La corruption dans les systèmes de santé : Quel est votre point de vue ?

Nous lançons un débat à travers le Blog des Politiques de santé internationale sur la corruption dans les systèmes de santé des pays à faible et moyen revenus. Prashanth NS , un Talent émergent a initié ce débat à partir du point de vue qu’ils ont publié dans le Lancet sur la situation à Karnataka en Inde. La situation tumultueuse de détournement – récurrents- des fonds du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose dans certains pays  nous font penser qu’un débat sur ce sujet mérite une attention particulière. Car d’un côté, les ressources sont insuffisantes et rares dans ces pays et de l’autres côté les populations surtout pauvres n’ont pas accès aux soins de santé et meurent pour des causes que l’on pouvait traiter ou prévenir. Dans ce dilemme, les ressources nationales et celles allouées par les bailleurs sont parfois détournées laissant les populations dans un désarroi total. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes quand il s’agit du VIH/SIDA, de la tuberculose, du paludisme, de la mortalité maternelle…

Un débat autour de ce sujet permettrait de mettre à l’agenda des politiques de santé internationales la lutte contre la corruption. Car devons-nous attendre la chute d’un dictateur comme c’est le cas aujourd’hui pour que les Chancelleries des pays riches annoncent que lui et son entourage avaient détourné et déposé dans leurs banques de milliards de dollars ($) ? Non, car même si le pays pourrait récupérer ces fonds, les vies humaines perdues, les femmes mortes lors de l’accouchement par manque d’ambulance ou d’un service de santé équipé ne peuvent plus être ressuscitées. Dès lors, une efficience des systèmes de santé des pays à faible et moyen revenu est indispensable pour améliorer l’accès aux soins et cette efficience passe par la lutte contre la corruption dans les systèmes de santé.

Vos contributions pour ce débat sont indispensables pour réduire ce fléau dans les systèmes de santé des pays à moyen et faible revenu.

Basile Keugoung


Global Health

1.People’s Health Movement on WSF – Dakar : The World Social Forum on Health to undertake major initiatives

Bernard Teper; http://ufal.info/blogs/santeinternationale/dakar-the-world-social-forum-on-health-to-undertake-major-initiatives-%e2%80%a8

Du 3 au 6 février s’est tenu à Dakar le 4e Forum social mondial de la santé et de la sécurité sociale. Cette initiative a eu lieu deux mois après la 1ère Conférence mondiale pour le développement dessystèmes universels de sécurité sociale de Brasilia.

Bernard Teper Responsable du secteur Education populaire de l’UFAL, revient ici sur les principaux points.

 

Plusieurs décisions ont été prises :

•     Promotion des principes d’universalité et de solidarité pour les systèmes de santé et de protection sociale de haut niveau, partout et pour tous.

•     Création d’un laboratoire politique permettant : d’une part de mieux définir les mots utilisés (santé, sécurité sociale, protection sociale,sphère de constitution des libertés, égalité, équité) et les discours, car force est de constater que les militants du monde entier utilisent les mêmes locutions avec des contenus différents ; et d’autre part de définir les pistes possibles pays par pays pour aller versl’universalité de haut niveau de la protection sociale partout et pour tous.

•     Avant de lancer la 2e Conférence mondiale de 2013, faire des forums nationaux et régionaux de santé.

•     Un conseil international devrait pouvoir être enfin créé pourmutualiser les expériences, les débats et les prises de décision.

 

Près d’une centaine de participants et de délégués ont alimenté ce forum qui intervient à un moment où :

– Les politiques néolibérales obligent de plus en plus de travailleurs à rejoindre le secteur informel de l’économie. Ce qui met en difficulté les prélèvements sociaux tant par l’impôt, que basés sur la cotisation sociale.

– Les systèmes de plafonnement des cotisations et de baisse des impôts font que les couches populaires du secteur formel financent plus la Sécu que les couches aisées contrairement au principe de la solidarité.

– Le financement par l’impôt et par les cotisations sociales restant insuffisant, beaucoup mettent l’accent sur les taxes internationales. Sans nier l’intérêt des taxes internationales, il convient de dénoncer l’illusion que celles-ci, pourraient remplacer les financements par l’impôt et les cotisations sociales.

Le problème, avec le turbo-capitalisme, c’est que l’aide ne représente que 17 % des budgets des pays en difficulté et est toujours assortie de contreparties anti sociales (plans d’ajustements structurels).

Le nombre de pays présents à ce FSMS était insuffisant et un gros travail doit être fait pour élargir la participation des mouvements sociaux d’un nombre croissant de pays. Ce 4e FSMS possède de belles potentialités mais sous réserve d’un immense  travail à effectuer. Sera-t-il capable de tenir la gageure ?

1.Seattle Times –  Gates Foundation’s director of global health is retiring

Sandi Doughton; http://seattletimes.nwsource.com/html/localnews/2014222593_yamada15m.html

Après 5 années passées comme Directeur de la santé mondiale chez Bill & Melinda Gates, le temps est venu pour Dr Yamada de prendre sa retraite bien méritée.

De part cette position, Yamada fait partir de la liste des personnalités les plus puissantes dans le monde de la médecine selon le magazine Forbes.

Durant son mandat, Yamada a présidé à une expansion rapide de la fondation comme en témoigne le triplement des dépenses et du nombre de personnel.

À la fondation, Yamada a aiguisé l’attention sur le développement vaccinal comme le plus efficient moyen de combattre les maladies dans les pays en voie de développement.

Sous le leadership de Yamada, la fondation a aidé à créer l’Accès à l’Index de Médicament, qui classe l’industrie pharmaceutique selon leurs efforts déployés pour fournir des médicaments bon marché aux populations à faible revenu et aux pays.

Yamada a réduit certaines des dépenses de la recherche spéculative en faveur des projets réalistes, tout en poussant la fondation et ses bénéficiaires à faire un meilleur travail de mesure des résultats.

Un de ses buts majeurs à la fondation a été d’apporter le sens de l’urgence dans la quête de traitement et de l’amélioration de la santé.

Yamada et d’autres observateurs reconnaissent que son départ ne devrait pas gêner les programmes de la Fondation Gates.

Child Survival

2.WHO Bulletin – Global cost of child survival: estimates from country-level validation

Liselore van Ekdom, Karin Stenberg, Robert W Scherpbierc & Louis W Niessend ; http://www.who.int/bulletin/10-081059.pdf

Van Ekdom et al. dans cet article essayent de valider le coût mondial du passage à l’échelle des interventions de survie de l’enfant pour l’atteinte du quatrième Objectif du Millénaire pour le Développement telle qu’estimé par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2007 en utilisant les dernières données fournies par les pays et des nouvelles hypothèses.

Les auteurs ont envoyé des questionnaires de validation aux 32 pays qui ont des taux mortalités infantiles les plus élevées pour recueillir les informations triangulées aux données locales sur l’incidence de la maladie, la couverture d’intervention, les prix et les ressources. Ils ont produit neuf modèles mis à jour jusqu’en 2007 en utilisant des hypothèses révisées. Et ils ont finalement extrapolé aux 75 pays et combiné aux estimations des coûts pour les programmes d’immunisation, de malaria et de prévention de la transmission de mère-à-enfant du VIH.

Van Ekdom et al. trouvent que l’effet supplémentaire des données démographiques mises à jour était mineur; les données épidémiologiques mises à jour augmentaient les coûts de US$ 4 milliards (15 %). Les nouveaux prix unitaires dans les 26 pays qui ont fourni des données ont augmenté les estimations de US$ 4.3 milliards (16 %) et l’extrapolation aux 75 pays a augmenté l’estimation des prix initiaux de US$ 33 milliards (de 80 %) pour 2010-2015.

3.Coverage of malaria protection in pregnant women in sub-Saharan Africa: a synthesis and analysis of national survey data

Dr Anna Maria van Eijk, Jenny Hill, Victor A Alegana, Viola Kirui, Peter W Gething, Prof Feiko O ter Kuile, Prof Robert W Snow F

http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(10)70295-4/abstract

Cette étude évalue la couverture en traitement préventif intermittent et en moustiquaire imprégnée en insecticide chez les femmes enceintes dans 46 pays endémiques en Afrique sub-saharienne.

En 2007,  on a noté l’existence de politique bien définie sur le traitement intermittent du paludisme chez la femme enceinte (39 des 47 pays endémiques), la distribution des moustiquaires imprégnées (45 des 47 pays endémiques du paludisme), et le taux élevé de consultations prénatales (19,4 million de femmes soit 77%). Malgré de ce qui précède, la couverture en sulfadoxine-pyriméthamine (SP) reste faible et seules 6,4 million (25%)  des 25,6 million de femmes enceintes avaient reçu au moins une dose de SP tandis que seules 17% de femmes enceintes avaient une moustiquaire imprégnée.

Au-delà des succès dans quelques pays, les couvertures en SP et en moustiquaires imprégnées restent faibles en Afrique sub-saharienne pour réduire de façon substantielle le risque du paludisme chez les femmes enceintes. Les efforts doivent être déployés pour améliorer ces couvertures.

Second Global Forum on Human Resources for Health in Bangkok

6. Lancet – Commitment and action to boost health workforce

Mubashar Sheikh;

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(11)60023-8/fulltext#article_upsell

Sheikh commente sur le second forum mondial sur les ressources humaines en santé à Bangkok.

Bien que les actions dans quelques pays peuvent commencer à faire une différence, il reste considérablement du travail à faire pour entièrement maximiser la valeur de la Déclaration de Kampala et l’Agenda Mondial pour l’Action. En santé mondiale, comme dans la politique, les promesses sont facilement faites mais l’amélioration des ressources humaines en santé est si fondamentale que les gouvernements et autres devraient se tenir redevables. En transformant ces promesses en réalité pour des millions de personnes dont les vies restent en danger, l’auteur pense que les actions deviendront percevables et durable.

L’Action pour la Santé Mondiale (ASM) évalue à quelle niveau nous nous trouvons depuis l’adoption de le Déclaration de Kampala en 2008. L’organisation a aussi publié un nouveau rapport « Faire face à la Crise des Ressources Humaines de Santé Mondiale : défis pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni ». Le rapport compare les politiques extérieures et intérieures sur les travailleurs de santé dans les cinq pays européens ASM, regarde les causes de la crise des RH en santé tant dans les pays sources que dans des pays de destination, et explore quels besoins doit être faites pour accomplir les exigences du code de pratique de l’OMS et renforcer les systèmes de santé dans les pays en voie de développement.

 

Rhona McDonald se demande – dans le blogue de Plos “Speaking of Medicine”  – si le Forum discuterait de l’exode potentiel d’un groupe de travailleurs de santé qui ont joué un rôle substantiel pour empêcher les faibles systèmes de santé de sombrer dans l’agonie : les médecins cubains.

Aid and Development

1.AfGH – Budget Support – Auditors tell the Commission to do more and better to ensure it works

Frazer Goodwin; http://www.actionforglobalhealth.eu/blog/?p=915  

La Cour des Comptes Européenne a sorti un rapport sur le Support Budgétaire Général de l’ACP, l’Amérique Latine et des pays asiatiques.

Le rapport de la Cour reconnaît les avantages potentiels du Support Budgétaire Général (SGB) comme une modalité d’aide, il souligne les actions nécessaires que la Commission devra mettre en œuvre afin d’assurer que ces avantages soient garantis.

Les recommandations commencent par un appel à la Commission à développer une structure solide de gestion des risques – particulièrement pour combattre la faible gestion des finances publiques et le risque de la corruption. Plusieurs recommandations décrivent des actions supplémentaires nécessaires pour assurer l’efficacité du SBG.

Le Rapport recommande alors que la Commission renforce sa gestion de la conditionnalité liée à la performance pour le SBG, qui devrait inclure un processus clair et structuré pour des évaluations et des dépenses. De plus, la Commission devrait définir pour chaque programme une stratégie de dialogue politique qui expose les objectifs, le contenu et des modalités.

Bien que les actions de la Commission aient tendances à se concentrer sur la façon dont le SBG peut potentiellement améliorer l’aide, il y a relativement peu d’informations sur l’impact réel. Le rapport recommande donc que la Commission améliore son reportage sur l’efficacité de ses programmes de support budgétaires.

Retrouvez le rapport (PDF) ici en anglais et ici en Français.  

One Response to ihpn #102fr

  1. Noël Vogue says:

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