Par Basile Keugoung

L’OMS a publié de nouvelles directives pour l’initiation de la trithérapie chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA. En effet, de nombreuses études ont montré l’impact positif de la trithérapie sur la réduction de la transmission du VIH, la baisse des infections opportunistes et l’amélioration de la qualité de vie. En plus, la récupération des patients symptomatiques mis sous traitement était plus difficile s’ils étaient à un stade avancé de la maladie.
Les nouvelles directives 2013 de l’OMS recommandent une initiation plus précoce de la trithérapie chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ainsi, les patients ne devraient plus attendre d’avoir moins de 350 CD4/mm3.
Chaque personne infectée par le VIH devrait débuter la trithérapie s’il a moins de 500 CD4/mm3. Certains pays tels que l’Algérie, l’Argentine et le Brésil offraient déjà la trithérapie à toute personne ayant moins de 500 CD4/mm3. En plus, tous les enfants de moins de 5 ans séropositifs, les femmes enceintes et allaitantes séropositives, et les patients séropositifs dont le partenaire est séronégatif devraient être mis sous trithérapie indépendamment du taux de leur CD4.
L’OMS souligne que l’adoption de cette recommandation par tous les pays permettrait de réduire les nouvelles infections, la morbidité et la mortalité des personnes déjà infectées.
Ces nouvelles directives constituent un appel aux gouvernements des pays à faible revenu en général et surtout des pays d’Afrique sub-saharienne lourdement touchés par la pandémie du VIH/SIDA.
Dans certains de ces pays, des ruptures de stock et/ou des commandes insuffisantes de médicaments antirétroviraux ne permettent de couvrir les besoins des personnes dont le taux de CD4 est inférieur à 350, ni à toutes les femmes enceintes séropositives ou aux enfants. Les nouvelles directives augmentent la cible à mettre sous traitement et par conséquent en médicaments, en intrants, en personnel, en système d’information sanitaire…, bref en ressources. Dans certains pays, la prise en charge antirétrovirale est encore hospitalo-centrée. Il est clair que les hôpitaux seuls ne seront pas capables de suivre dans chaque district les milliers de personnes qui auront besoin de prendre toute leur vie les médicaments.
Le premier défi est certes financier. Toutefois, les problèmes d’organisation de soins restent la contrainte majeure. Qui initiera la trithérapie chez la femme enceinte ou l’enfant de moins de 5 ans séropositif ? Le système d’information mis en place par les programmes de lutte contre le VIH/SIDA sanitaire parallèle et contenant une quantité importante d’indicateurs devrait-il être maintenu ? Comment les partenaires techniques et financiers devraient réagir pour renforcer le financement déjà insuffisant aujourd’hui ?
Telles sont là quelques-unes des questions qui émanent de ces nouvelles directives. Il est temps que les programmes nationaux deviennent plus efficients pour faire face aux besoins toujours croissants des populations et que des synergies soient développées pour plus d’efficacité.

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