Chers Collègues,

L’été avance et les policymakers ne se reposent pas. Les leçons de la Conférence internationale sur le VIH/SIDA sont entrain d’être tirées et aujourd’hui la trithérapie fait partie des méthodes préventives de la transmission du VIH.

Le Sommet de l’Union Africaine dont l’un des thèmes portait sur la santé maternelle s’est terminé à Kampala (Ouganda) sur un engagement des chefs d’Etat et de gouvernement africains de lancer la Campagne sur la réduction accélérée de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) dans leurs pays et d’allouer au moins 15% du budget public à la santé. Ils se sont également engagés à institutionnaliser une semaine de la CARMMA chaque année, à renforcer les systèmes de santé –entre autres former les agents de santé communautaires pour atténuer le déficit en ressources humaines-, assurer le leadership du gouvernement et la cohérence des politiques… Par ailleurs les Chefs d’Etat africains souhaitent que le Fonds Global de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose couvre désormais la santé maternelle, néonatale et infantile.

Nous pensons que ces engagements sont les bienvenus et donnent espoir que les fortes mortalités maternelle, néonatale et infantile peu honorables de l’Afrique et surtout de l’Afrique sub-saharienne pourraient dans les années à venir n’être plus qu’un triste souvenir.

Seulement, on est habitué dans la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne aux engagements non tenus. La forte proportion des paiements directs et les cas de détournement des financements des bailleurs sont courants, ce qui exclue les pauvres de l’accès aux soins. Le sommet de Kampala n’a donc donné aucun signal fort pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Malheureusement, en attendant de voir quand les engagements des Chefs d’Etat et de gouvernement africains pourraient être réellement tenus, beaucoup de femmes payeront encore de leurs vies en donnant la vie.

La question de la redevabilité des participants –qui prennent des engagements- ou des membres de l’Union Africaine mériterait d’être étudiée pour donner à cette Institution un rôle suprême qui prend des mesures et des actions pour garantir le bien-être des peuples.

Bonne lecture

Basile Keugoung, David Hercot, Kristof Decoster, Josefien Van Olmen, Wim Van Damme


Global Health

 

1. Global Health Policy (blog) – Will global health break the back of the G20 ?

Devi Sridhar;

http://www.globalhealthpolicy.net/?p=141

Devi Sridhar analyse le rôle que pourrait jouer le G20 dans la santé mondiale. Le « Global Health Security Centre » a d’ailleurs organisé une conférence intitulé Quel futur pour le G20? Investir dans la santé et le développement. Trois défis principaux sont ressortis :

          la représentativité : les membres du G20 sont sélectionnés sur la base du PIB et non le succès pour le développement et donc manque de légitimité pour agir au nom du monde et nécessite une intervention de l’ONU. Avoir par conséquent plus de membre autour de la table donne une plus grande prise en compte des problèmes des pays pauvres.

          La capacité : pour le G8, le communiqué final des sommets fait acte de résolution car tous les leaders se connaissent personnellement. Ce qui est plus difficile dans le cadre du G20 qui perd de ce fait la capacité de mettre en œuvre les résolutions prises.

          La volonté politique : également, le G20 n’est plus un groupe de bailleurs ayant pour mandat d’aider les pays pauvres, mais comporte des pays qui ont encore une proportion importante de pauvres et de problèmes de développement. Il est donc difficile d’avoir un consensus global car certains pays du G20 luttent pour faire face aux problèmes de santé de base telle que la malnutrition qui affecte 40% des enfants en Inde par exemple.

En définitive, le problème n’est pas ce qu’est le G20 pour la santé mais ce qu’est la santé mondiale pour le G20.

 

2. Global Poverty (blog) – Kampala to Beijing: Global Health’s Influential New “Hot Spots”

Victor Roy;

http://globalpoverty.change.org/blog/view/kampala_to_beijing_global_healths_influential_new_hot_spots

 

Victor Roy relève quelques “points chauds” de la santé mondiale en dehors des sites habituels tels que
Genève, Washington ou Londres. Le premier est Kampala (Ouganda) avec la renommée de l’Université de Makéréré qui a des partenariats –pour la formation, la recherche- avec une dizaine d’Universités américaines et a été un centre critique de recherche sur le VIH/SIDA. Le deuxième est Beijing  et la Chine toute entière qui a 1/6e de la population mondiale et dont les répercussions économiques et l’investissement dans les pays pauvres ne sont pas négligeables. Enfin, Seatle (avec la Fondation Bill et Melinda Gates) et Boston (Université de Harvard)  du fait des la forte présence des acteurs non gouvernementaux impliqués dans la santé mondiale.

 

3. Globalization and health – A renewed focus on primary health care: revitalize or reframe?

Mrigesh Bhatia  & Susan Rifkin;

http://www.globalizationandhealth.com/content/6/1/13/abstract

En 2008, la politique des Soins de Santé Primaires (SSP) était à son 30e anniversaire et deux rapports (World Health Report 2008 and the Report of the Commission on the Social Determinants of Health) ont réaffirmé la pertinence des SSP. Toutefois des défis persistent aujourd’hui : définir les SSP, l’équité et la capacitation.

Trois perspectives sont discutées dans l’article:

i-        Le défi de passer d’une vision technique et biomédicale de la santé vers une approche plus large qui tienne compte des déterminants sociaux de la santé et de distinguer les soins primaires des SSP

ii-      Le défi de faire face aux implications d’équité lors des réformes orientant la santé vers lois de marchés et d’assurer que le rôle de l’Etat dans l’offre des services sociaux n’est plus fragilisé

iii-     Le défi de développer les engagements communautaires et de les capaciter

Ces défis devraient être relevés pour que les SSP restent pertinents aujourd’hui. Et pour cela, revitaliser les SSP serait insuffisant, ils doivent être recadrés.

 

 

 

4. Lancet – Donors lose faith in Zambian Health Ministry

Ann Danaiya Usher;

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)61205-6/fulltext

Le Fonds Global a remplacé le Ministère de la santé de la Zambie comme principal récipiendaire des financements à cause des irrégularités constatées dans la gestion et des lenteurs dans la mise en place des mécanismes de contrôle. D’autres bailleurs ont suspendu leur aide à la Zambie à cause de la corruption.

 

MDGs

 

5. KFF – Obama Administration Releases U.S. MDGs Strategy

http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/August/02/GH-080210-US-MDG-Strategy.aspx

L’Administration Obama a dévoilé sa stratégie pour sa stratégie pour l’atteinte des OMD en 2015 centrée sur 4 objectifs : i) l’innovation ii) la pérennité iii) le monitoring des résultats et iv) le principe et la pratique de la redevabilité mutuelle. La crainte est la baisse de l’aide extérieure prévue en 2011 qui pourrait réduire les financements liés à la santé et l’atteinte des objectifs fixés.

 

6. WHO Bulletin (editorial) – Conflict in least-developed countries: challenging the Millennium Development Goals

Peter S Hill, Ghulam Farooq Mansoor & Fernanda Claudio;

http://www.who.int/bulletin/volumes/88/8/09-071365.pdf

Cinq ans avant la date butoir des OMD, plusieurs défis –dysfonctionnement des systèmes de santé, déficit données sanitaire et inéquité – persistent.

Un tiers des pays ayant un faible niveau de développement humain sont en conflits et ces conflits ont également une influence négative sur les OMD. L’Afrique sub-saharienne qui héberge 40% des conflits mondiaux majeurs a eu la plus grande mortalité entre 1990 et 2000. En effet, les conflits perturbent le fonctionnement des systèmes de santé et des gouvernements, et rendent la gouvernance et la légitimité incertaine. Le cas de l’Afghanistan est encourageant. Les réformes politiques ont été mises en place avec l’aide des bailleurs, une appropriation du processus et des objectifs fixés à l’horizon 2020, et des résultats significatifs ont été produits.

 

Maternal health

 

7. BMJ (news) – UK aid policy focuses on family planning for world’s women

http://www.bmj.com/cgi/content/full/341/jul29_3/c4135

La Grande-Bretagne compte mettre le planning familial au cœur de son approche pour la santé maternelle dans les pays à faible revenu avec un accent sur la santé des nouveau-nés. Le Secrétariat au Développement internationale estime que 215 million de femmes qui voudraient retarder ou éviter une grossesse dans les pays sous-développés n’ont malheureusement pas accès aux méthodes modernes de planning familial. Ce qui aurait pu prévenir 30% des décès maternels et 20% des décès néonataux.

La nouvelle stratégie inclut le planning familial, la santé des adolescents, l’avortement sans risque et l’accouchement assisté. L’insuffisance de la stratégie britannique est l’exclusion des enfants de plus d’un an du plan alors que 55% des décès des enfants de moins de 5 ans surviennent entre 1 et 5 ans. En Effet, la santé maternelle et infantile sont intimement liées. Si les enfants meurent moins, cela réduit le nombre de grossesses et le risque des femmes de mourir pendant la grossesse.

 

8. Lancet – UN Women to spearhead new drive for gender equality

Talha Burki;

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)61206-8/fulltext

Le 2 juillet 2010, l’Assemblée Générale de l’ONU a voté à l’unanimité la création d’une Agence pour l’Egalité des Genres et le Renforcement des capacités des femmes –UNWomen- qui sera opérationnelle à partir de janvier 2011 et continuera le travail précédemment dédié à l’UNIFEM. L’espoir est que UN Women booste la santé maternelle.

 

 

AIDS and Malaria

 

9. Lancet – The price of success

Jeremy Laurance;

http://www.lancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)61209-3/fulltext

Jeremy Laurance souligne que l’une des révélations de la Conférence de Vienne est que le nombre de jeunes infectés par le VIH a réduit d’un quart et montre que les efforts pour contenir cette pandémie n’ont pas été vains. La réaction de certains est qu’une partie des fonds précédemment alloués au VIH/SIDA devraient être redistribués à la lutte contre d’autres problèmes de santé. Mais, la crise économique mondiale a réduit la contribution des Etats au Fonds global et le nombre de personnes nécessitant la trithérapie croit chaque année. Plutôt que de réduire les financements alloués au Fonds Global, elle propose la création de mécanismes de financements globaux pour d’autres maladies.

 

10.    KFF – President Obama, Sec. Of State Discuss U.S. Commitment To Development, Fighting Disease In Africa With Young African Leaders

http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/August/04/GH-080410-Young-African-Leaders.aspx

 

Le Président Obama a tenu une réunion avec une centaine de jeunes africains entrepreneurs et acteurs de la société civile en commémoration des 50 ans d’indépendance de la plupart des Etats africains.  Nous avons besoin des jeunes africains qui se l
èvent et font changer les choses, pas seulement dans leur pays, mais dans le monde… a
souligné le Président Obama ; il a ajouté que les Etats-Unis  veulent le succès des Africains, et voudraient travailleur avec eux pour ce succès qui en définitive sera celui des africains eux-mêmes ; et concernant le VIH/SIDA, les Etats-Unis ne pourront jamais avoir suffisamment de fonds pour les traiter tous les patients quand de nouvelles personnes se contaminent au moment .

 

 

11.    Plos Medicine – Assessing Strategy and Equity in the Elimination of Malaria

Naman K. Shah;

http://www.plosmedicine.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.1000312;jsessionid=1B4D0BC1E71C4039F2F0F77EA189BE1B.ambra02

Est-il sage de lancer aujourd’hui la campagne mondiale d’élimination voire d’éradication du paludisme. Pour Naman K. Shah, c’est un pari risqué au vu des déterminants d’endémicité du paludisme dont le premier est la relation entre les moustiques et l’homme. En plus cet objectif est source d’inéquité et on arriverait difficilement à atteindre cet objectif. Il a été démontré que les plus riches bénéficient des avantages des programmes de santé que les pauvres. Les stratégies qui ciblent les maladies ne peuvent être équitables. D’une part la distribution des ressources est liée à la prévalence.

One Response to International Health Policies in the news #77 FR

  1. DR PATRICE NGOUADJIO KOUGOUM says:

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