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Financer l’accès universel aux soins dans les pays pauvres : entre intérêts des pays riches et privilèges des leaders et managers des pays pauvres, le pauvre entre le marteau et l’enclume
Le Sommet de l’ONU sur les OMD s’est tenu cette semaine à New York. Comme nous l’avions souligné dans la Newsletter # 81, ce sommet s’est achevé avec l’adoption d’une déclaration où tout le monde s’engage à faire tout ce qu’il faut pour que les OMD soient atteints en 2015 (http://www.un.org/en/mdg/summit2010/). Mais la situation de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne reste inquiétante pour ne pas dire pessimiste. Car on s’attendait à voir les pays africains aller au-delà des engagements habituels –dont on sait qu’ils sont en général peu tenus-, pour donner un signal fort, au moins une prise de conscience des faiblesses qui minent leurs systèmes de santé. On espérait que ces pays devraient définir des stratégies communes permettant d’utiliser cette fois-ci de manière efficiente les milliard $ qui vont être allouer par les bailleurs. Avant le Sommet, toutes les analyses montraient que l’Afrique sub-saharienne n’atteindrait pas les OMD en 2015. Les 81 points de la déclaration finale du Sommet constituent bien sûr une opportunité si les engagements qui y sont contenus pourraient se traduire en actions concrètes. Avant le sommet, il était clair que faciliter l’accès des pauvres aux soins et services de santé de qualité permettrait d’améliorer les indicateurs de santé et donc d’atteindre les OMD même avant 2015. Mais pourquoi cela n’est pas possible en Afrique sub-saharienne ? D’une part parce que la santé n’est pas une réelle priorité publique –sauf probablement dans les discours. D’autre part parce que les fonds dédiés à la santé y compris ceux alloués par les bailleurs sont mal gérés ou servent à financer des projets ou programmes aux coûts de transaction très élevés (atteignant parfois 40% de l’enveloppe globale) et donc seule une infime partie finance les soins pour le pauvre.
Est-ce que cela va donc changer après ce Sommet ? Les contributions des bailleurs vont augmenter. Une partie des 20% d’augmentation de l’aide au développement promis par la France ira aux mêmes Agences internationales (Fonds Global, GAVI…) et l’autre partie sera allouée sous forme d’aide (ou de prêts) bilatérale ou multilatérale (Union Européenne) pour le financement des projets. Les assistants techniques, les experts et les entreprises européennes sillonneront les pays pauvres pour le montage des projets, l’exécution, le suivi et l’évaluation. Les questions centrales de ressources humaines, de la technologie sanitaire, du financement de l’accès universel aux soins sont oubliées car elles touchent au cœur du système et risqueraient d’annihiler la dépendance de ces pays vis-à-vis des pays riches si elles étaient résolues. Et comme la santé ne peut évoluer toute seule, résoudre ces piliers essentiels d’un système de santé exigerait une meilleure gouvernance technocratique et même politique dans les pays pauvres, et une plus grande transparence sur l’exploitation de leurs ressources naturelles. Les chefs d’Etat d’Afrique sub-saharienne sont-ils prêts à sacrifier leurs privilèges et intérêts individuels et ceux des pays riches à abandonner leurs « zones d’influence », les intérêts étatiques issus des accords coloniaux et ceux de leurs entreprises au profit l’accès universel aux soins pour atteindre les OMD ? Pour être optimiste, je dirai oui, mais cela exige que les nouvelles bases de la diplomatie mondiale soient redéfinies. Toutefois, il faudrait que l’impulsion vienne des pays africains. Malheureusement, aucun signe ne nous permet aujourd’hui que les chefs d’Etat africains sont prêts à relever ce défi.
Bonne lecture
Basile Keugoung, Isidore Sieleunou, < ?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />
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