Par Basile Keugoung
Dans quelques jours se tiendront en terre africaine deux conférences importantes de santé.
La première se déroulera du 3 au 7 mars 2014 à Yaoundé et est organisée par l’Association Africaine d’Evaluation (AfrEA). Il s’agit de sa septième conférence dont le thème est “Evaluation pour le développement : de l’analyse à l’impact”. AfrEA compte trois catégories de membres : individuels, Associations nationales et institutionnels. La conférence sera précédée d’un atelier de formation de deux jours. Cet atelier couvrira des domaines variés d’évaluation.
La deuxième conférence est organisée du 11 au 13 mars 2014 à Naïrobi au Kenya par l’Association Africaine d’Economie et Politique de la Santé (AfHEA). C’est la 3e édition après le Ghana en 2009 et le Sénégal en 2011. Le thème de la Conférence est “Agenda de santé post-2015 en Afrique et couverture sanitaire universelle : Défis et opportunités”. La conférence sera également précédée par un jour de formation sur les analyses de coût-efficacité organisée par l’Université de Washington et sur les principes d’évaluation économique par la NICE.
Ce sont de grandes perspectives de partage d’expériences et de communications scientifiques organisées en Afrique. Les thématiques des deux conférences sont d’ailleurs très intéressantes car elles couvrent des domaines pertinents des systèmes de santé. En plus, elles se tiennent à un an de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement de 2015. Les pays auront à évaluer le chemin parcouru entre 1990 et 2015. En même temps, il faudrait analyser les politiques mises en place et leur efficacité, identifier les raisons de succès ou d’échec. L’agenda d’après 2015 est crucial. Des réformes des systèmes de santé seront nécessaires. La Conférence de Dakar sur le district sanitaire a jeté les bases pour le futur. Tout en réaffirmant la force du district de santé, elle a proposé 12 actions prioritaires de renforcement des districts de santé pour qu’ils répondent effectivement aux besoins des populations.
Nous partagerons avec vous les leçons des deux conférences. Les décideurs et les managers des systèmes de santé devraient mettre en œuvre les résultats de ces fora. Si l’information, le savoir ou l’expertise étaient peu disponibles il y a quelques décennies en Afrique, aujourd’hui ce vide est de plus en plus comblé par les africains eux-mêmes.
Il sera de plus en plus difficile de dédouaner les décideurs et les managers des systèmes de santé si les objectifs de santé ne sont pas atteints car les solutions efficientes sont aujourd’hui connues, les stratégies de mises en œuvre décrites et il ne reste que de faire les réformes nécessaires pour s’aligner à la politique de performance.