Cette semaine, nous portons une attention particulière à deux importantes Conférences régionales qui se tiendront à Dakar en octobre et à Ouagadougou en décembre.

Bonne lecture

L’Equipe éditoriale

 

Editorial- Quelles perspectives pour le district et l’accès aux soins en Afrique sub-saharienne ?

 

Par Basile Keugoung

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Politiques et financement de la santé

 

1. Global Fund news – Nordic Countries Pledge $750 Million to the Global Fund

http://www.theglobalfund.org/en/mediacenter/newsreleases/2013-09-05_Nordic_Countries_Pledge_USD_750_Million_to_the_Global_Fund/

Par Morris Kouame

La réunion dite de haut niveau sur le VIH/Sida tenue lors de l’Assemblée générale des Nations unies de juin 2011 (HLM)  a été l’occasion de dresser le bilan des progrès accomplis en matière de lutte contre la pandémie du VIH/sida, de faire le point des défis et de dessiner les perspectives d’une stratégie de lutte contre le VIH/sida pour les années à venir. Un engagement mondial y a été pris pour parvenir à un résultat de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida en 2015. Cependant, l’une des préoccupations majeures pour atteindre ces engagements passe par une mobilisation de ressources financières suffisantes. Cette cause est voie d’être prise  en compte. En effet, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vient de bénéficier d’un engagement de 750 millions de dollars de la part des pays nordiques pour une vaincre ces trois maladies infectieuses. Cette annonce a été faite à Stockholm le 4 Septembre dans une déclaration commune par la Suède, la Norvège, la Finlande, le Danemark, l’Islande et les États-Unis. Cet engagement des pays nordiques, selon le Dr Nafsiah Mboi, président du conseil d’administration du Fonds mondial, démontre de la vision de clairvoyance de ces pays et constitue un leadership extraordinaire qui pourra inspirer d’autres donateurs à joindre ces efforts. Il convient de mentionner que les pays nordiques ont été de fervents partisans du Fonds mondial depuis sa création en 2002. La déclaration a également salué les réformes récentes et les résultats obtenus par le Fonds mondial. Nous espérons que ces ressources seront utilisées efficacement pour inverser la tendance des trois maladies.

 

2. Le Monde Diplomatique : Comment la santé est devenue un enjeu géopolitique

Par Dominique Kerouedan

Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/KEROUEDAN/49326

Ni l’altruisme ni la philanthropie n’expliquent la préoccupation des grandes puissances pour la santé mondiale. Mais plutôt des intérêts tantôt sécuritaires, tantôt économiques ou géopolitiques. Néanmoins, l’Europe pourrait mieux utiliser les fonds octroyés aux institutions internationales. La priorité revient à l’Afrique francophone, où se concentrent les défis des décennies à venir.

En 2000, 193 Etats membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) et 23 organisations internationales se fixent huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : atteindre, d’ici à 2015, des « niveaux de progrès minimum » en matière de réduction de la pauvreté, de la faim, des inégalités, et d’amélioration de l’accès à la santé, à l’eau potable ainsi qu’à l’éducation.

D’emblée, Mme Gro Harlem Brundtland, alors directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), identifie une priorité : dégager des financements à la hauteur du défi. Elle confie à M. Jeffrey Sachs, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, la commission « Macroéconomie et santé » visant à accroître les investissements en faveur de la réalisation rapide des OMD dans la santé.

Entre 2000 et 2007, les financements mondiaux des pays en développement, provenant de partenariats public-privé associant le secteur industriel et commercial, notamment les fabricants de vaccins et de médicaments, ont été multipliés par quatre – par trois pour la période 2001-2010, atteignant un pic de 28,2 milliards de dollars en 2010. Les fonds américains publics et privés en constituent la plus grande part. La Fondation Bill et Melinda Gates a donné à elle seule près de 900 millions de dollars en 2012. L’Afrique aurait reçu 56 % des financements en 2010. L’aide mondiale au développement a augmenté de 61 % sur cette période, pour atteindre 148,4 milliards de dollars en 2010.

 

Paludisme

 

3.  Guardian Global Development professionals network – lLs médicaments sont inefficaces: exposition aux médicaments antipaludiques faux et de mauvaise qualité

Titre original : The drugs don’t work: exposing fake and substandard antimalarials

Jasson Urbach;

http://www.theguardian.com/global-development-professionalstnetwork/2013/sep/02/fake-and-substandard-drugs

Par Laure Fotso

La lutte contre la résistance antipaludéenne passera par un meilleur contrôle des frontières et de la réglementation, ainsi qu’à la limitation de l’usage de la chloroquine et de la sulfadoxine pyriméthamine (SP) dans le traitement du paludisme.

L’usage des thérapies combinées à base d’artémisinine ou ACT est la meilleure option pour lutter contre la résistance. Seulement, elle exige l’arrêt de l’utilisation de l’artémisinine en monothérapie. C’est ainsi qu’en janvier 2006, l’OMS a fait appel à des fabricants pharmaceutiques de cesser la production de ces médicaments. Seulement, le Rapport mondial de l’OMS sur le paludisme en  2012 ; fait remarquer que malgré la régression du problème, il demeure : La plupart des pays qui autorisent la commercialisation de ces médicaments sont en Afrique (8/15), alors que la plupart des fabricants sont en Inde (28 en tous).

A cet effet, Jasson Urbach propose quelques solutions pour faire face à cette situation :

1 . Les gouvernements devraient améliorer le contrôle des frontières : En raison de la porosité de ses frontières, la région de Pailin au Cambodge a été celle dans laquelle les premiers signes de résistance à la chloroquine et la SP ont émergé : les patients ayant reçu l’artémisinine prennent 84 à 96 heures pour éliminer le parasite au lieu des typiques 48 heures.

2 . Les fabricants peuvent développer un système anti-fraude sur des emballages et des certificats : Les mesures de protection initiale telles que l’introduction de la marque déposée et des systèmes d’emballage inviolables montrent leurs limites. De récents efforts ont porté sur les systèmes de sérialisation de masse, basées sur l’usage des codes à barres ou de panneaux de grattage simples, prometteurs pour la réplication généralisé.

3 . Les entreprises peuvent développer des technologies de détection des drogues : C’est le cas d’un système développé au Ghana, en Inde et aux États-Unis ; qui actuellement, est  offerts à travers l’Afrique et l’Asie. Il consiste à vérifier l’authenticité du produit via les SMS envoyé à partir des téléphones mobiles sont devenus presque omniprésents dans les pays en développement.

4 . Les organismes de régulation peuvent rationaliser les processus d’enregistrement : Face à la grande bureaucratie internationale, qui revient très coûteuse aux producteurs légitimes, il est suggéré une harmonisation rigoureuse et des inscriptions sur une base régionale pour un meilleur contrôle. Le prix à payer pour préserver les meilleurs traitements contre le paludisme grâce à une meilleure police de drogue serait donc minimisé.

5 . La communauté internationale peut s’unir et s’engager à la question : Le système juridique actuel est truffé de nombreuses failles permettant aux contrefacteurs de médicaments de s’en sortir avec ce qu’ils font. Un traité mondial, à l’instar du traité ratifié il y a une décennie sur l’interdiction de la contrefaçon de la monnaie  aiderait à combler les vides juridiques et de normaliser le traitement juridique des criminels dont le commerce est beaucoup plus meurtriers que ceux qui fabriquent la fausse monnaie.

 

4. Lancet (Comment) – Le développement socioéconomique pour lutter contre le paludisme, et au-delà.

Titre Original Socioeconomic development to fight malaria, and beyond

Jürg Utzinger, Marcel Tanner

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2813%2961211-8/fulltext

Par Gaston Wamba

La relation intime entre le paludisme et la pauvreté a été reconnue il y a des siècles d’où la notion: le paludisme est une des maladies de la pauvreté. Les liens causaux entre malaria et pauvreté ont été suggérés après la découverte du parasite du paludisme et son mode de transmission en 1897. Mais la relation causale entre la malaria et la pauvreté est faible, ceci à cause de la complexité des facteurs de la pauvreté, la malaria et son épidémiologie, et ses effets sur la santé dans les différents groupes socioéconomiques entre autres. La Commission Macroéconomie et Santé souligne que l’investissement en santé promeut le développement économique et réduit la pauvreté.

En ce qui concerne le paludisme, une analyse de régression a révélé les taux annuels de croissance économique de 1.3% plus bas dans les pays avec un taux de morbidité palustre très élevé que dans les pays avec un faible taux de morbidité palustre. Ces découvertes fournissent un levier pour renforcer les stratégies de contrôle et d’élimination du paludisme tel que dispose dans le Plan d’Action global de lutte contre le paludisme de 2008. On aura aussi besoin des effets économiques du paludisme sur les ménages pour approfondir notre compréhension et guider les interventions sociales et sanitaires au niveau local et national.

Dans le Lancet, Lucy Tusting et al. ont apporté un éclaircissement sur l’association risque de paludisme et statut socioéconomique. Cette étude qui a été basée sur les enfants âgés d’au plus 15 ans, démontre que le paludisme confirmé ou clinique se retrouve 2 fois plus chez les enfants avec un statut socioéconomique défavorable que chez ceux plus nantis. Il faudrait penser au développement socioéconomique dans les zones où le paludisme est encore endémique, comme complément aux activités spécifiques de lutte.

Néanmoins, cette association négative entre risque paludisme et faible statut socioéconomique ne doit pas encore être généralisée, à cause du fait que :

1- Seuls les rapports en anglais de 1980 à mi 2011 ont été inclus dans l’étude ;

2- La force de l’évidence tirée des études d’observation est plus faible, bien que les conclusions d’autres méta-analyses renforcent les conclusions des enquêteurs ;

3- Les limitations méthodologiques, les auteurs n’ont pas montré d’autres maladies, handicaps et problèmes sanitaires coexistant dans les zones d’endémie palustre, et n’ont pas non plus évalué les inégalités socioéconomiques qui existent entre les demandeurs de soins.

4- L’infection par plusieurs autres espèces de parasite est une norme dans les pays en voie de développement et plusieurs autres facteurs contribuent à l’association risque de paludisme, autres maladies et autres problèmes de santé, avec le statut socioéconomique.

L’auteur est en accord avec Tusting et al. et est convaincu  que les investissements qui supportent le développement socioéconomique dans les zones d’endémie palustre auront un effet bénéfique sur la lutte contre le paludisme, mais aussi sur les autres maladies liées à la pauvreté comme les Maladies Tropicales Négligées. Cette action requiert toutefois une intervention multisectorielle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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