L’éditorial de cette semaine porte sur les nouvelles directives de l’OMS concernant l’initiation de la trithérapie en cas d’infection par le VIH. Ensuite, nous reprenons un article du BMJ sur le sujet. L’expérience du Rwanda sur le contrôle des médicaments est présentée.

Bonne Lecture

L’Equipe éditoriale

 

Editorial : De nouvelles directives pour l’initiation précoce de la trithérapie

Par Basile Keugoung

Lire ici

 

VIH/SIDA

1. BMJ (news) – L’accès aux antirétroviraux doit être élargi

Titre original : Access to HIV drugs should be widened, says WHO

Anne Gulland;

http://www.bmj.com/content/347/bmj.f4172

Par Basile Keugoung

Les antirétroviraux pour la prise en charge des personnes infectées par le VIH devraient être donnés précocement selon les nouvelles directives de l’OMS. Selon ces directives, la trithérapie doit débuter si les CD4 sont inférieurs à 500 cellules/mm3 même si le patient est symptomatique ou pas. Ceci annule les recommandations de 2010 qui proposaient de commencer la trithérapie à moins de 350 CD4/mm3.

Egalement, indépendamment du stade de l’infection VIH, tous les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les patients ayant un partenaire séronégatif devront être mis sous trithérapie.

L’OMS estime que si ces directives sont mises en œuvre, au moins 3,5 million de décès pourraient être évités d’ici 2025. L’OMS recommande également l’utilisation d’une dose unique journalière de tenofovir+lamivudine+efavirenz.

En 2012, 9,7 million de personnes dans les pays à faible et moyen revenu prenaient les antirétroviraux. Environ 4,2 million de vies ont été sauvées au cours de la dernière décennie près de 800000 infections de la mère à l’enfant ont été évitées.

 

2. NEJM (review article) – La santé mentale et l’agenda mondial

Titre original : Mental Health and the Global Agenda

Anne E. Becker et al.;

http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra1110827

Par Basile Keugoung

Plus de 75% de personnes ayant une maladie mentale grave n’ont pas accès au traitement dans les pays à faible revenu. Et pour ceux qui ont accès au traitement, il n’y a pas assez de données pour évaluer la qualité et l’efficacité du traitement. Ceci est dû entres autres à l’insuffisance du personnel de santé, à la qualité de la formation, aux modèles d’offre de soins inadéquats, à l’absence de volonté politique, à l’insuffisance de la recherche, de la formation et des infrastructures. Toutes ces difficultés ne peuvent être résolues de façon isolée.

Il faudrait :

– Développer la capacité clinique

– Mettre en place les nouveaux modèles de prise en charge des patients

– Créer un agenda de recherche sur la santé mentale

– Offrir un accès équitable aux soins

La santé mentale est une priorité dans l’agenda de santé au niveau mondial. Il reste que les pays mettent en œuvre ces objectifs pour que les aspirations deviennent les réalités pour les populations.

 

Politiques et financement de la santé

3. Plos – Combattre les médicaments de mauvaise qualité et falsifies : une vue du Rwanda

Titre original: Combatting Substandard and Falsified Medicines: A View from Rwanda

Agnes Binagwaho et al.;

http://www.plosmedicine.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.1001476;jsessionid=766789676A752646774F6E4FA06ED688

Par Basile Keugoung

Les médicaments de faible qualité ou falsifiés sont des défis majeurs pour la santé mondiale, sont une cause de morbidité et de mortalité et facilitent l’émergence de souches microbiennes résistantes.

Dans une étude récente, le Rwanda était le pays d’Afrique qui avait la plus faible prévalence de faux médicaments antituberculeux. Sur 713 échantillons de rifampicine et isoniazide collectés dans les pharmacies des formations sanitaires de 19 villes dans 17 pays africains, 65 (9,1%) échantillons avaient une quantité insuffisante de principe actif. Parmi ceux-ci, 28% n’avaient pas de principe actif 72% étaient falsifiés ou insuffisants.

Le Rwanda a mis en place une réglementation et des mesures techniques pour garantir la qualité de l’approvisionnement en médicaments y compris des antituberculeux. Les contrats d’achat de médicaments signés par le Ministère de la santé ne sont signés qu’avec les firmes certifiés par l’OMS pour les bonnes pratiques. Ces aux efforts mis en œuvre ont permis de prévenir l’entrée de faux médicaments dans le pays.

En 2011, les Directives du système d’information sur la pharmacovigilance et les médicaments ont été adoptées. Les comités de pharmacovigilance ont été formés dans les 469 centres de santé et les 42 hôpitaux de district. Le Ministère de la santé, de concert avec la police et les douanes effectuent des contrôles de qualité en testant des échantillons de chaque groupe de médicaments importés et ou pris au hasard dans les formations sanitaires.

La lutte contre les faux médicaments ne peut être menée efficacement par un seul pays. Les auteurs souhaitent que l’OMS prenne le leadership pour l’adoption d’un traité pour lutter contre la fabrication et la commercialisation de médicaments de faible qualité ou falsifiés.

 

 

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