Par Basile Keugoung
En Afrique sub-saharienne, les systèmes de santé restent faibles en dépit d’importants financements apportés par les Initiatives Globales de Santé pour leur renforcement. Comme l’approche genre dans les années 90, le renforcement des systèmes de santé est devenu aujourd’hui un ‘buzz’ qui permet d’attirer des financements et pour occuper une place dans l’architecture de santé mondiale. Chaque Organisation a donc inscrit le renforcement du système de santé dans son agenda. Toutefois, l’interprétation varie d’une organisation à l’autre.
Exemples de GAVI et du Fonds Mondial
GAVI a fixé comme objectif stratégique relatif aux systèmes de santé de contribuer à renforcer la capacité des systèmes de santé intégrés pour assurer la vaccination. Trois indicateurs relatifs au renforcement des systèmes de santé ont été définis. Il s’agit du taux d’abandon du DTC&-DTC3, la couverture par le DTC3 et enfin l’équité en matière de couverture vaccinale. Les pays reçoivent des fonds pour le renforcement de leurs systèmes de santé. Par exemple, le Bénin et le Cameroun ont reçu plus de 1,9 et 6,9 millions US$ entre 2000-2015 respectivement.
Pour le Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a retenu le renforcement du système de santé comme l’une de ses stratégies. Ici les objectifs sont entre autres de renforcer les composantes du système de santé qui sont pertinentes pour la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, de promouvoir les approches intégrées de planification et d’offre de soins. Un peu plus de 743 millions US$ (2% des financements) ont été dédiés au renforcement des systèmes de santé sur un total de plus de 34 milliards US$. Pour le Bénin, 35,3 millions US$ (12% du financement global) sont alloués au renforcement du système de santé. Le Cameroun par contre n’a pas de reçu de financement pour le renforcement du système de santé.
On constate donc que même s’il y a un consensus que les systèmes de santé forts sont indispensables pour lutter efficacement contre les maladies, peu de ressources y sont consacrées. De plus, ces ressources sont prioritairement orientées vers la lutte contre la maladie spécifique. En effet, si l’on prend les équipements, les gestionnaires du Programme Elargi de Vaccination vont difficilement planifier des équipements qui n’ont pas de lien direct avec la vaccination. On assiste également à la fragmentation des interventions entre les organisations.
Perspectives
Il est crucial que le pays ait son plan de renforcement du système de santé sur lequel les partenaires pourraient s’aligner. Ce plan devrait aller au-delà de la maladie spécifique pour tenir compte des capacités du système de santé à offrir des soins et services de santé de qualité de façon pérenne à l’issue du processus de renforcement. Il ne s’agit plus de se concentrer uniquement sur l’allocation des équipements et des médicaments (en général spécifiques à la maladie) et les formations mais de renforcer tous les niveaux de la pyramide de capacités du système de santé. Pour y parvenir, les bailleurs, les décideurs et les gestionnaires des programmes de santé devraient changer de paradigme. En effet, les conditionnalités de GAVI ainsi que les indicateurs retenus pour l’évaluation du renforcement du système de santé obligent les gestionnaires des programmes de vaccination à se focaliser sur des interventions à court terme pour améliorer la couverture vaccinale dans l’année. Or, le renforcement du système de santé nécessite plus de temps, des synergies et des interventions intégrées.
Conclusion
L’Afrique sub-saharienne a réalisé d’importants progrès au cours de la dernière décennie en matière de santé. Mais ces progrès sont encore insuffisants et fragiles à cause de la faiblesse des systèmes de santé. Cette faiblesse exclue les plus vulnérables de l’accès aux soins de qualité. Suite à l’incapacité des pays d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, il s’avère urgent d’inclure le renforcement des systèmes de santé dans les futurs Objectifs de Développement Durable si l’on veut imprimer une réelle amélioration de la santé des populations dans les pays à faible revenu.
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