Chers Collègues,< ?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Le sommet de l’UA s’est terminé à Kampala avec l’engagement des chefs d’Etat à réduire la mortalité maternelle et infantile. L’engagement à allouer au moins 15% du budget (Déclaration d’Abuja de 2001) a été également réitéré. Seront-ils tenus cette fois-ci ? Depuis près de 10 ans, on est déjà habitué. Les engagements des chefs d’Etat africains ne durent parfois que le temps d’un sommet. Quand ils sont peu redevables auprès de leur peuple, la santé et le bien-être des populations est dans tous les discours sans que des mesures concrètes soient prises sur le terrain pour offrir un accès universel aux soins. Le temps des engagements est probablement dépassé. Les Sommets des G8 et G20 ont déjà promis de mettre sur la table plus de 7 milliard de $. Ce sont des stratégies pour offrir un accès universel aux femmes et aux enfants qui sont attendues. Sinon, les perdiems consommeront une bonne partie de ces 7 milliards de $ et en 2015, les Objectifs du millénaire ne seront pas atteints et se seront même dégradés comme c’est le cas aujourd’hui dans certains pays.
Bonne lecture
Basile Keugoung, David Hercot, < ?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />
Global Health
1. TMIH – Per diems undermine health interventions, systems and research in Africa : burying our heads in the sand
Valéry Ridde; http://www3.interscience.wiley.com/journal/123594897/abstract
Dans un Editorial, Valéry Ridde pose le problème des perdiems devenus la principale maladie –perdiemite– dans les projets, les formations, les séminaires, ateliers de compte rendu de recherche… Cette perdiemite est une longue maladie négligée qui contribue à l’échec des objectifs de santé et même à ceux des autres domaines de développement en Afrique. L’histoire de cette affection mérite d’être écrite. L’arrivée des projets et des expatriés très bien payés travaillant avec leurs collègues africains recevant de maigres salaires serait à l’origine. Les perdiems furent introduits pour essayer d’améliorer la rémunération des locaux. Aujourd’hui, le perdiem est un droit et certains pays ont même légiféré sur le sujet. En 2010, les Agences de l’ONU au Mali ont standardisé les taux de perdiem, par exemple, 10 US$ pour le transport à Bamako. Il est donc impossible d’organiser une formation sans payer les participants.
Les abus sont bien sûr énormes :
– Les séminaires sont organisés en dehors de la capitale, dans une ville reculée où les taux de perdiem sont élevés.
– Les participants signent les feuilles de présence dans plusieurs séminaires organisés le même jour pour bénéficier des perdiems des 2 séminaires
– Les projets augmentent leur taux de perdiem pour attirer plus de participants
– Les missions sont multipliées aussi bien par les nationaux que les expatriés…
Les perdiems créent un dysfonctionnement des systèmes de santé. Car les missions, formations, séminaires, etc sont organisés dans la seule intention d’avoir des perdiems que d’induire des changements. Certains bureaucrates font plus de cinq fois à la même formation.
La perdiemite a envahi toute la société :
– Les Comités d’éthique exige des perdiems avant d’analyser votre protocole de recherche et vous attribuer la clairance éthique
–  
; Le villageois exige une rémunération avant de répondre à un questionnaire de recherche
– L’agent de santé communautaire exige son paiement avant de participer à la distribution des gouttes de Polio lors des JNV
La solution à un tel problème complexe exige une prise de conscience de tous les acteurs et un débat sur le sujet. Traiter la perdiemite nécessite une analyse profonde des actions multidimensionnelles sur toutes les fonctions du système de santé.
En Afrique, chaque pays a sa ville de séminaires nationaux. Pour être sélectionné comme séminariste, c’est d’abord la fonction qui prime : Séminaires des délégués régionaux, des Médecins de districts, ou des coordonnateurs régionaux du programme X. Donc, les mêmes séminaires sont programmés chaque année –pour consommer le budget- et les mêmes personnes et les mêmes formateurs y participent. Deuxièmement, les connaissances jouent un rôle primordial. Si vous êtes en bons termes avec l’organisateur, votre nom figurera parmi la liste des participants, même si vous ne comprendrez rien au séminaire. Ce qui est sûr vous aurez le perdiem à la fin. Troisièmement, le nombre de jours est augmenté expressément pour avoir plus d’argent. Si la formation dure normalement 3 jours, les participants signeront les listes pour 5 jours pour recevoir 5 jours de perdiem. Parfois, l’organisateur ne paie que 4 jours.
Tant que les salaires seront maigres, la perdiemite persistera aussi longtemps car tous les acteurs du système vivent de ce phénomène, malheureusement au détriment de la santé des populations.
2. KFF – African Leaders Agree To Expand Maternal Health Campaign As AU Summit Concludes
http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/July/28/GH-072810-AU-Summit.aspx
Les Chefs d’Etat africains ont convenu de renforcer la Campagne Africaine pour la réduction accélérée de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) qui avait été lancée en mai 2009. L’objectif est d’accélérer la disponibilité et l’utilisation des soins et services de santé de qualité qui sont efficaces pour la réduction de la mortalité maternelle.
33 Etats ont déjà lancé la CARMMA et 8 le feront d’ici la fin d’année. Les chefs d’Etat ont également renouvelé l’engagement d’Abuja à consacrer 15% du budget national au secteur santé alors que seuls 6 pays -Botswana, Rwanda, Niger, Malawi, Zambia and Burkina- ont jusqu’ici atteint cet objectif près de 10 ans après. Les Etats souhaitent créer des services de santé maternelle, néonatale et infantile pour renforcer les systèmes de santé, adopter les meilleures pratiques qui ont montré leur efficacité dans certains pays pour accélérer les progrès vers les Objectifs du Millénaire, explorer les mécanismes pour recevoir les fonds promis lors des Sommets du G8 et G20 au Canada et étendre le financement du Fonds Global à la santé maternelle, néonatale et infantile.
D’autres engagements et promesses pour lutter contre la famine et le paludisme ont été pris lors du sommet.
3. BMJ – Helping poorer countries make locally informed health decisions
Kalipso Chalkidou, Ruth Levine, Andrew Dillon; http://www.bmj.com/cgi/content/full/341/jul16_1/c3651
Les financements des systèmes de santé dans les pays à faible revenu dépendent de la pression des bailleurs et non des besoins nationaux. L’aide internationale pour la santé est passée de 5,6 à 21,8 milliard $ entre 1990 et 2007. Des médicaments et intrants sont de plus en plus fabriqués dans les pays pauvres ou rendus plus accessibles grace à la production des génériques. Les décisions sont prises essentiellement par les bailleurs et autres agences internationales sans tenir compte ni de l’efficience, ni des priorités locales. Malheureusement, dans les pays recevant l’aide, il y a peu de processus permettant aux acteurs nationaux d’analyser la pertinence des stratégies proposées par les bailleurs.
Les auteurs proposent les données locales, l’expertise technique locale et les institutions locales. En ce qui concerne les données, les pays ont besoin de prises de décision informées et de l’expertise technique qui va générer l’évidence, expliciter les valeurs et aider à la mise en œuvre de des politiques. Enfin, les institutions devraient cibler le développement de l’expertise technique nationale.
NICE International propose un nouvel modèle pour aider les pays à renforcer leurs capacités.
4. Globalhealthpolicy – Institutionalizing justice: a framework convention on global health ?
Alors que de nombreux rapports ont été produits sur les progrès vers les OMD, peu d’attention a été accordée sur la manière de faire de meilleurs progrès pour les OMD relatifs à la santé. Le système de santé mondial actuel est très inefficient. Les efforts sont fragmentés et incoordonnés avec des Institutions entrant en compétition entre elles et avec les structures de santé nationales. Les priorités sont déplacées se focalisant sur les hautes technologies plutôt que sur les besoins de base. Les fonds des bailleurs sont mal orientés.
Il est souhaitable de s’orienter vers une approche intégrée se focalisant autour des droits de l’homme que Larry Gostin appelle Convention cadre sur la santé mondiale et qui renforcerait les capacités des Ministères de la santé et guiderait les gouvernements pour améliorer la santé des populations. Cette convention porte sur 3 domaines : les systèmes et services de santé, les médicaments, vaccins et technologies, et enfin la survie de base.
AIDS
5. The science and practice of HIV prevention
The Lancet; Full Text
Lors de la Conférence de Vienne sur le VIH/SIDA, il est ressorti que la prévention et la trithérapie antirétrovirale contre le VIH/SIDA sont intimement liées. Quarraisha Abdool Karim a montré l’efficacité du microbicide tenofovir qui réduit l’incidence du VIH de 39%. Lors de cette conférence, la Commission de l’ONUSIDA sur la prévention du VIH a été mise en place et a pour but de faire un plaidoyer mondial pour l’élaboration des programmes de prévention du VIH efficaces. Sauf que cette Commission comme le souligne le Lancet est plein d’hommes politiques et célébrités dont l’influence politique est moindre et dont l’emploi du temps surchargé douter de l’engagement qu’ils accorderont.
La Conférence a montré que la prévention du VIH connait des succès majeurs et il reste que ceux-ci soient transformés en politiques.
6. Obama accused over Aids funding
Sarah Boseley; http://www.guardian.co.uk/society/sarah-boseley-global-health/2010/jul/22/obama-administration-aids
Sarah Boseley relève que les critiques vis-à-vis de l’administration OBAMA qui ne respecterait pas les promesses de maintenir le financement pour la lutte contre le VIH/SIDA ne sont pas toujours fondées. D’autres chefs d’Etat des pays riches – Italie par exemple- financent très peu.
Aid
7. CGD – The End of ODA (II): The Birth of Hypercollective Action – Working Paper 218
Jean-Michel Severino and Olivier Ray; http://www.cgdev.org/content/publications/detail/1424253
Download (PDF, 1.34 MB)
Jean-Michel Severino and Olivier Ray soulignent que le développement est devenu complexe au cours de cette dernière décade avec une prolifération et une fragmentation des acteurs rendant la gestion de la politique publique mondiale plus difficile. Le Centre pour le Développement Global (CGD) a lancé une série sur “l’Innovation dans l’Aide”.
8. All africa.Com – Niger : Food Crisis in the Sahel – Real Problem, False Solutions
Tidiane Kassé; http://allafrica.com/stories/201007291006.html
Tidiane Kassé analyse les causes de la famine qui sévit de façon endémique au Niger et dans les pays du Sahel de façon générale. La période de soudure est là et les greniers sont vides et comme le déclare un paysan : il faut chercher les fourmilières pour collecter l
es grains de riz et de maïs gardés par les fourmis. Dans ce chaos, il faut relever la libéralisation du marché, l’absence de politique agricole, la production agricole artisanale et l’absence de subventions.
Les organisations internationales tentent de juguler la crise endémique par la distribution des aliments mais les fonds sont toujours insuffisants.
Russian Health Care reform
9. BMJ news – Russia embarks on £10bn reform of its “deplorable” health system
http://www.bmj.com/cgi/content/full/341/jul26_1/c4025
La Russie a annoncé la réforme de son système de santé qui coutera plus de 15 milliard $. Les contributions des employeurs à l’assurance obligatoire passeront de 3,1% à 5,1%. La crainte de cette réforme est le risque de retour au système de santé centralisé comme en ex Union Soviétique. L’accès aux soins sera gratuit dans les formations sanitaires pour les assurés.
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