Editorial- La rentrée scolaire

Par Basile Keugoung – Lire ici

 

Ecological public health

 

1.     BMJ (Analysis) – Pourquoi les pouvoir des entreprises est une priorité de santé publique?

Titre original : Why corporate power is a public health priority

Gerard Hastings;

http://www.bmj.com/content/345/bmj.e5124

L’auteur relève que les travaux de santé publique du Pr Richard Doll nous donnent deux leçons pour la santé publique : i) que nous devons tout faire pour éradiquer la prise du tabac ; ii) que le système économique a de profondes tricheries souvent ignorées et cause des dégâts parfois supérieurs à ceux du tabac. Les deux sont intimement liés.

Le tabac est encore présent parce que le système économique continue d’en produire. Ceci est similaire aux autres épidémies industrielles telles que l’alcool et l’obésité. Du fait de la promotion, de la distribution, du développement de nouveaux produits, de la publicité, il y a une surconsommation qui affecte négativement notre santé. La conséquence est une escalade de maladies telles que le cancer, les maladies cardiaques, la cirrhose et le diabète. Les effets sont un développement de nouveaux produits ciblant les riches dans le secteur pharmaceutique. Sur 1400 nouveaux médicaments développés entre 1975 et 1999, seuls 13 médicaments étaient destinés au traitement et à la prévention de maladies tropicales et trois médicaments  pour le traitement de la tuberculose. En 2000 par exemple, 8 nouveaux médicaments étaient développés contre la dysfonction érectile et 7 nouveaux médicaments contre la calvitie.

Un autre élément important est la recherche des intérêts financiers pour l’entreprise plutôt que le consommateur. La valorisation des marques influence le comportement des consommateurs y compris des médecins qui prescrivent les médicaments.

L’objectif des industries est d’atteindre le plus de personnes à travers des campagnes et de s’assurer que les consommateurs payent leurs produits. L’alcool coule à flot aussi bien dans les pays riches que pauvres. Souvent les pauvres sont ciblés par les industries du tabac à travers des prix promotionnels. En plus, les industries ont des influences politiques et sociales à travers le financement de l’éducation ou des services de santé pour faire croire qu’ils ne constituent pas le problème principal.

Basile Keugoung

 

Approche genre et Santé reproductive

 

2.     Lancet (Editorial) –Ouvrir la porte sur les violences liées au genre

Titre original: Opening the door on gender-based violence

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(12)61387-7/fulltext

commentaire rédigé par Jeanne Tamarelle

 

Qu’entend-on par violences fondées sur l’appartenance à un genre ? La première image qui vient à l’esprit est celle des violences domestiques, et plus souvent des hommes envers les femmes. Mais ce ne sont pas les seules violences : la mutilation génitale, le viol comme tactique de guerre ou les suicides pour une question d’honneur sont également des exemples de violences fondées sur l’appartenance à un genre.

Ces violences pèsent sur les individus, et les empêchent ainsi de former pleinement partie de la société, en particulier pour les femmes dont le poids dans la société n’est pas toujours le même que celui d’un homme. Et comme les victimes de ces violences sont de fait isolées de la société, ces violences fondées sur l’appartenance à un genre passent inaperçues, et une chape de plomb pèse sur les victimes, les réduisant ainsi au silence.

Mais ce silence, ce ne sont pas que les victimes qui le provoquent, sinon toute la société qui ferme les yeux sur ces violences, permettant ainsi leur expansion. Les violences fondées sur l’appartenance à un genre concernent tout le monde, hommes comme femmes, riches comme pauvres, aussi bien par le fait qu’elles sont présentes sur toute la planète et que du coup tout le monde peut en être victime, mais également car nous sommes tous de potentiels acteurs d’un changement dans ce domaine. Chacun peut relayer le message et agir autour de lui pour parler de ce phénomène, favoriser l’insertion dans la société des personnes victimes de telles violences, et détruire le rideau protecteur de ceux qui perpétuent ces violences ; en fait : ouvrir la porte sur ce genre de violences.

Un exemple encourageant : l’administration américaine en coopération avec USAID ont récemment publié le premier plan d’action jamais établi pour répondre à ce phénomène : the United States Strategy to Prevent and Respond to Gender-Based Violence Globally (http://www.state.gov/documents/organization/196468.pdf). Ce rapport énonce quatre objectifs :

–  Accroitre la coordination des efforts entre les agences américaines et les autres parties prenantes pour prévenir et répondre au problème des violences de genre

– Rehausser l’intégration de ces efforts dans les travaux déjà existants du gouvernement américain

– Améliorer la collection, l’analyse et l’utilisation de données et de la recherche pour améliorer la prévention et les efforts de réponse

– Rehausser et agrandir les programmes du gouvernement américain

Seul problème : la plupart de la recherche et des interventions dans ce domaine ont lieu en dehors des Etats-Unis. La capacité de l’administration américaine à tirer les ficelles et le fait que cette administration est de celles qui ont les mains les plus longues permet de penser qu’une telle stratégie, si elle est bien mise en place, aura de réels effets. Mais il ne faudrait pas non plus penser qu’elle est l’unique réponse efficace au problème, et ne pas oublier que de nombreuses personnes travaillent déjà localement et depuis des années à réduire ce type de violences, avec toute l’expertise que suppose un travail de longue haleine. Si ce détail est négligé, nous risquons de nous retrouver dans une situation des plus inefficaces.

En conclusion, pour que ce plan d’action soit le plus efficace possible, il faut intégrer tous les acteurs locaux à cette stratégie globale, et répandre autour de soi la connaissance de ce phénomène, bref ouvrir la porte.

Jeanne Tamarelle.

Politiques de santé et Financement

 

3.     TMIH (Editorial ) – Médicaments de mauvaise qualité: combattre les medicaments de faible qualité et pas seulement contrefaits

Titre original : Poor-quality medical products: time to address substandards, not only counterfeits

Raffaella M. Ravinetto, Marleen Boelaert, Jan Jacobs, Corinne Pouget, Christophe Luyckx ; http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-3156.2012.03076.x/abstract

La question des médicaments contrefaits, illicites, de mauvaise qualité et leur impact négatif sur la santé des populations constituent un défi majeur pour tous les pays du monde et en particulier ceux en voie de développement. Mais comment venir à bout de cette épineuse question ? Telle est l’analyse à laquelle Raffaella M. Ravinetto et ses collègues de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers-Belgique essaient d’apporter dans cet article.

En effet, les dernières décennies ont été le reflet d’une mondialisation rapide du marché pharmaceutique avec une multitude de normes diverses non uniformisées au niveau mondial et dont les standards de qualité liés aux  médicaments dépendent du niveau de revenu du pays et de son système de régulation. Cette situation ne permet donc pas d’avoir une appréciation commune de la qualité des médicaments. Cependant, plusieurs Initiatives mondiales ont été lancées au cours de ces dernières années pour lutter contre les médicaments illicites et contrefaits et afin d’assurer une meilleure qualité des médicaments .C’est ainsi que  l’assemblée de l’OMS, a adopté une résolution d’un mécanisme intergouvernemental pour lutter contre les médicaments contrefaits et la fausse étiquette. L’objectif majeur de ce mécanisme intergouvernemental est de «promouvoir la prévention et le contrôle des produits médicaux et les activités connexes», afin de protéger la santé publique et promouvoir l’accès aux médicaments à des coûts abordables, sûrs, efficaces et de bonne qualité. Cependant, les auteurs se demandent si  ce mécanisme a été en mesure de mener efficacement cette lutte et quelle fut l’approche utilisée pour la conduire.

Sur la base de l’analyse des résultats de leur étude, il ressort fondamentalement  que les difficultés qui ont causé le retard dans la mise en œuvre de cette résolution  était principalement dû  à l’accent qui a été trop mis sur la contrefaction et les tensions entre l’approche de la  «propriété intellectuelle» et celle de «santé publique ». Ils préconisent donc qu’un dialogue constructif pour l’élaboration de mesures qui assurent l’accès universel à des médicaments de qualité doit nécessairement être mené maintenant pour assurer le droit humain à la santé  (Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, art. 25, ainsi que l’un des Objectifs du Millénaire pour le Développement, cible 8.E).

Ainsi donc pour assurer la qualité des produits médicaux,  un ensemble complexe de mesures sont nécessaires.
Il s’agit entre autres de :

§  renforcer la réglementation nationale et la supervision internationale sans laisser la responsabilité exclusive  aux autorités des pays dont les médicaments sont utilisés,

§  accroître la transparence de l’information sur la qualité,

§  définir des normes de qualité basées sur les normes de l’OMS  et adapter les politiques d’approvisionnement de tous les grands donateurs et organismes d’approvisionnement, afin de promouvoir une référence uniforme aux normes de l’OMS.

Il faut cependant garder espoir que le mécanisme intergouvernemental  parvienne à surmonter les idéologies économiques et  les intérêts commerciaux en mettant au centre, l’intérêt et la protection de la santé du patient et reléguer au second plan les autres considérations.

Morris Kouame

4.     Rapport annuel de GAVI

Le rapport annuel de GAVI en français est désormais accessible sur le site internet de l’organisation : http://www.gavialliance.org/fr/librairie/

 

Comme vous le verrez, il  met en relief les accomplissements de GAVI dans les 73 pays qui reçoivent le soutien de l’organisation. C’est également une vue détaillée des activités, des financements et des progrès accomplis en 2011.  « Notre Alliance est plus diversifiée et plus forte que jamais. Ensemble nous pouvons contribuer au droit de chaque enfant à un avenir prospère et en bonne santé » souligne dans son introduction Dagfinn Høybråten, le Président du Conseil d’administration.

 

2011 a été une année charnière pour GAVI au cours de laquelle tous les partenaires – UNICEF, l’OMS, la Banque mondiale, les pays donateurs et en développement, les organisations de la société civile, les philanthropes issus du secteur privé et les fabricants de vaccins – ont joué un rôle essentiel. Ainsi selon le Dr Seth Berkley, Directeur exécutif de GAVI, « en apportant un soutien accru aux vaccins, nous pouvons poursuivre les progrès réalisés et faire en sorte que le miracle que représentent les vaccins se traduise par la protection efficace de tous les enfants partout dans le monde ».

 

En chiffres, GAVI a contribué à éviter plus de 5,5 millions de décès. L’organisation a également permis l’immunisation de plus de 325 millions d’enfants supplémentaires. GAVI s’est enfin engagée à allouer 7,2 milliards US$ aux vaccins nouveaux et sous-utilisés ainsi qu’aux programmes de renforcement du système de santé.

 

En cliquant sur le lien, vous verrez par ailleurs que l’organisation possède une nouvelle interface web en français au design plus moderne, en accord avec le site web en anglais. Le nouveau site français comprend également de nouvelles fonctionnalités http://www.gavialliance.org/fr/ La bibliothèque du site, l’outil de recherche ont ainsi été améliorés.

 

Avec ce site, l’objectif de GAVI est sur le long terme, de continuer à fournir du contenu varié et informatif à destination de nos partenaires francophones.

 

N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.

 

 

5.     IRIN Plus –VIH/SIDA: la religion, pas nécessairement une barrière pour la trithérapie

Titre original : HIV/AIDS: Religion not a barrier to HIV treatment

http://www.plusnews.org/Report/96152/HIV-AIDS-Religion-not-a-barrier-to-HIV-treatment

Les prêcheurs qui promettent la guérison des patients VIH positifs ont souvent été blâmés parce qu’ils détournaient les patients de la prise de leurs médicaments antirétroviraux (ARV). Toutefois, une étude publiée dans HIV Medicine a montré que la croyance n’était pas une barrière à l’accès aux ARV parmi les noirs africains vivant à Londres.

En 2011, sur 47000 personnes hétérosexuelles vivant avec le VIH au Royaume-Uni, 29200 (62%) personnes sont d’origine africaine. Il n’y avait pas d’association entre la religion et le délai de diagnostic du VIH, les changements du taux de CD4 et la charge virale. Ils n’ont pas trouvé de relation entre la religion et la croyance que la religion pouvait guérir le VIH. Pour 5% de participants à l’étude, la prise des ARV implique une absence de foi en Dieu, mais cette croyance n’affecte pas le dépistage VIH ni la prise des ARV. Cette étude renforce les résultats des précédentes recherches faites en Afrique et qui montraient que la décision de commencer le traitement était liée au niveau d’éducation et la connaissance des ARV plutôt qu’à la religion.

En Afrique, les organisations religieuses jouent un rôle important dans le soutien des personnes vivant avec le VIH, encouragent les membres à prier pour les malades et les patients à continuer à prendre leur traitement. Pour les personnes vivant avec le VIH, la prière et la vie communautaire les aident à adhérer aux ARV.

Basile Keugoung

 

 

One Response to PIS 178 – La rentrée scolaire

  1. Brigitte says:

    Je trouve que les grandes lignes sont excellentes. Mais pourquoi le tabac seulement? Ne devrait-on pas également s’attaquer à l’obésité? Enfin, ici ce n’est pas encore très répandu mais ailleurs, presque toute la population l’est. De plus, je pense que pour éradiquer le tabagisme, il faudrait juste interdire la production et la consommation de tabac, comme le cannabis aujourd’hui. Certes, ce n’est pas très efficace pour le cannabis, mais au moins, peu de personnes souffrent des conséquences. Mais c’est encore loin d’arriver à mon avis, vu que maintenant, on légalise la consommation de cannabis un peu partout.

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