Cette semaine, Bangaly Doumbouya nous propose un éditorial sur les stratégies mondiales de lutte contre le tabagisme. Ensuite, nous avons sélectionné des articles sur la Facilité Mondiale d’accès aux Médicaments antituberculeux (FMM), la santé infantile, l’allaitement maternel en Chine et les marqueurs infectieux chez les donneurs de santé, et enfin le rôle de l’OMS dans la lutte contre les maladies non transmissibles.

Bonne Lecture

Pour L’Equipe éditoriale, Basile Keugoung

 

Editorial – Journée mondiale sans tabac: Interdire la publicité, la promotion et le parrainage pour réduire le tabagisme

Par Bangaly Doumbouya

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Tuberculose

1. Lancet – La facilité mondiale d’accès aux médicaments et son rôle dans le marché des antituberculeux

Nimalan Arinaminpathy et al.;

Titre original: The Global Drug Facility and its role in the market for tuberculosis drugs

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(13)60896-X/fulltext

Par Basile Keugoung

La Facilité Mondiale d’accès aux Médicaments (FMM) a été lancée en 2001 pour aider à l’approvisionnement en médicaments antituberculeux de qualité et à coût abordable à travers le Partenariat Halte à la Tuberculose. En 2011, la FMM a assuré 35% des traitements de première ligne. Cet appui se fait à travers des financements aux pays pauvres ou l’approvisionnement direct de médicaments. En 2011, les achats de médicaments antituberculeux ont excédé 122 million US$ grace au partenariat avec le Fonds Mondial, et sur une base intermittente avec l’OMS Panaméricaine, l’UNDP, la coopération britannique, l’UNITAID et l’USAID.

L’appui de la FMM aux pays inclue l’allocation et la délivrance des médicaments de qualité à un coût abordable, l’assistance technique dans l’approvisionnement, la gestion et la distribution de médicaments, le suivi et l’évaluation du programme. La FMM joue un rôle d’intermédiaire entre les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose, les bailleurs et les firmes pharmaceutiques en consolidant la demande et les ressources allouées par les bailleurs. Ceci permet d’avoir un marché stable pour

Les firmes pharmaceutiques et des prix abordables pour les pays.

L’une des faiblesses de la FMM est qu’elle ne travaille qu’avec les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose, excluant ainsi le secteur privé qui aurait pu jouer un rôle important. Or la qualité des médicaments achetés en dehors de la FMM n’est pas garantie et il existe des médicaments contrefaits sur le marché. Ceci peut générer des échecs thérapeutiques et des résistances. Dans la région OMS AFRO, 21% des antituberculeux ne passent pas par la FMM.

En dépit d’importants progrès réalisés, des défis persistent pour offrir un accès universel et permanent aux antituberculeux de qualité à un coût abordable. Une action concertée est indispensable pour atteindre cet objectif. Elle passe par la réduction de la fragmentation des financements publics.

 

Santé infantile

2. OMS – Déterminants de la réduction du retard de croissance infantile au Cambodge: analyse des données recueillies au cours de trois enquêtes démographiques et sanitaires

Auteurs : Nayu Ikeda, Yuki Irie & Kenji Shibuya

Source: http://www.who.int/bulletin/volumes/91/5/12-113381.pdf

Titre : Determinants of reduced child stunting in Cambodia: analysis of pooled data from three Demographic and Health Surveys

Par Bangaly Doumbouya

L’objectif de cet article est d’évaluer comment les changements dans les déterminants socio-économiques et de santé publique peuvent avoir contribué à la réduction de la prévalence du retard de croissance chez les enfants cambodgiens de 2000 à 2010.

Un échantillon national représentatif de 10 366 enfants de moins de 5 ans a été obtenu à partir de données recueillies lors d’enquêtes transversales effectuées au Cambodge en 2000, 2005 et 2010. Les auteurs ont utilisé un modèle multivarié logistique hiérarchique pour examiner l’association entre la prévalence du retard de croissance infantile au fil du temps et certains déterminants. Ils ont évalué les changements de prévalence du retard de croissance en 2010, qui auraient pu être obtenus grâce à des améliorations continues des indicateurs de santé publique.

Le retard de croissance des enfants a été associé au sexe de l’enfant et à l’âge, au type de naissance, à la taille de la mère, à l’indice de masse corporelle de la mère, aux intervalles par rapport à la naissance précédente, au nombre de membres du foyer, au score de l’indice de richesse du ménage, à l’accès à des installations sanitaires améliorées, à la présence de diarrhées, à l’éducation des parents, au tabagisme de la mère et à la naissance de la mère pendant la famine des Khmers rouges. La réduction de la prévalence du retard de croissance au cours de la dernière décennie peut être attribuée à l’amélioration de la richesse des foyers, à la couverture santé, à l’éducation parentale, à l’espacement des naissances et à la baisse du tabagisme maternel. La prévalence du retard de croissance aurait pu être davantage réduite en intensifiant la couverture des services de santé améliorés, le rallongement des intervalles entre les naissances et l’élimination du tabagisme maternel.

En conclusion, les auteurs estiment que le retard de croissance des enfants au Cambodge a diminué en raison du développement socio-économique et de l’amélioration de la santé publique. Des interventions politiques efficaces en matière de couverture sanitaire, d’espacement des naissances et de tabagisme maternel, ainsi que la croissance économique équitable et l’éducation sont les clés d’une amélioration continue de la nutrition de l’enfant.

 

Allaitement maternel

3. OMS – Taux d’allaitement maternel en Chine centrale et occidentale en 2010: implications pour la santé de l’enfant et de la population

Auteurs : Sufang Guo et al.

Titre: Breastfeeding rates in central and western China in 2010: implications for child and population health

Source : http://www.who.int/bulletin/volumes/91/5/12-111310.pdf

Par Bangaly Doumbouya

Il s’agissait pour les auteurs, de décrire les pratiques d’allaitement maternel dans la Chine rurale en utilisant des indicateurs recommandés au niveau mondial et en les comparants avec les usages des pays voisins et des grandes économies émergentes.

Une étude transversale a été menée, sur base communautaire, auprès de 2354 enfants âgés de moins de 2 ans, répartis dans 26 comtés ruraux pauvres de 12 provinces du centre et de l’ouest du pays. Les corrélations entre les indicateurs d’allaitement infantile et du jeune enfant et les variables socio-économiques, démographiques et des services de santé ont été explorées et les taux ont été comparés avec les données les plus récentes en provenance de Chine et d’autres pays.

Dans l’ensemble, 98,3% des nourrissons avaient été nourris au sein. Cependant, seulement 59,4% avaient bénéficié d’un allaitement précoce (c’est-à-dire au cours de la première heure après la naissance), seuls 55,5% et 9,4% avaient poursuivi l’allaitement maternel pendant respectivement 1 et 2 ans et seulement 28,7% des nourrissons âgés de moins de 6 mois avaient été exclusivement nourris au sein. L’initiation précoce de l’allaitement maternel a été positivement corrélée à au moins cinq consultations prénatales (odds ratio ajusté ORa: 3,48; P<0,001) et négativement corrélée à la naissance par césarienne (ORa: 0,53; P<0,001) ou en hôpital d’aiguillage (ORa: 0,6; P=0,014). L’allaitement maternel exclusif chez les enfants âgés de moins de 6 mois a été associé positivement à une naissance dans un hôpital d’aiguillage (ORa: 2,22; P<0,05). L’allaitement n’a pas été associé à l’âge ni à l’éducation de la mère, ni même à l’ethnicité ou au niveau de richesse du foyer. L’étude a révélé des taux d’allaitement exclusif et continu généralement plus faibles que dans d’autres pays.

Les auteurs ont conclu que malgré les efforts pour promouvoir l’allaitement maternel en Chine, les taux restent très faibles. Ils estiment qu’un engagement visant à améliorer l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est nécessaire afin de réduire le taux de mortalité et de morbidité dans cette catégorie de la population.

 

Transfusion et infections

4. AIRN – Prévalence des marqueurs infectieux chez les donneurs de sang en milieu rural. Cas de l’hôpital général de référence de Kamina

Auteurs : Michel Kabamba Nzaji, Benjamin Kabyla Ilunga

Source : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_132_0213

 Par Bangaly Doumbouya

La transmission des agents infectieux comme le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), l’hépatite B (HBV), l’hépatite C (HCV) et la syphilis représente la plus grande menace pour la sécurité transfusionnelle du receveur. Cette étude visait à déterminer la séroprévalence des marqueurs infectieux en vue de contribuer à l’amélioration de la sécurité transfusionnelle par la sélection des donneurs.

L’étude a consisté en une analyse rétrospective des dossiers des donneurs de sang couvrant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2008.

La séroprévalence globale du VIH, VHB, VHC et la syphilis était respectivement de 2,9 %, 1,6 %, 0,2 % et 0,2 %. Nous avons constaté une séroprévalence élevée dans les tranches d’âge de 16 à 25 ans et de 46 à 55 ans ; ainsi que de 16 à 25 ans pour la syphilis.

Ces résultats confirment la présence de l’infection par le virus de l’hépatite B à Kamina et donnent une première idée de la circulation du virus de l’hépatite C, du VIH/sida ainsi que de la syphilis au sein de la population de donneur de sang. Par conséquent, une sélection et un dépistage rigoureux des donneurs de sang sont fortement recommandés pour assurer la sécurité du sang pour le receveur.

 

Maladies non transmissibles

5. BMJ (news) – L’OMS accepte de créer un comité sur les maladies non transmissibles

Titre original: WHO agrees to set up body to act on non-communicable diseases

Anne Gulland;

http://www.bmj.com/content/346/bmj.f3483

Par Basile Keugoung

Les acteurs de 194 pays ont décidé de mettre un plan global de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles. Ainsi, 9 objectifs et 25 indicateurs pour réduire d’ici 2025 les facteurs de risque associés à 4 principales maladies non transmissibles : maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, cancer et diabète. Les mesures incluent la réduction de 10% de la consommation d’alcool, le traitement d’au moins 50% de personnes à risque d’AVC, l’approvisionnement de médicaments essentiels à 80% des personnes qui ont besoin.

En 2011 et 2012, la communauté internationale avait déjà fixé des objectifs pour la lutte contre les maladies non transmissibles. En 2008, près de 63% des 57 million de décès enregistrés dans le monde étaient dus aux maladies non transmissibles. Les maladies cardiovasculaires représentent 48% des maladies non transmissibles, suivi des cancers (21%), des maladies respiratoires chroniques (12%), et du diabète (3,5%).

Ainsi, d’ici la fin 2013, l’OMS mettra en place un mécanisme de coordination et de promotion de l’engagement de la lutte contre les maladies non transmissibles à l’échelle mondiale, à travers la coopération internationale, la collaboration et la redevabilité des détenteurs d’enjeux.

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