Chers Collègues,
Désolé pour le retard pour la publication de cette lettre #63 en français. Les activités se bousculent ici, comme ailleurs je suppose. Je voudrais profiter de cette lettre pour remercier George pour la collaboration que nous avons eue au cours des trois derniers mois. Cela m’a bien aidé. George a trouvé un meilleur contrat et ne sera donc pas disponible avant quelques mois. Je cherche donc de toute urgence un remplaçant. Si vous connaissez quelqu’un qui serait intéressé de reprendre le flambeau de la publication de la lettre en Français avec moi, n’hésitez pas à lui donner mes coordonnées. Voir conditions ici.
Bonne lecture.
La traduction a été assurée principalement par George Ngufor Fotoh. La sélection a été réalisée par
Global Health
1. Lancet – Research out of Africa
The Lancet ; Full Text
La Recherche issue d’Afrique
Une évaluation de la recherche scientifique en santé en Afrique a été menée par « Global research report-Africa ». En nombre de documents publiés, l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud ont dominé respectivement les trois zones du Nord, du centre et du Sud du continent africain. Par rapport au PIB l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria et l’Algérie ont le plus investis dans la recherche. La production africaine en matière de recherche reste faible, mais elle devrait s’améliorer dans les dix années à venir. Les USA restent le plus grand partenaire hors continent de collaboration en recherche en Afrique.
2. Lancet – The unconscionable health gap: a global plan for justice
Des différences d’état de santé des populations excessifs: un plan global pour la justice
Malgré la constitution de l’OMS et les normes des NU concernant les droits de l’homme à un état de santé parfait, il perdure des disparités très importantes entre les populations du monde. Les conditions sociales de vie constituent un déterminant important de la santé d’un peuple.
En dépit des gros financements internationaux pour la santé au cours des deux dernières décennies des différences inacceptables de l’état de santé des populations persistent. L’auteur propose comme solution la création d’un plan global pour la justice. Ce plan assurera un paquet universel de services essentiels comprenant les vaccins et les médicaments essentiels, les besoins fondamentaux de survie et l’adaptation au changement climatique. Les modalités de financement sont également présentées.
3. IHP+: little progress in accountability or just little progress?
IHP+: peu d’amélioration de la transparence ou juste pas d’amélioration?
Le Partenariat International pour la Santé+ (IHP+) créé en 2007 pour veiller sur l’harmonisation des engagements des bailleurs et améliorer la collaboration des agences internationales de financement, des bailleurs et des pays en développement pour la mise en œuvre des plans nationaux, n’as pas fait de progrès en 3 ans. La non publication du premier rapport d’évaluation est encore plus inquiétante. Celui-ci a pourtant été réalisé et les auteurs de cette lettre en dévoilent ici les éléments clés à leurs yeux. Il y a peu de preuve de l’impact sur le renforcement des systèmes de santé en plus de la lenteur constatée dans l’exécution des activités et le manque de données disponibles pour évaluer les progrès. Pour que nous sachions si l’I
HP+ atteint son but, il faudra un engagement de tous à incorporer la série commune d’indicateurs, la production d’un rapport narratif par chaque signataire et une diffusion publique des rapports d’évaluation des performances des signataires de l’IHP+.
4. Four social theories for global health
Arthur Kleinman ; Full Text
L’art de la médicine ; Quatre théories sociales pour la santé globale
L’anthropologue, Arthur Kleinman, présente quatre théories sociales qui pourraient être utilisées pour caractériser les études de cas en santé globale. La Santé Globale est devenue un domaine de spécialisation dans les grandes universités du monde. Elle peut être orientée par l’évidence ou par la théorie. La médicine en est une composante. Au cours d’enseignement de la Santé Globale l’auteur et ses collègues ont identifié quatre théories sociales qui constituent la base d’enseignement, à savoir,
- · Les conséquences involontaires de l’action sociale (Merton);
- · La construction sociale de la réalité (introduit par Berger et Luckmann);
- · La théorie de la souffrance sociale avec un cadre de 4 implications pour la Santé globale ;
- · L’hypothèse de biopouvoir de Foucault.
Mais un grand nombre d’autres théories pourraient être utilisées. Les théories sociales ont une place dans la médicine aussi bien que dans la Santé globale.
5. Lancet – Worldwide mortality in men and women aged 15–59 years from 1970 to 2010: a systematic analysis
Julie Knoll Rajaratnam, Jake R Marcus, Alison Levin-Rector, Andrew N Chalupka, Haidong Wang, Laura Dwyer, Megan Costa, Alan D Lopez, Christopher JL Murray ; Summary
La mortalité mondiale chez les homes et les femmes de 15-59 ans d’âge de 1970 à 2010 : une analyse systématique
A partir d’une base de données composée de 3889 études de mortalité adulte pour 187 pays de 1970 à 2010, les auteurs ont fait une analyse systématique de la mortalité chez les hommes et les femmes de 15 à 59 ans. L’Islande et Chypre ont les plus faible risque de mortalité chez les hommes et les femmes respectivement. Le risque le plus élevé de mortalité chez l’homme se présente au Swaziland, 765 pour 1000 et pour les femmes en Zambie, 606 pour 1000. La prévention des décès prématurés des adultes est importante pour la politique de santé globale et mérite une surveillance plus systématique.
6. Lancet – What do we really know about adult mortality worldwide?
Ai Koyanagi, Kenji Shibuya ; Full Text
Qu’est-ce que nous connaissons réellement de la mortalité adulte dans le monde?
La disponibilité en données fiables sur la mortalité adulte a souffert de plusieurs défis tant au niveau global que national. A 5 ans de l’atteinte des OMD le besoin d’avoir ces données devient de plus en plus urgent. Rajaratnam et ses collègues se sont attaqués aux difficultés d’estimer cette mortalité depuis 4 décennies. Leur méthodologie présente au moins trois percées majeures dont, l’amélioration de la méthodologie existante d’estimation de la mortalité adulte, la possibilité de générer les données manquantes avec une validité prédictive élevée et une transparence et reproductibilité significative dans l’estimation de la mortalité adulte. La confiance dans ces données pourrait s’en trouver restaurée au sein de la communauté de la santé globale. Ils mettent également en évidence que les liens du développement économique, du Sida et de la mortalité infanto-juvénile ne sont pas assez fort avec les données de mortalités adulte pour justifier ces derniers. Il y a donc lieu de chercher de nouveaux liens de causalité.
7. PLOS – China ‘s Engagement with Global Health Diplomacy: Was SARS a Watershed?
Lai-Ha Chan et al. ; http://www.plosmedicine.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.1000266
L’Engagement de la Chine dans la Diplomatie de la Santé Globale: Le SARS a-t-il représenté un tournant?
Bien que la souveraineté soit d’une importance suprême pour le gouvernement chinois, il est évident que depuis l’avènement du syndrome respiratoire aigue sévère (SRAS) la Chine a connu un grand tournant. Depuis 2003 la Chine adopté une attitude proactive marquée par des augmentations très importantes du budget de l’état alloué à la santé, passant de 0.75% à 0.89% du PIB entre 2002 et 2007. Le SRAS a marqué un tournant pour la réforme chinoise du système de santé.
Au niveau de la gouvernance de santé globale, la C
hine a connu une éclosion de sa collaboration avec des organisations des NU tels que l’OMS, l’ONUSIDA, l’UNICEF et des ONG pour la lutte contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme. Elle a démarré une action de diplomatie de la santé globale qui a stimulé les relations fortes avec des partenaires bilatéraux y compris ses voisins en Asie.
Un autre exemple de ce changement d’attitude est la suppression de l’interdiction de voyager en Chine pour les personnes séropositives, juste à temps pour le lancement de l’expo universelle de Shanghai.
8. KFF – G8 Development Ministers Agree On ‘Guiding Principles’ For Child And Maternal Health Initiative
http://globalhealth.kff.org/Daily-Reports/2010/April/29/GH-042910-G8.aspx
Les Ministres du Développement du G8 s’Accordent Sur les « Principes Directeurs » Pour l’Initiative Pour la Santé de l’Enfant et la Mère
La santé de l’enfant et de la mère a fait l’objet de la conférence des Ministres du développement au G8. En plus d’un accord sur les principes directeurs pour l’initiative, chaque pays devrait pouvoir déterminer le contenu de son panier. Plusieurs agences de presse rapportent les points importants débattus, mais aussi l’accord sur l’importance de prendre en compte le rapport coût-efficacité des interventions et le renforcement des systèmes de santé des pays pauvres. Il n’y a pour l’instant pas eu d’engagement sur le volume d’aide.
AIDS financing
9. Newsweek – AIDS Programs Hit Setbacks in Africa
Katie Paul ; http://www.newsweek.com/id/237037
Les revers des Programmes SIDA en Afrique
A l’exemple du programme de lutte contre le VIH/SIDA en Ouganda plusieurs programmes similaires en Afrique commencent à rencontrer des difficultés pour traiter les malades du SIDA à cause d’un manque d’ARV. Le financement de PEPFAR n’a connu que 2.2% de croissance cette année en dépit du nombre grandissant de malades. Le PEPFAR a revu à la baisse ses ambitieux engagements et abandonnée l’objectif d’accès universel des malades au traitement.
L’auteur souligne aussi des problèmes locaux comme la corruption qui tend à aggraver le retard dans la disponibilité des médicaments et l’incapacité des pays d’Afrique sub saharienne à augmenter leurs budgets de la santé à l’instar du modèle du Malawi.
10. BMJ – More people face treatment rationing as AIDS funding is cut
http://www.bmj.com/cgi/content/extract/340/apr26_2/c2284
Plus de rationnement en vue pour les patients du SIDA maintenant que les budgets fondent.
Un rapport de l’International Treatment Preparedness Coalition décrit le recul mondial actuel sur les engagements pour combattre le SIDA, qui s’est déjà traduit par des restrictions sur le nombre de personnes inscrites dans les programmes de traitement, les pénuries de médicaments plus fréquentes, et la réduction des budgets nationaux de lutte contre le SIDA.
Aid effectiveness
11. Owen – Can aid create incentives for politicians in developing countries?
L’Aide peut –elle motiver les politiciens dans les pays en développement?
Dans le milieu de l’aide au développement, il y a un débat au sujet de la motivation des politiciens dans les pays en développement. Contrairement à ce que pensent certains, pour Owen, les menaces de suspension de l’aide ne sont pas crédibles et la motivation ainsi créée n’est pas suffisamment forte pour influencer les décisions des responsables gouvernementaux. La conditionnalité liée à l’aide n’est pas utile et le succès de l’aide ne peut être mesuré par les changements apportés dans les politiques. L’assistance basée sur les résultats est une bonne idée mais pas parce qu’elle va motiver les politiciens dans les pays bénéficiaires mais plutôt ceux des pays donateurs.
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