Nous vous souhaitons une bonne lecture de l’édition 156 de la lettre de Politiques Internationales de Santé. Cette semaine nous vous avons sélectionnés six articles dont cinq traitent de près ou de loin de l’efficacité de l’aide. Le sixième traite de la politique de l’Union Africaine en matière de santé des mères et des enfants. Ont contribué à l’édition de cette lettre : Laure Drusille Fotso Mafogue, Gaston Wamba (Cameroun), et Morris Kouame (Cote d’Ivoire).

L’Equipe Editoriale


Editorial: Journée du 8 mars, pour un monde plus équitable

Le Jeudi 8 mars 2012 s’est célébrée la 56e édition de la Journée Internationale de la Femme (JIF). Un moment qui permettra de célébrer les acquis obtenus au cours des dernières années par les femmes concernant leurs droits en tant qu’êtres humains, mais aussi pour faire le bilan de la situation de la femme dans le monde. Lire la suite

Basile Keugoung


Projet de Budget  2013 aux USA

1.Science Speaks – PEPFAR Raided to Meet Global Fund Pledge in President Obama’s Fiscal Year 2013 Budget

Christine Lubinski; http://sciencespeaksblog.org/

L’administration Obama a rendu public son budget relatif au secteur de la santé pour l’année 2013. Le fait majeur est l’augmentation substantielle de la subvention accordée à au Fonds mondial pour la lutte contre  le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose  qui passe de 1,050 million US$ à 1,650 million US$ soit une augmentation de +57.1%. Cependant, cette augmentation s’est faite au détriment du PEPFAR qui a subi une coupe de 542,9 million US$, soit une réduction de près de 13%.  Cette baisse irrite les dirigeants de PEPFAR qui estiment que la déclaration du président Obama de  viser de nouvelles cibles thérapeutiques pour le programme PEPFAR lors de la  Journée mondiale du SIDA est en contradiction avec la réduction de son  budget.

Réagissant à cette réduction drastique de la subvention accordée à PEPFAR,  Matt Kavanagh, un des responsables de PEPFAR a ironisé en référant à la déclaration du Président Obama : «Promettre de mettre le monde sur le chemin pour mettre fin à la pandémie du SIDA en décembre, puis couper un demi-milliard US$ sur les programmes de SIDA bilatéraux en février est, au mieux, un attrape-nigaud digne de Wall Street.

Financement et Politiques de santé

2.HP&P  – An analysis of GAVI, the Global Fund and World Bank support for human resources for health in developing countries

Marko Vujicic et al.; http://heapol.oxfordjournals.org/

Les pénuries, les déséquilibres géographiques et les mauvaises performances des agents de santé posent des défis majeurs pour améliorer la prestation des services de santé dans les pays en développement. Les agences multilatérales ont reconnu donc la nécessité d’investir dans les ressources humaines pour la santé (RHS) afin d’aider les pays à atteindre les objectifs de leur système de santé. Dans cet article, les auteurs analysent les activités liées aux ressources humaines en santé de trois agences: l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), le Fonds Global pour le SIDA, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), et la Banque mondiale.

L’examen a porté sur le type d’activités liées aux RHS qui sont éligibles pour le financement au sein de chaque agence, les activités liées aux RHS que chaque agence finance en réalité. Enfin, l’examen a porté sur la littérature pour comprendre l’impact que les subventions de GAVI, le Fonds mondial et les investissements de la Banque mondiale ont eu sur le personnel de santé dans les pays en développement. Les résultats ont révélé que l’activité la plus commune soutenue dans toutes les agences et de courte durée est la formation continue et peu d’investissement dans le développement de la capacité de formation pré-service. Les résultats montrent également que la majorité des subventions de GAVI et du Fonds mondial sert à financer la rémunération des travailleurs à travers des indemnités avec peu d’informations disponibles sur la façon dont les taux de paiement sont déterminés, la façon dont les conséquences négatives potentielles sont atténuées et comment les paiements doivent être maintenus à la fin de la période de subvention.

Sur la base de l’analyse, les auteurs suggèrent une coordination entre les trois agences dans les pays pour mieux améliorer le soutien des activités liées aux RHS en utilisant les initiatives existantes, telles que le Partenariat international pour la santé et de la Plate-forme de financement des systèmes de santé.

3.Health Affairs – Study Raises Questions About Measurement Of ‘Additionality,’ Or Maintaining Domestic Health Spending Amid Foreign Donations

Charu C. Garg et al. ; http://content.healthaffairs.org/

Depuis quelques années, les pays donateurs et les organisations philanthropiques exigent des pays qui reçoivent l’aide extérieure de mobiliser des ressources internes pour accroitre les fonds prévus pour financer des problèmes de santé prioritaires tel que le VIH/SIDA.

Cette approche de mobilisation de ressources internes est un concept connu sous le nom  d’ «additionnalité». Une étude conduite sur ce concept en utilisant des données en provenance du Honduras, du Rwanda et de la Thaïlande a montré que les trois pays ont augmenté le financement pour le VIH en réponse à un financement accru des donateurs. En revanche, l’étude a révélé que les donateurs, confrontés à une augmentation des ressources du Fonds mondial pour le VIH dans certains pays, tendent à réduire leur financement pour le VIH et les fonds migrent vers le financement des secteurs de la santé autres que celui du VIH. L’étude a également mis en exergue de nombreux problèmes dans la mesure et l’interprétation de « l’additionnalité ». Ces résultats suggèrent qu’il serait préférable pour les donateurs et les pays à s’entendre sur la meilleure façon d’utiliser les fonds internes et externes disponibles pour améliorer la santé de la population, et de développer de meilleurs moyens de suivi des résultats, que d’essayer de développer des méthodes plus sophistiquées pour suivre «  l’additionnalité ».

4.BMJ editorial – Improving the delivery of safe and effective healthcare in low and middle income countries

M Rashad Massoud et al.; http://www.bmj.com/content/344/bmj.e981

De nombreux pays aux ressources limitées sont peu susceptibles d’atteindre leurs Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015. Par exemple, on estime actuellement que seulement 23 pays sont en bonne voie pour atteindre l’objectif d’une réduction de 75% de la mortalité maternelle.

En décembre 2009, lors de la réunion d’Accra, au Ghana, les Académiciens africains    soulignaient que la vie de quatre millions de femmes, nouveau-nés et enfants en Afrique sub-saharienne pourrait être sauvée chaque année si des soins de santé étaient abordables, bien établis, disponibles et mis en œuvre à travers la région.

Pour cela, il faudrait passer de “où allons-nous obtenir plus de ressources?” à “quelles sont les idées que nous pouvons exploiter pour améliorer le système ?”. D’où la nécessité de mettre sur pied des systèmes  permettant l’adaptation permanente des interventions en tenant compte des conditions épidémiologiques et contextuelles existantes, et les interactions entre elles. Un leadership efficace, l’implication des fournisseurs de soins de l’ensemble du système par le biais des centres de soins de santé primaires, les hôpitaux régionaux et les centres tertiaires étaient proposés pour atteindre cet objectif.

C’est seulement en veillant à ce qui est  simple, basé sur des preuves, que les interventions à haut impact atteindront tous les malades. C’est ainsi que 60 dirigeants sanitaires mondiaux de plus de 20 pays, se réuniront à Salzbourg, en Autriche, du 22 au 27 avril, pour prendre en considération, entre autres, la façon de soutenir les efforts d’amélioration efficace et le renforcement des systèmes de santé dans le monde.

5.IPS – More Money Needed to Guarantee the Availability of ARVs

http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=106751

Le Réseau pour l’Accès aux Médicaments Essentiels (RAME) au Burkina Faso a invité le gouvernement à augmenter les financements du secteur santé pour éviter l’interruption des traitements antirétroviraux. Malgré le plan d’urgence de 2 million US$ élaboré en janvier par le gouvernement, la société civile et les associations de malades souhaitent la mise en place de mesures permanentes pour assurer la disponibilité des ARV et des réactifs et éviter les ruptures rencontrées ces derniers temps. Pour le Directeur de la RAME, Simon Kaboré, certains patients éligibles pour la trithérapie ne sont pas mis sous traitement à cause de l’insuffisance des médicaments et la dotation financière fait par le gouvernement reste insuffisante car les besoins sont évalués à 27 million US$ en 2012 et seuls 13 million US$ sont disponibles.

Le retard des négociations avec le Fonds Mondial qui finance 75% de la lutte contre le VIH/SIDA à travers le 10e round est à l’origine de ces ruptures. Certains acteurs des associations qui délivrent les ARV aux patients ont relevé qu’ils ne recrutent plus de nouveaux malades depuis décembre 2010 et certains sont décédés. Les examens de CD4 et des transaminases coûtent environ 34 US$. L’état burkinabé devrait consacrer 21% de son budget  à la santé – au lieu de 15,6% comme actuellement- pour financer adéquatement a trithérapie qui coûte 34 US$ par personne.

6.Globalization & Health (Research) – Positioning women’s and children’s health in African Union policy-making: A policy analysis

Kadidiatou Toure, Rotimi Sankore, Shyama Kuruvilla, et al.; http://www.globalizationandhealth.com/

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