Les auteurs trouvent paradoxal l’absence des Etats Unis d’Amérique dans les discussions et expériences relatives aux financements novateurs. Une participation des USA devrait apporter un bénéfice sanitaire pour les populations des pays pauvres et un gain économique et politique pour les USA disent-ils.
Aid Effectiveness
9. IRIN – Recession boosts donor transparency
http://www.irinnews.org/Report.aspx?ReportId=88617
La récession propulse la transparence des bailleurs
La transparence et la responsabilité dans la gestion d’aide devient de plus en plus reconnu ce jour à cause de la crise financière globale. Les bailleurs de fonds comme les Etats Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Pologne et les multilatéraux comme la Banque Mondiale et le PNUD sont engagés dans la promotion de la transparence à travers des nouvelles mesures.
Toutefois il reste du chemin à parcourir. Certains bailleurs comme la Chine, la Lybie, l’Iran et la Russie tardent à exposer leurs statistiques concernant l’aide.
American Health Care reform
10. BMJ – Obama’s reform: no cure for what ails us
http://www.bmj.com/cgi/content/full/340/mar30_3/c1778
La reforme d’Obama n’est pas un remède pour ce dont nous souffrons
Le président Obama vient de transformer en loi la nouvelle reforme de santé au Etats Unis d’Amérique. Cette reforme a suscité des applaudissements sur la scène politique américaine.
Les auteurs de cet article expriment leur déception car selon eux, la loi n’apportera que très peu de soulagement au public. Ils estiment que les fonds additionnels sont pompés dans un système dysfonctionnel qui ne ferait qu’augmenter les coûts des soins de santé.
Les auteurs et 17000 autres personnes se sont joints aux médecins dans un plaidoyer pour un système national d’assurance santé sans profit et basé sur un seul payeur. « Notre système de santé n’est pas guéri et n’est pas stabilisé » disent-ils.
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