A trois ans de l’échéance pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les experts sont unanimes que même si des progrès notables seront réalisés par quelques pays, la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne n’atteindront malheureusement pas ces Objectifs. Et l’après OMD se discute déjà sur la scène politique mondiale.

Mais avant de fixer de nouveaux objectifs, il serait important d’évaluer de façon détaillée le niveau d’atteinte des OMD actuels, d’identifier les facteurs qui ont entravé leur réalisation et enfin de tirer les leçons qui guideront la mise en œuvre de futurs objectifs mondiaux de santé. Sinon le risque serait comme cela a été par le passé d’aller d’objectifs non atteints en objectifs qui ne seront pas aussi atteints dans les pays à faible revenu.  Malheureusement, les pauvres payent un lourd tribut de cette situation par une forte morbidité et mortalité qui sont pourtant évitables. Les OMD seraient alors classés comme les ‘Soins de santé primaires d’Alma Ata’ ou la ‘Santé pour tous en l’an 2000’ ou des ‘Objectifs de 15% d’Abuja’ au panthéon des politiques mondiales de santé qui sont restées inachevées.

En Afrique sub-saharienne, cette évaluation pourrait aboutir d’ailleurs à la reconduction des OMD. En effet, il serait essentiel de réduire la forte mortalité maternelle et infantile, de contrôler le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, d’éliminer l’extrême pauvreté source de sous-développement, et enfin d’offrir un accès universel aux services sociaux essentiels. D’autres objectifs pourraient ensuite s’ajouter à la liste actuelle, par exemple réduire les émissions des gaz à effets de serre pour éviter le réchauffement climatique, ou encore renforcer le financement en matière de santé. En termes de financement, on pourrait fixer la proportion du PIB que les pays riches devront allouer à l’aide au secteur santé et la proportion du budget public des pays pauvres dédié à la santé.

Les OMD post-2015 devraient donc se décliner pour chaque pays à un plan sectoriel cohérent OMD qui analyse les difficultés et les défis à surmonter, le processus de mise en œuvre des interventions, les modalités de financement (local, national et international) et les mécanismes d’évaluations régulières. Cette analyse permettrait de constater la faiblesse actuelle des systèmes de santé et par conséquent leur incapacité à délivrer des soins de santé de qualité ou à offrir un accès universel aux soins. Or ces deux conditions sont indispensables pour atteindre les OMD ou n’importe quel objectif de santé.

Ainsi, la couverture maladie universelle serait le socle des OMD post-2015. Les modalités d’atteinte de cette couverture universelle seront fonction de chaque pays et devraient plusieurs mécanismes de financement : les financements publics, les co-paiements directs, les prépaiements, l’aide internationale et des gratuités ciblées.

Les débats des OMD post-2015 doivent être engagés aujourd’hui pour garantir une plus grande appropriation pas seulement par les leaders politiques mais également par tous les acteurs locaux, nationaux et internationaux des systèmes de santé.

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