Chers Collègues,
Nous voici de retour après trois semaines d’absence. Pour redémarrer cette version française, nous avons sélectionné certains des articles publiés au cours des trois dernières semaines. Nous continuons à chercher des solutions pour assurer la continuité de la version française durant mes absences. Les suggestions sont les bienvenues.
Tout d’abord concernant la santé mondiale, un commentaire de nos collègues Ooms et Van Damme publié dans le Lancet sur la fenêtre d’opportunité actuelle de transformer le concept de sécurité sanitaire en réalité. Deuxièmement, une interview de Michel Kazatchkine appelant les pays du G20 à entrer dans le cercle des donateurs pour la santé. Nous avons joint un article du nouvel observateur commentant la visite de Clinton en Afrique. Concernant les systèmes de santé, nous avons inclus l’éditorial de la lettre d’information Equinet qui discute les travaux du groupe synergies positives de l’OMS sur l’impact des initiatives mondiales de la santé sur les systèmes de santé et le résumé d’un article sur les besoins en ressources humaines en Afrique en 2015. Dans le domaine du financement international de la santé, nous avons joint une relecture par Dominique Kerouedan du rapport de l’audit de l’aide européenne à la santé en Afrique par la Cour des comptes européenne, un article de David Mc Coy soulignant le besoin d’un plus grand contrôle publique des fondations privées, notamment la fondation Gates et un article de presse relatant l’appui de Gordon Brown à la gratuité des soins, particulièrement pour les femmes enceintes et les enfants.
Merci à
Bonne lecture.
Global Health Rights
1. Global responsibilities for global health rights
Gorik Ooms, Wim Van Damme
Dans le Lancet du 22 aout,
Global Health News
2. Reuters – INTERVIEW-G20 should join ‘circle of donors’, Global Fund says
http://www.reuters.com/article/asiaCrisis/idUSHKG74394
Par Tan Ee Lyn
BALI, Indonésie, Aug 11 (Reuters) –
Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le VIH /SIDA, la tuberculose et le paludisme, a déclaré dans une interview en marge d’une conférence sur le VIH/SIDA en Indonésie que les nations comme la Chine, le Mexique, le Brésil et l’Afrique du Sud sont maintenant en mesure d’offrir un coup de main aux pays les plus pauvres qui ont besoin d’aide. «Alors que ces pays jouent un rôle de leadership politique mondial, ils doivent entrer dans l’effort de solidarité mondiale en matière de santé», a-t-il dit.
Kazatchkine, a déclaré qu’il était préoccupé par la crise financière mondiale qui pourrait affecter les dépenses de santé dans les pays en développement ainsi que les engagements des pays riches. «La crise financière frappe l’ensemble d’entre nous, mais elle ne peut pas être une excuse pour réduire les dépenses parce que le sida n’est pas en récession.”
3. Nouvel Obs – Pas d’annonce majeure pendant la tournée africaine de Clinton
Sue Pleming, Reuters
Health systems
4. Equinet Newsletter – Global Health initiatives as a catalyst for health systems strengthening ? (editorial)
David McCoy http://www.eg4h.org/
http://www.equinetafrica.org/newsletter/
Dans cet éditorial de la lettre d’information de Equinet, David Mc Coy commente les récents travaux du groupe positive synergies de l’OMS qui a étudié les effets des Initiatives Mondiales de la Santé (IMS) sur les systèmes de santé. Il souligne que peut de conclusions ont été faite concernant l’effet des IMS sur les Systèmes de santé. Il voit quatre raisons méthodologiques au manque de conclusions sur les systèmes de santé: Tout d’abord le peu de données de qualité disponibles. Deuxièmement, le manque de contrôle de qualité dans les données utilisées et les conflits d’intérêts manifeste de plusieurs chercheurs. Troisièmement, l’étude n’a étudié que quatre acteurs alors que le problème pour les pays bénéficiaires vient notamment de la cohabitation de plus d’une centaine d’IMS. Enfin, les conclusions sur les systèmes de santé sont diluées dans des considérations sur l’impact pour les populations. L’impact en termes de résultat sur la santé des populations est indiscutable mais ce n’était pas l’objectif premier du travail.
L’étude a néanmoins permis d’attirer l’attention sur l’importance d’évaluer les liens entre les IMS et les systèmes de santé notamment l’architecture de l’aide. Les initiatives visant à réduire la fragmentation de l’aide telles que le partenariat international pour la santé doivent être encouragées. Mais comment aller de l’avant ? Beaucoup de questions se posent sur le nouveau projet de plateforme pour le financement et l’appui au renforcement des systèmes de santé. Une plus grande attention à l’efficacité de l’aide publique est bienvenue mais l’appui du secteur privé doit lui aussi faire l’objet d’attention. Citons par exemple la récente initiative de la Fondation Gates avec d’autres de soutenir les assurances privées de petite et moyenne taille qui va à l’encontre de toutes les évidences en matière de financement efficient de la santé. Le manque de moyens ne doit pas être perdu de vue lui non plus. La communauté des professionnels de la santé internationale devrait développer des stratégies dans trois axes différents mais liés : L’architecture de l’aide, les politiques du système de santé et particulièrement les stratégies équitables de financement de la santé et enfin l’accroissement des moyens domestiques et internationaux disponibles pour la santé.
5. Health Affairs – Estimates Of Health Care. Professional Shortages In Sub-Saharan Africa By 2015
Richard M. Scheffler, Chris Brown Mahoney, Brent D. Fulton, Mario R. Dal Poz, and Alexander S. Preker
http://content.healthaffairs.org/cgi/content/full/hlthaff.28.5.w849/DC1
Traduction du résumé :
Ce document utilise un modèle de prévision pour estimer le besoin, l’offre et la pénurie de médecins, infirmières et sages-femmes dans trente-neuf pays africains en 2015, la date cible des Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous prévoyons que trente et un pays connaîtront, fondé sur les besoins, des pénuries de médecins, infirmières et sages-femmes, soit au total environ 800.000 professionnels de santé. Nous estimons la dépense annuelle supplémentaire de salaire nécessaire pour éliminer ce déficit à environ 2,6 milliards de dollars (2007 $ US) -plus de 2,5 fois le coût actuel estimé des salaires pour 2015. Nous illustrons comment des changements dans la proportion du type de personnel pourrait réduire ce coût, et nous discutons les implications politiques de nos résultats. (Assisté par Google Translate)
Health financing
6. Lancet – Health and development financing in Africa.
Dominique Kerouedan
http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(09)61434-3/fulltext
L’auteur, Dominique Kerouedan, a souhaité donner un second écho à l’audit de la Cour européenne des comptes publié en janvier 2009 qui analysait de façon très pertinente l’appui de la Commission européenne au secteur de la santé en Afrique. L’intérêt de cet audit est que ses analyses concernent tout aussi bien les interventions bilatérales des Etats membres de l’Union européenne que d’autres initiatives, telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ou les financements innovants.
Dans les grandes lignes on retient que:
1. l’argent ne bénéficie pas aux plus pauvres contrairement aux objectifs affichés des institutions internationales; c’est d’ailleurs ce que confirme très précisément l’évaluation des interventions de la Banque mondiale en santé sur les dix dernières années 2. L’allocation financière n’est pas fondée du point de vue de l’épidémiologie et de la santé publique; ainsi le sida reçoit des sommes colossales mêmes dans des pays où il n’est pas une priorité de santé publique, au risque de créer des déséquilibres et aux dépens d’autres programmes tout aussi fondamentaux tels que la santé maternelle 3. les nouveaux instruments de financement du secteur de la santé, désormais privilégiés autant par les Etats que par les institutions d’aide, tels que les aides budgétaires globales et financements innovants ou les initiatives mondiales, n’ont pas démontré avoir un impact sur la santé; l’auteur se réfère ici aux résultats de la 3ème étude d’évaluation à 5 ans du Fonds mondial, qui montrent que les services sont multipliés mais que l’impact en termes de réduction de la propagation des maladies est loin d’être évident, malgré tous les financements. La réponse financière ne suffit pas.
Enfin, l’auteur insiste sur la nécessité : (i) d
e consacrer plus mais surtout mieux d’argent au secteur de la santé, (ii) de développer des formations d’expertise de haut niveau, nationale et internationale, adaptée aux exigences de suivi et d’accompagnement technique de ces nouveaux instruments de financement, (iii) de financer davantage la recherche opérationnelle, (iv) de travailler davantage sur la gestion axée sur les résultats et la synergie dans le cadre de la Déclaration de paris, dont les implications concrètes sur le terrain sont encore timides; et souligne que la crise mondiale des ressources humaines et financière et économique devrait inciter à travailler de manière plus rationnelle en appui au secteur de la santé des pays en développement.
Merci à Dominique Kerouedan de nous avoir transmis cette version Française.
7. The Guardian – The giants of philantrophy
David Mc Coy
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/aug/05/gates-foundation-health-policy
Dans cet article paru dans le Guardian, l’auteur souligne l’importance de soumettre les grandes fondations privées, tel la fondation Gates à plus de contrôle de la part du publique. Tout d’abord parce qu’elles sont financées en grande partie par des réductions de taxes et donc de l’argent publique mais également parce qu’elles exercent une influence grandissante dans le secteur des politiques sanitaires mondiales: Les institutions qui ne sont pas soutenues par eux ont plus du mal à se faire entendre, les priorités qui ne sont pas retenues tendent à disparaitre de l’agenda international. Particulièrement, l’influence grandissante de la fondation Gates en l’absence de gouvernance en son sein pourrait amener à une distorsion des priorités vers des thématiques dont l’intérêt pour les plus pauvres est discutable. La fondation Gates particulièrement devrait veiller à jouer un rôle plus pondéré dans la distribution du pouvoir et de ses intermédiaires afin de promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance.
8. The Guardian – Gordon Brown backs free healthcare for world’s poor
http://www.guardian.co.uk/business/2009/aug/03/brown-free-healthcare-poor
Gordon Brown propose d’aider certains des pays les plus pauvres à rendre les soins de santé gratuits, à commencer par les femmes enceintes et les enfants. Il a écrit au Népal, au Liberia et au Kenya notamment. Il compte utiliser cette priorité dans les jours qui viennent pour préparer le G20 de Pittsburgh en septembre prochain. Ce sera également un thème abordé à la rencontre des chefs d’états Africains pour le développement soutenue par les Nations Unies à New York.