Edito : Conférence du CERDI 2011 : des mécanismes de financement efficaces proposés, mais surtout une gestion performante

La Conférence 2011 du CERDI s’est tenue du 10 au 13 mai 2011 à Clermont-Ferrand en France. Les panélistes ont présenté les approches innovantes de financements des systèmes de santé dans les pays à faible revenu. Plusieurs Communautés de Pratiques  (CoP) dont l’objectif principal est le financement des soins ont également présenté leurs perspectives et les mécanismes d’amélioration de l’efficience dans le secteur de la santé.

A ce titre, deux CoP ont été particulièrement actives lors de la Conférence : la CoP Accès financier et la CoP Financement basé sur la performance dont les présentations sont accessibles ou le seront sur leurs Groupes Google.

C’était également l’occasion de nouer des contacts pour le partage d’expériences et des connaissances. L’avenir nous le pensons réside dans les CoPs, car de façon un peu paradoxale, un des grands défis de nos ‘sociétés de l’information’ reste le partage des connaissances. Dans de nombreux domaines de connaissance, par exemple les stratégies de santé publique, on peut observer la coexistence parallèle de différentes niches de connaissances. Pensons par exemple, aux chercheurs dont le principal objectif est de publier en anglais, dans leur propre jargon, dans des revues scientifiques qui sont lues essentiellement par leurs pairs. N’y a-t-il pas là une vraie déconnection avec le monde des acteurs de première ligne et des décideurs politiques ? Comme le dit Richard Horton ci-dessous, les ministres de la santé présents à Moscou ont appelé la communauté scientifique à sortir de sa niche. La défaillance de la gestion des connaissances réside dans le fait que chacun de ces acteurs n’a qu’une part de la connaissance utile. Ce qu’il manque ce sont des plateformes pour permettre à ces différents acteurs de faire la synthèse de ces connaissances.

Notre hypothèse est que la stratégie CoP pourrait être une véritable percée pour la gestion des défis de la mise en œuvre des connaissances. A titre individuel, participer à une CoP, c’est se donner (1) un accès à un réseau international potentiellement dynamique dans un domaine, (2) des opportunités d’apprentissage, d’échanges et de débats, (3) une information continue sur les récents développements théoriques, empiriques ou opérationnels sur la thématique en question, (4) des opportunités de développement professionnel, grâce à une meilleure visibilité, un renforcement des capacités, et un accès aux offres d’emplois.

Pour rejoindre la CoP financement basé sur la performance, inscrivez-vous sur le Google groupe : http://groups.google.com/group/performance-based-financing/

 

Pour rejoindre la CoP accès financier aux services de santé, inscrivez-vous sur le Google groupe : http://groups.google.com/group/CoP-Financial_Access_Health_Services

Bonne lecture

Basile Keugoung & Isidore Sieleunou


NCD’s Moscow Summit

1. Lancet (Offline): Russia pitches for global health

Richard Horton; http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(11)60624-7/fulltext

La 1ère conférence ministérielle mondiale sur le mode de vie et les maladies non transmissibles s’est tenue à Moscou il y a deux semaines.

Contrairement à sa réputation, Poutine a été tout à fait Charmant. Il s’est félicité des soins de santé comme étant « le domaine le plus important » et a soutenu que la Russie faisait « beaucoup de progrès » malgré les conditions économiques difficiles.

Un des plus grands de tous les intellectuels Russes, Alexandre Herzen, écrit que « l’histoire est l’autobiographie d’un fou ». Pour Richard Horton, cette citation peut être comprise « qu’il n’y a pas de solutions simples aux problèmes complexes du monde ». Et pour l’auteur, c’est certainement le cas pour les maladies non transmissibles. L’une des raisons de la présence des ministres était de lancer un appel aux scientifiques afin qu’ils puissent sortir de leur cocon, et débuter une collaboration avec les dirigeants politiques.

Bien que 80% des décès dus aux maladies non transmissibles surviennent dans des pays à faible et moyen revenus, le fait est que pour les pays les plus pauvres une litanie de problèmes persiste : maladies infectieuses, santé de la mère et de l’enfant, croissance démographique incontrôlée. Les maladies non transmissibles n’arrivent qu’à la fin de cette liste.

Selon Horton, « si nous voulons réaliser des progrès et porter les maladies non transmissibles au sommet de l’agenda, nous devons indiquer comment leur prévention et leur traitement peuvent être facilement intégrés dans les programmes de santé existant car, une nouvelle et immense initiative verticale n’est sans doute pas ce que veulent ou ont besoin les pays ».

HIV/AIDS

2. Quotidien Mutations – Les personnes infectées par le virus sont aux abois au Cameroun

Sandrine Tonlio Tiako ;http://www.quotidienmutations.info/vivre-aujoudhui.php?subaction=showfull&id=1305697557&archive=&start_from=&ucat=3&

Les personnes infectées par le VIH dénoncent les coûts exorbitants des examens biologiques, du bilan de suivi et des médicaments dans les hôpitaux. Chaque formation sanitaire fixerait les prix à payer par les patients.

Health Policy & Financing

3. WHO Bulletin – The costs of performance-based financing

Andreas Kalk;http://www.who.int/bulletin/volumes/89/5/11-087247.pdf

Suite à l’article de Messen et al. publié dans le Bulletin de l’OMS intitulé « Performance-based financing: just a donor fad or a catalyst towards comprehensive health-care reform? », Andreas Kalk regarde de façon globale et apporte trois principaux arguments contre le financement basé sur la performance :

(1) Les incitations à la performance peuvent diminuer l’idéalisme du personnel de santé et réduire leur motivation intrinsèque. Cette théorie de l’effet négatif des incitations sur la motivation est appelée « éviction ».

(2) Le PBF favorise seulement certaines activités de santé « gaming », à savoir la négligence des aspects non rémunérés et l’accent mis sur ceux rémunérés (y compris les rapports potentiellement truqués). Ce qui peut aboutir à des situations absurdes et variées telles les exemples observés au Brésil et dans d’autres pays d’Amérique latine où on a vu un virement à grande échelle des accouchements normaux vers les césariennes, souvent effectuées de nuit.

(3) Le troisième argument dans l’article d’Andreas Kalk concerne les coûts de transaction élevés (overheads). Selon l’auteur, il a été rapporté des coûts de transaction de 50% dans un programme PBF à l’est de la RDC.

Dans tous les cas, Kalk est d’accord sur un point soulevé par Meessen et al. : « Le financement basé sur la performance n’est pas une panacée ou une solution magique ».

Bien entendu, cette réponse de Kalk à l’article de Meessen et al. a créé une vive réaction dans la communauté de pratique du financement basé sur la performance. Pour ceux qui veulent s’imprégner de l’intensité de ces réactions, rejoignez le groupe à l’adresse  http://groups.google.com/group/performance-based-financing

4. Council on Foreign Relations – Seizing the Mobile Health Opportunity

Isobel Coleman;

http://blogs.cfr.org/coleman/2011/05/03/seizing-the-mobile-health-opportunity/

La semaine dernière, Hilary Clinton la secrétaire d’Etat des USA, a dévoilé un intéressant nouveau partenariat public privé appelé Alliance Mobile pour l’Action Maternelle (MAMA). Au cours des trois prochaines années, cette alliance, qui comprend le département d’Etat, le bureau des stratégies de la science et de la technologie de la Maison Blanche, l’USAID, Jonhson & Jonhson, utilisera des téléphones mobiles pour améliorer la santé des femmes et des nouveau-nés au Bangladesh, en Inde, et en Afrique du Sud, en offrant aux femmes l’accès prompt à l’information sanitaire de qualité, adaptée au stade de leur grossesse ou à l’âge de leur bébé. Coleman commente sur cette nouvelle alliance et sur le MHealth en général.

Health Policy Research

5. HP&P – 10 best resources on . . . the current effects of global health initiatives on country health systems

Neil Spicer & Aisling Walsh; http://heapol.oxfordjournals.org/content/early/2011/05/05/heapol.czr034.full.pdf+html

La dernière décennie a vu des changements importants dans l’architecture de l’aide au développement mondiale de la santé. Il y’a eu une considérable mutation au niveau des acteurs mondiaux de l’aide, avec l’apparition de nouvelles initiatives.

Spicer et Walsh décrivent dans cet article 10 ressources clés sur les effets actuels des initiatives de santé mondiales sur les systèmes de santé des pays.

 

Globalization and Health a également un certain nombre de nouveaux articles intéressants, quelques uns sur le tourisme médical par exemple et l’implication de ce genre de comportement sur le système de santé. Il y’a aussi un article sur la réglementation des produits pharmaceutiques en Asie du Sud.

Aid, Development & Global Public Goods

Comme toujours, nous espérons que vous jetez de temps en temps un coup d’œil sur le blogue du Guardian Poverty Matters. La semaine dernière, il y’avait par exemple un article intéressant sur la gouvernance en Afrique (aller au-delà de la dictature vs débat sur la démocratie). Sur son blog « Humanosphère »,  Tom Paulson a été très critique par rapport à cet article. Plusieurs articles étaient en relation avec le forum économique mondial. Par exemple un de ces articles relevait le fait que le secteur privé est de plus en plus important pour le développement en Afrique.

Il y’a eu aussi une réponse de la présidente de l’OCDE-CAD, Briand Atwood, sur l’article de Jonathan Glennie d’il y’a 2 semaines, soulignant que l’OCDE ne contrôle pas le programme d’aide.

Un nouveau rapport des Nations Unies soutien que la population mondiale devrait atteindre 10 milliards d’ici 2100 si la fécondité dans tous les pays converge vers le niveau de remplacement.

Sur son blogue, Owen Barder se demande si le soutien Budgétaire est plus fongible que l’aide projet.

Finalement, le blog de Aid Thoughts a un joli post sur la façon dont les Africains classent eux même les OMD, selon un récent sondage Gallup.

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