Chers lecteurs,

Le 24 mars 2017 s’est célébrée la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose. La Newsletter de cette semaine est entièrement consacrée à cette maladie qui a tué 1,8 million de personnes dans le monde en 2016. Nous vous invitons à lire et à commenter l’éditorial, et les quatre articles que nous avons sélectionnés.

N’hésitez pas à envoyer vos commentaires et à partager.

Sincères salutations

L’équipe éditoriale

Edito : Lutte contre la tuberculose, renforcer les structures de premier contact

Lire ici

Tuberculose

1. OMS : Journée mondiale de lutte contre la tuberculose

24 mars 2017

http://www.who.int/campaigns/tb-day/2017/event/fr/

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée chaque année le 24 mars, est l’occasion de sensibiliser au fardeau que représente cette maladie dans le monde et de faire le point sur les efforts de prévention et de soins. C’est aussi l’occasion de mobiliser l’engagement politique et social pour mettre fin à la tuberculose.

S’unir pour mettre fin à la tuberculose: ne laisser personne de côté

Pour la deuxième année consécutive, la campagne aura pour thème: «S’unir pour mettre fin à la tuberculose». Cette année, l’OMS mettra plus spécialement l’accent sur les efforts pour «Ne laisser personne de côté», avec des actions visant à lutter contre la stigmatisation, les discriminations, la marginalisation et à surmonter les obstacles empêchant l’accès aux soins.

Le programme de développement durable des Nations Unies inclut le principe de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté dans l’effort de transformer le monde et d’améliorer la vie des gens. En répondant aux besoins de santé de ceux qui sont désavantagés, marginalisés, non couverts par le système de santé, on améliorera pour tous l’accès aux services de santé. C’est essentiel pour atteindre la cible de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies et de la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose.

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose est une plateforme pour tous les acteurs pour plaider la collaboration, en discuter et la planifier afin de tenir la promesse que tous puissent bénéficier de services de prévention et de soins de la tuberculose de qualité. ,

Aujourd’hui, l’accès se heurte souvent aux dépenses catastrophiques liées à la maladie, aux consultations, aux séjours dans les structures de soins et au manque de protection sociale. Ceci crée un cercle vicieux de la pauvreté et de mauvaise santé. La transmission de la tuberculose multirésistante ajoute à l’urgence de ces préoccupations.

2. Plos Speaking of Medicine – Pourquoi la Tuberculose est une priorité de recherche

Titre original: Why Tuberculosis is an R&D priority

Speaking of Medicine

Grania Brigden, International Union Against TB and Lung Disease

Il y a eu beaucoup de réactions suite à la publication par l’OMS de la Liste mondiale des bactéries résistantes aux antibiotiques pour guider la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques . Cette exclusion est une opportunité manquée et est problématique car la tuberculose est l’une des premières causes de mortalité et les cas multirésistants sont en augmentation avec près de 500000 cas. Les traitement est long, toxique, cher avec un faible succès thérapeutique. Les leçons peuvent être tirées de la lutte contre la tuberculose comme les systèmes de surveillance, la qualité des médicaments y compris dans les pays à faible revenu, l’implication du secteur privé et le financement.

La tuberculose devrait être incluse car en 2015, sur 21 molécules en cours de recherche, seuls deux étaient à la phase 1 en 2015. Deux antibiotique : bedaquiline et delamanide ont été mis sur le marché mais ils n’améliorent de façon substantielle la durée et le coût du traitement de la tuberculose multirésistante. Les essais cliniques menées par certaines organisations sont chers et nous devons plus que jamais prioriser la TB dans la recherche et le développement. En effet, le nombre de cas de tuberculose multirésistante augmente alors que les financements baissent. On a noté une baisse de 50 millions US$ en 2015, et 620 millions US$ ont été mobilisés et ne représentent que le tiers des besoins.

Le Projet 3P (Push-Pull-Pool) a été développé et utilise une approche collaborative pour mettre en œuvre la recherche et le développement de nouveaux médicaments et pour financer et coordonner le processus. Il est temps d’agir et le soutien de mécanismes de financement innovant de la recherche permettrait de développer de nouveaux traitements accessibles à tous.

3. Banque Mondiale : Investir dans la tuberculose, il est temps de travailler différemment

Titre original : Investing in Health- For tuberculosis, it’s time to do business unusual.

Ronald Upenyu Mutasa

http://blogs.worldbank.org/health/tuberculosis-it-s-time-do-business-unusual

Chaque année, un tiers de personnes qui ont la tuberculose ne sont pas atteints par un dépistage, le diagnostic et le traitement adéquats. Ceci est dû aux barrières de l’offre et de la demande telles que la pauvreté, la stigmatisation et les faiblesses du système de santé (faible qualité des soins).

En réponse, TB-REACH un mécanisme de financement multilatéral soutenu par Global Affairs Canada a documenté des approches innovantes de détection de la tuberculose telles que les cliniques mobiles, l’amélioration du dépistage systématique dans les formations sanitaires et l’intensification du dépistage systématique chez les populations vulnérables – personnes vivant avec le VIH, personnes contact, mineurs…

Une autre innovation est la mise en œuvre d’interventions qui améliorent la demande. En effet, la combinaison de la tuberculose et de la pauvreté entraine les retards d’accès aux soins et la contamination d’autres personnes. Les programmes de protection sociale à travers l’assistance aux ménages affectés par la tuberculose aident à réduire les conséquences financières de la tuberculose sur les ménages et à génère de meilleurs résultats.

Egalement, le financement basé sur les résultats améliore l’offre de soins. Les chèques santé et le soutien nutritionnel peuvent être utilisés pour améliorer le dépistage et l’adhérence au traitement.

La Banque Mondiale a approuvé en 2016 le Projet Southern Africa TB and Health Systems Support (inclut Malawi, Zambie, Mozambique and Lesotho) qui se focalise sur les groupes vulnérables – mineurs ; localités à forte prévalence de tuberculose ; districts frontaliers ; corridors de transports ; zones de migrants ; zones à haute incidence de pauvreté. L’approche du projet est de faire des économies d’échelle à travers des efforts harmonisés, la standardisation des interventions à haut impact, la mobilisation des ressources et la spécialisation dans l’offre de soins.

Le Projet va renforcer les capacités des laboratoires et les accréditer en partenariat avec l’OMS et CDC, introduire les mécanismes de revue régionale, former le personnel et mettre en place des systèmes d’assurance qualité et d’accréditation et promouvoir des centres d’excellence.

Chaque pays a identifié un domaine prioritaire d’excellence à développer. Le Malawi développera la prise en charge communautaire de la tuberculose et la surveillance intégrée. Il s’agit de réduire le temps entre le diagnostic et l’initiation du traitement ; améliorer la gestion des données pour de meilleurs résultats. La vision est l’utilisation de la eSanté, les téléphones portables et les tablettes pour améliorer la surveillance, le suivi et les soins. La Zambie va s’attaquer à la gestion de la tuberculose et des maladies pulmonaires professionnelles dans les mines et les communautés environnantes. La Mozambique développera spécifiquement la prise en charge de la tuberculose multirésistante et la tuberculose chez l’enfant. Le Lesotho va mettre à échelle les services de radiologie mobile, et les approches communautaires de dépistage et de prévention de la tuberculose.

Nous devons innover et expérimenter de nouveaux modèles de prévention et de soins contre la tuberculose pour atteindre les populations marginalisées et collaborer pour leur mise à échelle. Il s’agit aussi de développer des plateformes pour l’apprentissage et l’action pour faire face aux défis transfrontalier et l’épidémie de tuberculose.

4. Fonds Mondial – Tuberculose multirésistante: une menace mondiale à la santé

Titre original: Drug-resistant TB: A Growing Global Health Threat

Jon Lomøy Director General of the Norwegian Agency for Development Cooperation (Norad)

Mark Dybul, Executive Director of the Global Fund

https://www.theglobalfund.org/en/blog/2017-03-29-drug-resistant-tb-a-growing-global-health-threat/

Pour atteindre l’objectif d’élimination de la tuberculose en 2030, nous devons stopper la dissémination de la tuberculose multirésistante. L’élimination de la tuberculose ne va pas seulement sauver des millions de vies dans les pays pauvres, elle va aussi améliorer la sécurité sanitaire de pays riches. En effet, les maladies n’ont pas de frontières et un tuberculeux peut transmettre la maladie à 10-15 personnes au cours de sa vie.

Le Rapport Mondial sur la Tuberculose 2016 montre qu’elle représente la première cause de mortalité due à une maladie infectieuse. La prise en charge de la tuberculose nécessite d’importants moyens financiers pour les systèmes de santé et les familles. Un ménage peut dépenser plus de 20% de ses revenus pour le traitement d’un cas de tuberculose et 9,6 millions de jours de travail sont perdus chaque jour en Afrique du Sud. Des efforts substantiels ont été accomplis au cours des dernières années et entre 2000 et 2015, le traitement de la tuberculose a permis d’éviter 49 millions de décès.

Toutefois, nous devons investir plus. Le Fonds Mondial fournit les deux-tiers des financements dans les pays à moyen et faible revenus. Les gouvernements doivent améliorer leur financement. Il est estimé que 1 US$ investit dans la lutte contre la tuberculose permet de gagner 43 US$ dans le revenu familial et l’économie. Avec plus de ressources, on peut développer de nouveaux outils pour mieux prévenir, dépister et traiter la tuberculose. Les traitements doivent être accessibles aux personnes les plus vulnérables – prisonniers, migrants, réfugiés, mineurs- et des stratégies doivent être mises en place pour garantir leur adhérence. Nous devons aussi mettre à échelle les investissements dans les communautés et développer de nouveaux médicaments pour faire face la tuberculose multirésistante. Il est crucial d’innover pour éviter de perdre les acquis obtenus au cours des deux dernières décennies.

 

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